L’occasion est éducative. Il s’agit de la cérémonie annuelle de remise des diplômes aux étudiants du Hezbollah. Le secrétaire général Hassan Nasrallah a donc commencé par parler du savoir et de son importance. Mais il a vite évoqué la situation politique au Liban et dans la région, invitant le 14 Mars à cesser de miser sur la chute rapide du régime syrien. Selon lui, la bataille en Syrie est longue. Quant à Gaza, il ne s’agit pas, comme il l’a fait remarquer, « de la soustraire à l’influence iranienne mais d’aider la résistance », ajoutant pour finir que « le mythe de l’Israël fort et invincible est mort à jamais ».
Sayyed Nasrallah a commencé par insister sur l’importance du savoir « qui doit s’accompagner de valeurs morales, car aujourd’hui, selon lui, certains utilisent leurs grands moyens en matière de savoir pour maintenir leur hégémonie sur les autres ». Il a ensuite évoqué des questions sociales, notamment le problème de l’Université libanaise, « l’université des pauvres », selon ses propres termes. Il a invité le gouvernement à nommer un nombre suffisant de professeurs et cadrer les contractuels, car, a-t-il dit, « quand on investit dans la sécurité, on traite les résultats, mais quand on investit dans l’éducation, on traite les causes ». Il a évoqué au passage l’engagement de 4 000 nouvelles recrues aux FSI par l’ancien gouvernement et celui de 1 000 autres par l’actuel cabinet, ajoutant que c’est bien de veiller à la sécurité, mais il faut aussi investir dans l’éducation. Au sujet de l’échelle des salaires, il a appelé le gouvernement à transmettre son projet au Parlement, puisque tous les groupes politiques y sont représentés et, selon lui, tout le monde doit participer à ce débat. Il a souligné le fait que la pauvreté est « transconfessionnelle » au Liban et que seul l’État peut traiter la crise économique.
Nasrallah a ensuite abordé la situation politique générale. Il a précisé que tout le monde est d’accord pour reconnaître l’existence d’une grave crise que seul l’État peut traiter. Or, pour l’instant, il n’y a ni dialogue ni réunions parlementaires, en raison de la décision de boycott prise par le 14 Mars. L’objectif déclaré de ce boycott est la chute du gouvernement. « Mais il est clair, a précisé Nasrallah, que cette chute ne se produira pas. Pas parce que nous sommes attachés au pouvoir, mais pour plusieurs autres facteurs. Alors pourquoi continuer ? C’est que, justement, il s’agit en réalité de bloquer le Parlement pour mettre le pays devant un choix également difficile : soit organiser les élections législatives selon la loi de 1960, soit les reporter. Ces deux choix sont mauvais mais je dirai un autre jour lequel est plus mauvais. »
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite conseillé au 14 Mars de cesser de faire des erreurs d’évaluation. « Comme d’habitude, a-t-il affirmé, depuis 2005, tous vos calculs sont faux. Vous boycottez, vous empêchez le gouvernement de faire des réalisations, et tout cela pourquoi ? Parce que vous pensez que la chute du régime syrien est imminente. Or cette évaluation n’est pas nouvelle. Rappelez-vous il y a un an et 8 mois. Dès le premier jour des troubles en Syrie, des présidents, des émirs et des rois ont dit : le régime va chuter dans deux mois. Les deux mois ont été prolongés et cela fera bientôt deux ans que cela dure. Ce pari est faux. Maintenant, on dit que Damas va tomber entre les mains de l’opposition. Là aussi, il s’agit de fausses informations. Ne faites pas vos paris sur la base d’informations fausses. Vous êtes un groupe qui ne cesse de miser sur l’extérieur. Je vous conseille donc de cesser de le faire, de vérifier les informations qui vous sont remises et de revenir au Parlement. Attendez quelques mois et il y aura des élections qui donneront lieu à la formation d’un nouveau gouvernement. Ce n’est pas trop long. Surtout quand on pense que nous avons attendu deux ans dans les tentes la chute du gouvernement (de Siniora). »
Abordant la situation en Syrie, le secrétaire général du Hezbollah a précisé qu’elle est devenue encore plus complexe et les divisions sont plus profondes. Il a toutefois refusé les accusations portées contre son camp d’être contre le peuple syrien, en demandant : « Et ceux qui mettent des explosifs à Qatana, Germana et ailleurs sont-ils avec le peuple syrien ? Les voitures piégées qui explosent à 7h30 et 8h du matin sont-elles le fait de groupes qui sont avec le peuple syrien ? Ceux qui massacrent, qui tranchent les têtes et qui jettent par les fenêtres sont-ils avec le peuple syrien ? La lutte est sanglante et la bataille longue. Mais en refusant tout dialogue, l’opposition prolonge la confrontation et l’effusion de sang. Il existe de nombreux États qui ont beaucoup d’argent, qui financent ce conflit et qui souhaitent qu’il dure. Je voudrais ici lancer un appel à el-Qaëda, même si nous n’avons pas de bonnes relations avec elle : les États-Unis et certains régimes arabes vous ont posé un piège en Syrie. Ils vous ont offert un champ de bataille et vous vous y êtes précipités. Les États-Unis ne sont pas pressés de mettre un terme à ce conflit. Car plus les combats se prolongent et plus la Syrie est affaiblie et détruite, et plus elle devient absente de l’équation régionale. Ce qui sert les intérêts d’Israël et des États-Unis... »
Nasrallah a encore insisté sur le fait que « la situation est encore plus complexe en Syrie, à cause des courants takfiristes qui inquiètent même leurs alliés ». « Et ceux-ci ont raison de s’inquiéter car ils ont vu ce que ces courants ont fait dans d’autres pays », a-t-il affirmé.
