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Liban - Polémique

Le gouvernement est « dans l’embarras » après le vote à la Ligue, selon Bou Faour

L’attitude du Liban au Conseil de la Ligue arabe sur la question syrienne continue de susciter des remous au sein de la classe politique, mais aussi dans les rangs du gouvernement.

Le ministre Bou Faour conférant hier avec le député Nidal Tohmé. Photo Dalati et Nohra

Le ministre des Affaires sociales, le joumblattiste Waël Bou Faour, a ainsi reconnu hier que le gouvernement se trouvait « dans l’embarras à cause de la position du Liban à la Ligue ».
M. Bou Faour a néanmoins tenté de minimiser la responsabilité du Premier ministre, Nagib Mikati, dans cette affaire, estimant que M. Mikati « cherche à prendre en compte le contexte intérieur et extérieur pour préserver la stabilité du Liban et sa paix civile ».
Du côté du 14 Mars, le député Nadim Gemayel a affirmé à l’Hebdo Magazine « ne pas comprendre l’attitude du président de la République et du Premier ministre ».
« Le Liban qui s’est distingué tout au long de son histoire par sa défense des libertés et de la dignité des peuples s’aligne aujourd’hui sur le totalitarisme, les exécutions, les carnages et la torture. C’est inacceptable », a ajouté M. Gemayel.
Le Bloc national a estimé de son côté qu’il est « désormais clair aux yeux de la communauté arabe et internationale, tout comme aux yeux de la plupart des Libanais, que le gouvernement libanais est l’un des bras du régime syrien ».
Selon le BN, « le vote du Liban contre la décision unanime des Arabes n’est qu’un chèque en blanc donné à un régime qui tue son peuple ».
Pour le député FL Antoine Zahra, l’abstention aurait été préférable au vote contre les décisions arabes. « Le Premier ministre aurait dû protéger le Liban en suivant la logique de l’abstention. Mais que le Liban soit le seul État, mis à part ceux dont la légitimité est en question, comme le Yémen et la Syrie, à voter contre tous les Arabes me pousse à dire à ces derniers : il ne faut pas nous en vouloir pour ce que les lâches ont fait de nous », a-t-il dit.
« On impose au Liban de s’accrocher à des régimes en voie de disparition », a déclaré de son côté Amine Wehbé, député de la Békaa-Ouest, accusant le 8 Mars de « ne pas respecter le Liban, son histoire et sa position à l’égard des droits des peuples ».
M. Wehbé s’en est également pris au chef de l’État et au Premier ministre, affirmant qu’ils n’ont « plus désormais que le rôle de défendre les prises de position dont on les notifie ».
À peine moins sévère à l’égard du chef du gouvernement, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a souligné que si M. Mikati « souhaite garder sa dignité, il devrait démissionner sans hésiter, car ce qui se passe au sein de son gouvernement est en contradiction avec les valeurs morales dans lesquelles il a été élevé ».
Ammar Houry, député de Beyrouth, a quant à lui commenté les récentes mises en garde du président de la Chambre, Nabih Berry, contre un glissement du Liban vers la guerre civile en raison de ce qui se passe en Syrie. « Il tente probablement de faire ce qu’il peut pour soutenir le régime syrien », a dit M. Houry, estimant que les tensions au Liban ne peuvent que servir ce régime.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Ali Kanso, ministre d’État PSNS, a jugé que la Ligue arabe a « violé sa charte et confirmé sa partialité au profit de l’opposition syrienne ». Du coup, a ajouté le ministre, « elle a perdu beaucoup de sa crédibilité et on ne peut plus miser sur son rôle ».
Le mufti jaafarite, cheikh Ahmad Kabalan, a estimé pour sa part que la Ligue arabe est devenue « une chambre d’opérations américano-israélienne » et que le gouvernement libanais « a fait le bon choix face aux décisions de la Ligue ».
L’ancien député Émile Émile Lahoud a tenu un raisonnement similaire, considérant que la Ligue des États arabes « n’est plus qu’une marionnette aux mains de l’administration américaine ».
M. Lahoud a, en outre, regretté que « certains États arabes, en particulier l’Arabie saoudite, aient abandonné leur rôle pionnier au profit du Qatar, dont le ministre des Affaires étrangères est actuellement devenu le véritable détenteur du pouvoir arabe ».
Le ministre des Affaires sociales, le joumblattiste Waël Bou Faour, a ainsi reconnu hier que le gouvernement se trouvait « dans l’embarras à cause de la position du Liban à la Ligue ».M. Bou Faour a néanmoins tenté de minimiser la responsabilité du Premier ministre, Nagib Mikati, dans cette affaire, estimant que M. Mikati « cherche à prendre en compte le contexte intérieur et...

commentaires (1)

Qui l'eût dit, qui l'eût cru ? Le Liban officiel vote contre dix neuf pays arabes à la Ligue et -tenez-vous bien- il ne s'en contente pas, il étale son arrogance ! Ceux qui y détiennent le pouvoir, qui font partie de phalanges divines, qui sont désormais les infaillibles et les "untouchable" non plus seulement du Liban mais de tous les arabes et leur monde, vous donnent la définition la plus "exacte" de la Ligue arabe : "Un département américano-israélien". Un peu de calme, messieurs. Ne laissez pas le bon sens émigrer sans retour de vos têtes quand même. Le bon sens disait qu'il fallait une abstension du Liban à la Ligue arabe. Même les Ali Kanso, les anciens députés Emile Emile Lahoud, les présidents à vie du Parlement et les muftis jaafarites, se seraient vus en une position plus confortable.

Halim Abou Chacra

03 h 51, le 18 novembre 2011

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Commentaires (1)

  • Qui l'eût dit, qui l'eût cru ? Le Liban officiel vote contre dix neuf pays arabes à la Ligue et -tenez-vous bien- il ne s'en contente pas, il étale son arrogance ! Ceux qui y détiennent le pouvoir, qui font partie de phalanges divines, qui sont désormais les infaillibles et les "untouchable" non plus seulement du Liban mais de tous les arabes et leur monde, vous donnent la définition la plus "exacte" de la Ligue arabe : "Un département américano-israélien". Un peu de calme, messieurs. Ne laissez pas le bon sens émigrer sans retour de vos têtes quand même. Le bon sens disait qu'il fallait une abstension du Liban à la Ligue arabe. Même les Ali Kanso, les anciens députés Emile Emile Lahoud, les présidents à vie du Parlement et les muftis jaafarites, se seraient vus en une position plus confortable.

    Halim Abou Chacra

    03 h 51, le 18 novembre 2011

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