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Liban

Il n’y a pas que le forage off-shore...

Le gouvernement a signé un accord avec une compagnie britannique afin de lancer une étude approfondie sur les ressources terrestres.
On parle beaucoup aujourd’hui du forage de pétrole off-shore, c’est-à-dire en mer. Or la probabilité de trouver du pétrole et du gaz « on-shore », donc à l’intérieur, est également élevée. Fadi Nader est ancien conseiller de géologie au ministère de l’Énergie et de l’Eau, ingénieur de recherche en géologie à l’ IFP Énergies nouvelles (France). Il rappelle qu’il y a eu des tentatives de forage terrestre dans les années 50 et 60 (voir l’interview de Georges Sabbagh). « En ce temps-là, une loi de 1933 permettait à des compagnies privées d’obtenir des franchises de l’État libanais pour effectuer des forages, raconte-t-il. Plusieurs avaient tenté leur chance, mais sans succès. Je crois qu’elles ne possédaient pas la technologie nécessaire pour repérer, avec succès, le pétrole ou le gaz sous une une profondeur de plus de trois mille mètres. »
En ce temps-là, de 1947 à 1960 environ, des forages ont été réalisés en sept lieux : Yohmor, Sohmor, Kaa, Terbol, Abrine, Tell Znoub et Adloun.
Depuis ce temps-là et jusqu’à très récemment, l’exploitation du pétrole et du gaz n’a plus été d’actualité. Mais depuis que le Liban envisage d’exploiter ses ressources pétrolières en mer, l’idée de reconsidérer les ressources terrestres a refait surface. Et le passé peut servir de leçon, selon Fadi Nader. « Personne n’a trouvé de pétrole ou de gaz en ce temps-là au Liban, mais nous avons beaucoup profité de ce qui s’est passé autour de nous et des études géologiques libanaises, notamment celles publiées par Ziad Beydoun, explique-t-il. En Syrie, de grandes quantités de gaz ont été découvertes dans les roches Trias (ère géologique qui précède le jurassique). Par déduction, on se dit qu’il y aurait du gaz dans le même type de roches au Liban. Nos problèmes seront que les roches Trias au Liban sont très profondes et que leurs structures (où le pétrole se touverait piégé) pourraient être bien différentes des structures que l’on trouve dans les couches géologiques sous-jacentes qu’on voit à la surface. »
Avant de se lancer dans le forage qui, seul, peut déterminer avec certitude la présence ou non de gaz ou de pétrole, le gouvernement libanais a signé un contrat, à l’initiative du ministère de l’Énergie, avec une compagnie britannique afin de lancer une étude sismique en 2D on-shore sur les sites libanais où la probabilité de trouver des ressources est importante. Dans ce genre d’études, il s’agit d’envoyer des ondes sismiques sous terre par le biais de machines spécialement conçues pour cela, afin d’effectuer une cartographie verticale des couches géologiques du sous-sol. « Ce qu’on recherche, ce sont des roches qui présentent des structures fermées, c’est-à-dire des hauts et des bas en forme de cloche, car c’est là que le pétrole et le gaz se trouvent piégés, explique Fadi Nader. Ce genre d’études augmente la probabilité de trouver du pétrole et du gaz, le succès à 100 % ne pouvant être assuré que par un forage réussi. »
Le ministère de l’Énergie est aussi sur le point de finaliser un accord avec une compagnie internationale de pétrole pour entamer une étude géologique poussée en on-shore, afin de mieux estimer le potentiel pétrolier, souligne l’expert. La nécessité d’amender la loi avant d’exploiter le pétrole on-shore devrait se faire de manière imminente, ajoute-t-il. « La loi récemment votée au Parlement ne concerne que le forage off-shore, rappelle-t-il. La loi qui prévalait dans les années 50 et 60, et qui datait de 1933, était préjudiciable pour l’État : le système consistait en des autorisations accordées aux compagnies. Elles devaient financer le forage et, en cas de réussite, accorder un pourcentage à l’État pour chaque baril extrait (système de “royalty”). Cette loi était critiquée parce qu’elle ne protégeait pas assez les droits de l’État libanais, et a été gelée en 1971. Aujourd’hui, le système à mettre en place avantage beaucoup plus l’État qui est un réel partenaire des compagnies, et peut même décider d’exploiter lui-même les sites en sous-traitant simplement le forage. Mais pour cela, il faut une loi spécifique pour le forage on-shore. »
L’expert souligne enfin que l’exploration on-shore devra être menée parallèlement aux activités pétrolières off-shore, elle devrait aboutir à des résultats plus rapides et comporterait moins de risques que le forage en mer, notamment écologiques, puisque même les fuites sont plus facilement traitables.
On parle beaucoup aujourd’hui du forage de pétrole off-shore, c’est-à-dire en mer. Or la probabilité de trouver du pétrole et du gaz « on-shore », donc à l’intérieur, est également élevée. Fadi Nader est ancien conseiller de géologie au ministère de l’Énergie et de l’Eau, ingénieur de recherche en géologie à l’ IFP Énergies nouvelles (France). Il rappelle qu’il y...
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