Rappelant le cas de l’enfant Moumen Khaled Mohammad, mort mardi dernier au Akkar, qui a été refusé par les urgences d’un hôpital, M. Majdalani a rappelé hier qu’« il existe une décision du ministère de la Santé, prise depuis plusieurs années, stipulant clairement qu’il est interdit aux hôpitaux de ne pas accueillir un patient dont le pronostic vital est engagé ». « Cette décision n’est appliquée qu’en théorie », a-t-il cependant reconnu.
Lors d’une conférence de presse au Parlement, le député a estimé que « le ministre de la Santé (Ali Hassan Khalil) a bien fait de suspendre la coopération avec l’hôpital Dar al-Chifa’, qui a refusé d’accepter l’enfant, provoquant sa mort des suites d’une crise sanitaire aiguë qui n’a pas été soignée à temps ». Mais, a-t-il poursuivi, pénaliser les hôpitaux récalcitrants ne suffit pas. « Il y a des lacunes de base qu’il faut traiter, a-t-il dit. L’une des principales est l’existence d’hôpitaux qui ne disposent pas d’un service d’urgence bien équipé, géré par des médecins urgentistes et une équipe de travail complète et qualifiée. »
M. Majdalani a même évoqué des cas d’hôpitaux qui n’ont pas de service d’urgences du tout, ou alors qui placent de tels services sous la direction de médecins dont ce n’est pas la spécialité. « La vie et la mort du patient, ainsi que le degré de succès du traitement à venir sont souvent déterminés dès les premiers instants de son arrivée aux urgences, a-t-il insisté. Dans le cas de l’enfant Moumen, il y a deux possibilités : soit que le médecin était conscient de la gravité de son état et a refusé de le traiter, soit qu’il a fait un faux diagnostic, jugeant le cas moins grave qu’il ne l’était, et a recommandé à l’hôpital de ne pas l’accueillir (NDLR : pour des raisons en relation avec la couverture sanitaire). Et dans les deux cas, c’est un crime. »
Et le député d’ajouter : « Vu cette amère situation, j’appelle le ministère de la Santé et le ministre Ali Hassan Khalil à prendre l’initiative de combler cette lacune. Ils devraient obliger certains hôpitaux en service au Liban de mettre en place un service d’urgences qui réponde aux critères et soit à un niveau aussi élevé que celui du secteur de santé au Liban. »
Enfin, le député a assuré que l’élaboration d’un projet de loi sur l’obligation d’avoir des services d’urgences dans les hôpitaux sera bientôt lancée dans la commission, mais il a appelé le ministère à agir vite, la voie de la légifération étant souvent trop longue.
Le cas du jeune Moumen, décédé mardi dernier des suites de la terrible négligence dont a fait preuve l’hôpital où ses parents ont essayé de le faire admettre, n’a pas fini d’émouvoir l’opinion. La campagne « Haqqi Alayyi » organise aujourd’hui, à 17h30, des « funérailles civiles » pour le jeune garçon, sous la forme d’une marche allant du ministère de la Santé au Palais de justice, à Beyrouth. Les participants doivent tous être habillés de noir.
commentaires (2)
Et comment les obligerait-on SANS LE DIEU " MASSARI " ? Gare à la LOI DU TALION...
SAKR LEBNAN
04 h 11, le 27 février 2013