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Liban

Beyrouth s’échine et transpire pour régler la question des rapts

L’ambassadeur du Koweït s’est rendu chez les trois présidents (ici avec Nagib Mikati) pour les remercier d’avoir contribué à la libération de son compatriote. Photo Dalati et Nohra

C’est avec soulagement que le Liban et le Koweït ont accueilli la nouvelle de la libération, lundi, du ressortissant koweïtien Issam Houti, enlevé le week-end dernier dans la Békaa. Mais les tractations continuent en vue de régler une fois pour toutes le dossier des rapts et des contre-rapts, qui affecte sérieusement la réputation du Liban.
Au lendemain de la libération de M. Houti, l’ambassadeur du Koweït, Abdel al-Kinaï, s’est rendu auprès des présidents de la République, Michel Sleiman, du Parlement, Nabih Berry, et du Conseil, Nagib Mikati, afin de les remercier pour les efforts qu’ils ont fournis pour obtenir la libération de son compatriote. Il a remis à chacun une lettre en ce sens de l’émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah.


Devant son hôte, M. Sleiman a exprimé l’espoir que cette affaire n’affectera pas les relations entre Beyrouth et le Koweït « qui s’est toujours tenu aux côtés du Liban et qui continue de lui offrir des aides dans tous les domaines ». Il a dans le même temps jugé nécessaire que les investigations se poursuivent pour démasquer et sanctionner tous les ravisseurs, en insistant sur le fait que ces derniers « ne pourront pas se dérober éternellement à la justice ». Il a aussi appelé à intensifier les efforts pour libérer toutes les personnes enlevées au Liban.
M. Sleiman a examiné ce dossier avec le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, qui lui a communiqué les résultats des négociations en cours pour obtenir la libération des dix pèlerins libanais toujours détenus en Syrie, ainsi qu’avec le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim.
Dans une déclaration qu’il a faite à la presse au terme de ses deux visites à Aïn el-Tiné et au Sérail, M. Kinaï a remercié les autorités pour les efforts qu’elles ont fournis aux plans politique et de sécurité, pour obtenir la libération de Issam Houti, en rendant un hommage particulier au président de la Chambre « qui a envoyé un délégué dans la région où l’enlèvement s’était produit et qui avait veillé en personne aux démarches entreprises pour aboutir à un dénouement heureux de cette affaire ».
Au Sérail, où M. Mikati a suivi le dossier des rapts avec les ministres de l’Intérieur, Marwan Charbel, et de la Justice, Chakib Cortbaoui, ce dernier a assuré que « l’affaire des dix pèlerins libanais fait l’objet d’un suivi calme, loin des feux de la rampe ». Il a insisté sur le fait que cette discrétion est dans l’intérêt des hommes enlevés et qu’elle a prouvé son efficacité, en allusion à la récente remise en liberté d’un des pèlerins.
M. Cortbaoui a ensuite indiqué que les autorités judiciaires ont délivré les mandats qu’il faut contre les fauteurs de troubles, précisant que l’affaire est actuellement aux mains des services de sécurité « qui doivent en assurer le suivi nécessaire ».
Abondant dans le même sens, le chef de la diplomatie, Adnane Mansour, qui se trouve à Téhéran, a promis un prochain élargissement de ce groupe, en réaffimant que les dix sont en bonne santé.

En Conseil des ministres
Toujours est-il que les autorités restent déterminées à faire preuve de discrétion dans le règlement du dossier des rapts. Cette méthode s’est avérée la bonne puisqu’elle a permis l’élargissement d’un des onze pèlerins ainsi que le ressortissant koweïtien, à un moment où l’enlèvement de ce dernier menaçait les relations libano-koweïtiennes. D’où le branle-bas politique et de sécurité qui reste de rigueur, assure-t-on dans les milieux officiels.
Ce dossier, qui affecte sérieusement la réputation du Liban, surtout que deux ressortissants turcs restent kidnappés, sera aujourd’hui au menu du Conseil des ministres qui se tiendra au Sérail, sous la présidence de M. Mikati. De sources ministérielles citées par l’agence locale al-Markaziya, on a jugé nécessaire de définir un cadre « qui garantira non seulement l’arrestation des ravisseurs, mais également que ces incidents ne se répètent plus ». « Il ne suffit pas de se réjouir de la libération des personnes enlevées. Il est indispensable d’arrêter les ravisseurs et de les sanctionner pour qu’ils servent d’exemple et pour qu’un terme soit mis à ce phénomène », a-t-on indiqué de mêmes sources, au moment où, dans les divers milieux politiques libanais, on continue de condamner avec sévérité ce genre d’actes.

« Silence suspect du Hezbollah »
Réuni hier sous la présidence de M. Fouad Siniora, le bloc parlementaire du Futur a stigmatisé les rapts « effectués par diverses parties sous différentes appellations familiales ou tribales, et sous couvert politique ou partisan ». « Le bloc, indique le communiqué publié au terme de la réunion, s’étonne du silence suspect du Hezbollah face à ces agissements qui se produisent dans une région qu’il contrôle ». « Son secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah, prétend que la situation échappe au contrôle de son parti, sans même condamner ce qui se passe, ce qui signifie qu’il les approuve et qu’il s’en sert comme une menace indirecte à tous les Libanais », ajoute le communiqué du bloc du Futur qui juge que « le comportement du parti de Dieu porte un coup aux fondements de l’État ». « D’une part, il défend les armes de la Résistance et interdit aux services de l’État de préserver la sécurité de cette Résistance et, d’autre part, il contrôle le pouvoir et les services de sécurité et prétend être incapable de contrôler des gangs armés qui se développent dans son secteur et sous sa protection », commente le communiqué qui fait assumer au gouvernement la responsabilité de la détérioration de l’état de sécurité dans le pays.
Entre-temps, le mufti Abbas Zgheib, chargé par le Conseil supérieur chiite de suivre l’affaire des pèlerins libanais enlevés en Syrie, a mis en garde contre toute atteinte aux ressortissants arabes, notamment saoudiens, qataris et koweïtiens au Liban. « Ce sont nos frères et ce genre de comportement ne correspond pas à notre religion, à notre idéologie et à nos traditions », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Nous situons les rapts dans le cadre des actions menées à des fins de profit personnel de situations déterminées. » Le mufti a assuré que les familles des Libanais enlevés en Syrie n’ont « rien à voir avec ces actes condamnables ».

C’est avec soulagement que le Liban et le Koweït ont accueilli la nouvelle de la libération, lundi, du ressortissant koweïtien Issam Houti, enlevé le week-end dernier dans la Békaa. Mais les tractations continuent en vue de régler une fois pour toutes le dossier des rapts et des contre-rapts, qui affecte sérieusement la réputation du Liban.Au lendemain de la libération de M. Houti,...

commentaires (3)

On dirait le "CHICAGO" des années trente avec les Al Capone et tous les "Cosa Nostra" ...

SAKR LEBNAN

06 h 27, le 29 août 2012

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Commentaires (3)

  • On dirait le "CHICAGO" des années trente avec les Al Capone et tous les "Cosa Nostra" ...

    SAKR LEBNAN

    06 h 27, le 29 août 2012

  • Merci M. Sakr Loubnan. C'est corrigé. La rédaction de L'OLJ

    04 h 00, le 29 août 2012

  • A l'OLJ, prière noter qu'à la ligne 9 le mot "RELAXATION" devrait plutôt être libération ou relâchement. Excusez l'intervention. Bonne journée.

    SAKR LEBNAN

    01 h 31, le 29 août 2012

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