L’empire linguistique libanais s’est enrichi hier d’un nouveau joyau : la faculté des langues (FDL), treizième faculté de l’USJ. La FDL a été officiellement lancée au cours d’une cérémonie organisée sur le campus des sciences humaines de l’USJ et placée sous le patronage de Nabih Berry, président de la Chambre, ce qui a donné à la cérémonie un caractère quelque peu inaccoutumé.
La FDL a pour objectif de former les étudiants aux métiers des langues qui se multiplient grâce au foisonnement linguistique et à la multiplicité des activités paralinguistiques dans différents domaines (banque, hôtellerie, commerce, publicité, etc.).
Dans son discours d’ouverture, le recteur de l’USJ, le Pr René Chamussy s.j., a insisté sur l’importance de cet événement pour une université « vieille de plus de 137 ans qui n’en finit pas de se développer et de muter de telle sorte que la communauté universitaire qui l’habite soit vraiment de son temps, disponible pour tant de tâches exigées en ces années de grande mondialisation ».
« C’est dans cette perspective qu’elle a décidé de créer une nouvelle faculté, la faculté des langues », a-t-il ajouté.
La nouvelle faculté a pour mission de réaliser le « rêve des langues qui permettent de communiquer, de devenir transparents, d’élaborer avec les autres, hors frontières, beaucoup de belles choses », a-t-il conclu.
Langues et universalité
Prenant la parole à son tour, M. Franz Baumann, sous-secrétaire général au département des affaires de l’assemblée générale et des services de conférence (DGACM) de l’ONU, a affirmé que si la coexistence des six langues officielles de l’ONU symbolise l’universalité de cette prestigieuse organisation, il n’en demeure pas moins que « les innombrables défis que doit relever le personnel des services linguistiques de l’ONU nécessite le plus haut niveau de compétence, de perfectionnement et de dévouement ».
Quant à M. Nabih Berry, il a pris la parole pour insister sur l’importance d’un tel projet. Il a demandé aux responsables universitaires, au nom du principe de la diversité, de prendre à cœur le sauvetage de la langue arabe menacée.
M. Berry a mis en exergue l’engagement de l’université a préserver la diversité culturelle et linguistique, un engagement qui s’est notamment traduit par la création de l’Institut des études islamo-chrétiennes (IEIC).
L’empire linguistique libanais
Le président de la Chambre s’est encore félicité de l’existence d’un cours de chinois à l’USJ, notant au passage que cette communauté humaine représente le tiers de la population mondiale.
M. Berry a noté au passage que des Libanais d’origine sont présents dans 19 Parlements différents dans le monde, et que les Libanais forment « une sorte d’empire linguistique sur lequel le soleil ne se couche pas ».
Sur un plan plus général, M. Berry a réclamé la création d’un conseil supérieur de l’éducation pour gérer la diversité des établissements d’enseignement supérieur au Liban, qui ont atteint le nombre de 50.
Enfin, après avoir mis en garde contre « le piège » du « chaos créatif » dans lequel tombent les pays arabes, l’un après l’autre, et dans lequel ils dilapident leur énergie économique, politique et militaire, et qui renforce « la culture de l’extrémisme », M. Berry a salué la visite que doit effectuer le pape au Liban, en septembre prochain, se félicitant de tout plan visant à créer, à partir du Liban, « un espace commun de communion et de témoignage ».
Un monde multipolaire
Par ailleurs, la journée d’hier a été marquée par une série de courtes conférences d’orientation générale. C’est ainsi que Michaël Oustinoff, de l’université Paris-III Sorbonne Nouvelle et chercheur associé à l’Institut des sciences de la communication du CNRS, a annoncé « l’avènement d’un monde multipolaire où le tout-anglais, naguère présenté comme solution idéale, est désormais décrié comme obsolète dans le monde anglophone lui-même ».
Par ailleurs, une table ronde animée par Mme Nadine Riachi Haddad, maître de conférences à l’USJ, s’est tenue sur le thème « Le monde des langues et les langues du monde ». Mme Laila Abadir, de l’université Aïn Shams (Égypte), a évoqué le rôle prépondérant de la faculté des langues (al-Alsun) dans la diffusion des langues en général et du français en particulier. Mme Amaya Mendikoetxea, de l’Université autonome de Madrid, a passé en revue les changements apportés aux programmes d’enseignement des langues après la mise en place du système européen de transfert et d’accumulation de crédits (ECTS) dans le cadre du processus de Boulogne.
Quant à Mme Stéphanie Schwerter, de la Fondation maison des sciences de l’homme à Paris, elle a engagé une réflexion sur le multilinguisme et la multiculturalité. Enfin, M. Jean Soubrier, de l’université Lumière Lyon 2, s’est proposé de rappeler que « les langues sont de puissants révélateurs des modes de pensée propres aux cultures dont elles sont issues ».
Après la synthèse présentée par M. Franz Baumann, les étudiants de l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth ont célébré cet heureux événement en beauté par un spectacle de variétés où mots et musique ont été mariés dans la bonne humeur générale.
Le plus important et utile dans ce cas-ci de cette Petite, très petite histoire, est de laisser la présidence de la République aller vers le statut Protocolaire et laisser ce Pouvoir entre les mains du PRESIDENT du Conseil de ministres, PRESIDENT qui sera choisi à tour de Rôles par ce même Conseil ! Et comme ça, bahhhh.
10 h 36, le 27 avril 2012