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Liban - Liban

Hariri : Les Libanais doivent choisir entre se joindre aux régimes aveugles ou se solidariser avec les peuples libres

Dans un discours retransmis en direct de Paris à l’occasion de l’annonce du document du courant du Futur sur le printemps arabe, Saad Hariri a réaffirmé le ferme attachement de son mouvement au partenariat entre chrétiens et musulmans, sur base de la parité, à l’ombre des espoirs nés du printemps arabe.

L'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri. Photo AFP

À l’occasion de l’annonce hier, à la Maison du centre, du document ayant pour thème « Le courant du Futur et les perspectives du printemps arabe », le leader du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, a prononcé, via satellite, un discours dans lequel il a notamment souligné que « les musulmans au Liban ne sont pas une entité politique indépendante, existant par elle-même, mais ils sont un des piliers de l’équation nationale, dont les chrétiens au Liban constituent la première moitié » (...).


« Le printemps arabe est une occasion en or que les Libanais doivent saisir afin de moderniser leur expérience de la démocratie et de la débarrasser des résidus des guerres de religions, des politiques d’intimidation et des paris sur l’extérieur, a souligné M. Hariri. Tous les Libanais sont concernés. Ils doivent saisir cette occasion et éviter des lectures erronées sur le cheminement du printemps arabe, et particulièrement sur le changement inévitable en Syrie. »


« Il existe des régimes politiques aveugles, otages de l’amour du monopole éternel du pouvoir, qui ont choisi de diriger leurs pays sur base de la surenchère et du rejectionnisme factice au service du parti unique et du président-chef, a ajouté le leader du courant du Futur. Et il existe des peuples qui ont décidé de forcer les portes de la grande prison et de conduire leur pays vers le processus démocratique, pour ôter de leurs yeux les voiles des dizaines d’années d’oppression, d’injustice et de tyrannie, et pour en finir, sans espoir de retour, avec l’époque de la peur éternelle et de l’obéissance absolue aux chefs et à leurs partis d’un autre âge. »


Et de poursuivre : « Les Libanais, face à cette situation, ont deux choix. Soit ils choisissent de se joindre aux régimes aveugles pour embellir le visage criminel et laid de ces régimes, ou alors ils se solidarisent avec les peuples libres qui réclament la liberté et la justice. Je pense que le peuple du Liban, dans son authenticité démocratique, ne choisira que le chemin des peuples (...). S’il y a, malheureusement, parmi les Libanais, certains qui s’entêtent à lire les développements en Syrie avec les yeux du régime aveugle, cette lecture est le moins que l’on puisse dire immorale. Il existe un meurtrier nommé le régime de Bachar el-Assad, qui commet tous les jours des dizaines de meurtres, dans tous les coins de la Syrie, en flagrant délit, prouvés par le son et l’image. Il existe une ville qui porte le nom de Homs, contre laquelle Bachar el-Assad a lancé une guerre non moins féroce, cruelle et haineuse, que les guerres d’Israël contre le Liban et Gaza. Il y a des troupes de chabbiha et des chars qui encerclent les villes et villages, de Deraa à Idleb et de Baba Amr à Jisr el-Choughour, privant d’eau, de nourriture et de médicaments des centaines de milliers de citoyens syriens. Quelle religion, éthique ou Constitution peut justifier tous ces crimes ? Où est l’intérêt du Liban de miser sur un système qui se noie dans les champs de la mort qu’il a créés ? »

 Le message de Jésus-Christ
« Ce pari et cette justification sont immoraux, a ajouté M. Hariri. Et ce n’est point honorable pour les Libanais d’avoir parmi leurs dirigeants certains qui couvrent le massacre du peuple syrien. Les amis du régime syrien au Liban doivent réaliser cela et comprendre que la force du fer et du feu ne sera pas en mesure de faire reculer les aiguilles de la montre. Ce régime peut vivre encore quelques semaines ou quelques mois, mais c’est le peuple syrien qui demeurera à tout jamais. » (...)


Et de poursuivre : « Notre volonté au Liban est de vivre dans un pays uni, où aucun citoyen ne doit rien à un autre, où aucune communauté ne donne de garantie à une autre, la seule garantie étant celle de l’État responsable de tous les citoyens et de la mise en place d’un équilibre de justice, de liberté et d’égalité. La valeur du Liban réside dans sa liberté et l’égalité entre ses fils. L’essence du Liban est qu’il est le pays du message humain et du dialogue continu entre l’islam et le christianisme.


La démocratie nous protège tous. Elle garantit la coexistence face à la fragmentation, l’unité face à la division et le dialogue face au fanatisme. » (...)


« Nous ne nous donnons pas le droit et nous n’acceptons pas qu’une quelconque partie se donne le droit de tutelle sur l’équation de la coexistence au Liban, a également déclaré M. Hariri. Tout comme nous rejetons l’intimidation par les armes et les alliances étrangères pour imposer des conditions à la gestion des affaires publiques dans le pays, nous rejetons également toute forme d’intimidation par la majorité, pour imposer une sorte de paternité sur la vie nationale et politique. »
« S’il y a un message que nous envoyons du Liban aux parties du printemps arabe, c’est le message de l’unité, de la justice, de la coexistence et de la reconnaissance de l’autre. C’est le message de Jésus-Christ, le message de la paix, a ajouté M. Hariri. C’est le message du Coran : “ Ô Humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et vous avons désignés en nations et tribus pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble parmi vous, auprès de Dieu, est le plus pieux.” »


« La formule de la coexistence entre musulmans et chrétiens est le fruit d’un effort humain, intellectuel et spirituel profond, fondé sur la force de l’égalité, la liberté d’expression, de croyance et de culte, sur la culture nationale de la paix, la reconnaissance de l’autre et l’abstention de toute politique dominatrice, quelle que soit sa forme », a-t-il renchéri.


« Si l’existence d’Israël au détriment du peuple palestinien a secoué les piliers de la coexistence et l’a manipulée pendant de nombreuses années, nous continuons à insister sur le fait que nous sommes les héritiers de cette coexistence, non seulement au Liban, mais dans la plupart des pays du monde arabe, et spécifiquement dans les pays du Levant », a-t-il souligné.


Et de conclure : « Nous apprécions hautement les contributions des alliés du 14 Mars à travers les positions et les documents qui soutiennent le printemps arabe. En premier lieu, la charte du président Amine Gemayel et les positions du Dr Samir Geagea, le document de la rencontre de Notre-Dame de la Montagne, la déclaration des intellectuels du Sud et les positions exprimées par les personnalités. Ces initiatives reflètent un grand engagement envers le printemps arabe et sa cause : l’instauration d’une société de liberté, de justice et de démocratie. »

À l’occasion de l’annonce hier, à la Maison du centre, du document ayant pour thème « Le courant du Futur et les perspectives du printemps arabe », le leader du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, a prononcé, via satellite, un discours dans lequel il a notamment souligné que « les musulmans au Liban ne sont pas une entité politique indépendante, existant...
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