Nasrallah est revenu sur la visite d’une délégation du 14 Mars à Gaza, affirmant qu’elle l’a rendu très heureux. « Que le 14 Mars appuie la résistance à Gaza nous suffit, a-t-il dit. Nous ne demandons pas plus. Et lorsque l’un d’eux a déclaré qu’il ne renoncera pas à un grain de sable de la Palestine, cela aussi nous rend très heureux. Après tout, n’était-ce pas notre principal conflit avec eux ? »
Il est ensuite revenu sur l’équation stratégique, rappelant que « la courbe descendante pour Israël a commencé en 2000, avec le retrait de ses troupes d’une terre arabe sans la moindre contrepartie ». « Ensuite, il y a eu 2006, puis 2008 à Gaza et maintenant 2012, où 3 missiles sur Tel-Aviv et ses environs ont semé la terreur, a-t-il déclaré. Israël a été vaincu et a supplié pour qu’on trouve une solution à ce conflit. Le mythe de l’Israël fort et invincible est tombé à jamais. »
Il a ensuite évoqué l’aide iranienne à Gaza, reprenant les déclarations de certains sur le fait que les Palestiniens ont été dégagés de l’influence iranienne. Nasrallah a ainsi déclaré que l’Iran n’a jamais réclamé une contrepartie aux aides données aux Palestiniens et à la résistance en général. « Elle n’a fait que respecter son engagement idéologique, et la partie la plus heureuse de la victoire de Gaza c’est bien l’Iran... », a-t-il déclaré.
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QUAND H.1er dit qu'il parle à titre PERSONNEL, faut pas penser qu'il va d’office dire n'importe quoi. Ceci indique qu'une fois n'est pas coutume, il va enfin dire ce qu'il pense… On imagine la Rare Jouissance. Sur le sujet traité ; ce Kottor est-il tracassé par sœur-syrie?; le pauvre serait alors obligé d'occulter ses sentiments vrais. Il n’est que le "secrétaire" du hézébbb d’un dieu qui est une des pièces de l’imbroglio libanais. Il est par là même l'allié d'un Mix dépourvu d'affinités, d'un improbable État d'à côté Tribord Anti-Libanais, et d'une impossible Wilâyâh semi-désertique et lointaine. Et de Dâhïyéhhh, il prête la main sans mollir à ce tour de bonneteau. Mieux, il a ambitionné ce Positionnement, et demandé aux non-cravatés qu'ils le hissent sur une Tabblïyéh qui a fini par l'envouter ! Mais se lâchera-t-il, et dira-t-il le fond de sa pensée sur la Wilâïyâh de l'ambiguïté. A titre only Personnel mahééék? Même si ça ne compte que pour du beurre, selon moult Penseurs. N.1er est politiquement "responsable". Si on l'embête, il dira Maäléééch, et prétendra qu'il n'est qu'une "personne" qui dit ce qu'il pense ; Rien de plus yâ hassértéhhh ! Et qu'il est Hyper responsable lorsqu'il se cache, i.e. pour tenir des propos qu'il dénie, ou poser des actes qui l'accablent. A la réflexion, au fond, on est tenté de trouver cela Navrant. Mais à titre strictement Personnel n’est-ce pas ?
08 h 01, le 18 décembre 2012