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Liban - Loi électorale

Harb démonte le parti pris du CPL et des Marada

Le député du Batroun explique comment le tandem du 8 Mars ne veut pas favoriser la représentativité chrétienne...

Député du Batroun, Boutros Harb a été par quatre chemins hier pour survoler et commenter, au cours d’une conférence de presse en son domicile de Hazmieh, la situation sur le plan local.
Évoquant d’abord la visite de Benoît XVI, il a relevé que l’Exhortation apostolique du pape a littéralement démonté « deux idées bien reçues depuis des décennies : que les chrétiens d’Orient sont condamnés à émigrer et qu’ils représentent une minorité qui a besoin d’être protégée ». Pour M. Harb, ces chrétiens sont « une partie indivisible d’un tout régional ; ils partagent avec les Proche-Orientaux les mêmes attentes et les mêmes soucis », et l’alliance des minorités est une illusion. Le député a en outre rappelé que le pape a confirmé le rôle « pionnier » des chrétiens dans le printemps arabe et dans la nahda en général, saluant aussi bien la « coopération islamo-chrétienne » au cours de cette visite que le chef de l’État et son action pendant ces trois jours.

Film islamophobe et plainte judiciaire
Deuxième point évoqué par Boutros Harb : le film islamophobe L’Innocence de l’islam, qui « nuit non seulement aux musulmans, mais également à toutes les religions, aussi bien qu’au respect et à l’acceptation de l’autre. Ce film sape les principes de la nahda, les révolutions et, surtout, la coexistence. Ce n’est pas la première fois que cela se produit », a-t-il déploré.
Pour lui, protester est « légal », sachant que le recours à la justice et aux lois internationales est « le moyen le plus rapide » pour arriver à ses fins. « Je refuse net ce film, je suis solidaire des musulmans et je me propose de participer à une plainte judiciaire contre les auteurs de ce film », notamment devant les tribunaux américains. Cette position a été saluée par le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a joint le député par téléphone.

Données télécoms
Concernant le dialogue national, Boutros Harb a rappelé sa conviction. « En ces temps troubles, ces séances ne servent à rien. Le Hezbollah n’a pas changé d’un iota sur ses armes ; bien au contraire, les discours iraniens n’ont fait qu’empirer les choses », a-t-il déploré, jugeant nécessaire une réponse à ces propos aussi bien de la part du Hezb que du gouvernement. « Je salue la détermination du président Sleiman à mener à bien ce dialogue, mais toutes ces séances sont stériles », a-t-il martelé.
Sur le plan de la sécurité, le député nordiste s’est attardé sur les données télécoms, « sans lesquelles le complot ourdi par Michel Samaha aurait réussi ; idem pour la tentative d’assassinat qui m’a visé. Nous comprenons du coup l’insistance de certains (NDLR : des cadres aounistes, notamment) à refuser que ces données ne soient transmises aux services de renseignements », a remarqué Boutros Harb. Il en a profité pour sévèrement déplorer l’action du Hezbollah, « qui a préféré protéger l’homme suspecté d’avoir voulu m’assassiner, comme il continue de le faire avec ceux incriminés dans l’assassinat de Rafic Hariri ».

57 vs 50
Enfin, le député Harb s’est arrêté sur la loi électorale, et notamment sur le comité issu de la rencontre de Bkerké (dont il fait partie, aux noms des indépendants) chargé de plancher sur la meilleure formule, celle à même d’assurer la meilleure représentativité chrétienne aux prochaines législatives, et, ensuite, de mener des concertations avec les parties mahométanes et les autres pôles politiques. Il a rappelé à ce sujet que les participants à la réunion interchrétienne sous l’égide du patriarche Raï étaient tous d’accord sur le fait que la proposition de la Rencontre grecque-orthodoxe était « une bonne formule, aussi bien pour la représentativité que pour la parité islamo-chrétienne et, donc, la coexistence ».
Cette proposition et celle du « one man, one vote » (privilégiée par M. Harb) sont pour ce dernier les mieux à même de représenter les chrétiens ; idem, à la limite, pour les petites circonscriptions dont le nombre de sièges « ne dépasse pas les trois parce qu’elles assurent l’élection de 57 députés chrétiens par des électeurs chrétiens. Sinon, le plan B reste la proportionnelle sur base de 15 circonscriptions, qui permettrait à une cinquantaine de députés chrétiens seulement d’être élus par des chrétiens ».
En attendant, Boutros Harb a évoqué une action commune visant à privilégier les petites circonscriptions, « mais nous avons été surpris par certains partis chrétiens du 8 Mars ayant participé à la rencontre de Bkerké qui veulent désormais la proportionnelle sur base de 13 circonscriptions avec deux voix préférentielles, ce qui ne peut qu’affaiblir la représentativité chrétienne », a-t-il regretté, dénonçant également la proposition Abi Nasr-Aoun et les prises de position du tandem CPL-Marada en général à ce sujet, « qui préfèrent que 50 députés chrétiens soient élus par des chrétiens plutôt que 57. Nous refusons que la proportionnelle nous soit imposée et nous refusons le retour à la loi de 1960 », a-t-il conclu.
Député du Batroun, Boutros Harb a été par quatre chemins hier pour survoler et commenter, au cours d’une conférence de presse en son domicile de Hazmieh, la situation sur le plan local.Évoquant d’abord la visite de Benoît XVI, il a relevé que l’Exhortation apostolique du pape a littéralement démonté « deux idées bien reçues depuis des décennies : que les chrétiens...
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