Charles Khoury explore les limites du figuratif avec ses humains aux traits denses et spontanés évoluant sur un arrière-plan empli d’un chaos d’éraflures et de pointillés colorés.
La ligne se fait totalement abstraite, avec le travail d’Yvette Achkar et sa tension expressive, de Afaf Zurayk et ses modulations dans la lumière, ainsi que d’Hannibal Srouji et son attrait pour les compositions atmosphériques. Huguette Caland, inspirée par le design, propose un diptyque où les formes, semblant flotter, sont quadrillées par un maillage méticuleux, tandis que « la mémoire éclatée » de Jean-Pierre Watchi et ses petits papiers précieusement ornés sont comme en apesanteur.
Mansour el-Habre, quant à lui, figure aussi cette abstraction par un enchevêtrement de tracés posés librement aux feutres et aux pastels avec Preface et Vertigo. L’artiste s’ancre par ailleurs dans le réel, avec Republicafé et un système politique tourné en dérision. La critique est également centrale dans le Welcome to Lebanon de Sandra Issa, un triptyque composé de coupures de journaux sur lesquelles apparaissent différents personnages armés, fondus avec le drapeau libanais.
Le tracé appelle aussi l’écrit. Et c’est à travers les possibilités visuelles de la calligraphie qu’Etel Adnan présente son livre graphique Hommage to the inkpot et que Lora Ghorayeb structure sa silhouette dessinée.
Un joli aperçu de cet art où la main ne fait qu’un avec le papier.
Jusqu’au 30 août 2012. Galerie Janine Rubeiz. Avenue Charles de Gaulle, immeuble Majdalani, Raouché.
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