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Économie - Grèce

Athènes recueille les adhésions de ses créanciers

Selon un rapport de l’IIF, un ratage du PSI ébranlerait l’économie européenne et mondiale.

Alors que l’avenir de leur pays est en jeu, des Grecs passent devant la Banque centrale, à Athènes. Louisa Gouliamaki/AFP

La Grèce marquait des points hier soir dans le processus de restructuration de sa dette publique, amassant les adhésions de ses créanciers au projet d’échange d’obligations, avant l’heure de vérité qui sonnera aujourd’hui à 20h00 GMT, dernière limite pour participer à l’opération.
Des plus petits porteurs de titres grecs, entraînés à leur corps défendant dans ce grand jeu financier, aux poids lourds de la finance internationale, la tension est palpable, alimentant déclarations contradictoires et nervosité boursière, les autorités grecques soufflant le chaud et le froid.
Selon une estimation, à un peu plus de 24 heures de l’expiration du délai de candidature, le pourcentage des créanciers privés s’étant déjà prononcés en faveur de l’échange de dette grecque frôle les 55 % du montant total visé par l’opération en vue d’alléger le fardeau de la dette pesant sur la Grèce. L’Institut de la finance internationale (IIF), qui représente les principales banques de la planète, a indiqué en fin d’après-midi qu’il avait recueilli l’acceptation de 40,8 % du montant total escompté, soit 84 milliards d’euros. L’IFF a cité le nom de grandes banques, assureurs et fonds d’investissement (Deutsche Bank, HSBC, BNP Paribas) ayant apporté publiquement leur soutien au plan. Plusieurs autres grands détenteurs de titres grecs n’ont pas encore annoncé leur décision. Si l’on ajoute à ces 84 milliards plus de 17 milliards de fonds gérés par la Banque de Grèce, 1,5 milliard géré par le réassureur allemand Munich Re, 8,1 milliards gérés par l’allemand HRE, et la participation de deux banques portugaises BPI et CGD (900 millions d’euros), on parvient à une participation frôlant les 55 % sur les 206 milliards d’euros concernés par l’échange de titres, selon un calcul réalisé par l’AFP.
Sauf prolongation de dernière minute, exclue par Athènes, les créanciers privés de la Grèce dont les obligations relèvent du droit grec doivent dire d’ici à ce soir si oui ou non ils acceptent la proposition du gouvernement grec d’échanger leurs obligations contre de nouveaux titres d’une valeur réduite de plus de moitié et dont l’échéance a été repoussée. Un délai supplémentaire court jusqu’au 11 mars pour les obligations relevant d’un droit étranger.
Athènes avait averti les créanciers rétifs qu’ils s’exposaient au final à des pertes quasi intégrales de leur mise s’ils n’acceptaient pas la proposition, au lieu de limiter les dégâts autour de 73 %, comme prévu par les termes de l’opération. Alors que les médias égrenaient des listes d’institutions financières étrangères ayant annoncé leur ralliement, un porte-parole du gouvernement, Georges Stavropoulos, a fait part de son optimisme : « Je crois que tout ira bien, les informations que nous avons sont positives », a-t-il affirmé à la radio Skaï. L’opération « devrait se dérouler sans accroc » car « elle reste intéressante financièrement pour le secteur privé », a aussi affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Olli Rehn dans un entretien au quotidien français Le Figaro.
Le conégociateur en chef de l’opération, le Français Jean Lemierre, a indiqué hier soir que la tendance était favorable. « C’est très important actuellement de voir que nombre d’institutions qui ont des montants importants (de dette grecque) vont à l’échange », a-t-il dit. « Si un seul établissement y allait on pourrait s’interroger, mais si de nombreux groupes y vont, on ne peut pas considérer que tous prennent de mauvaises décisions », a-t-il ajouté.
Seule fausse note publique, Bild, le journal le plus lu d’Allemagne, a annoncé qu’il refusait d’échanger sa dette grecque. Le journal avait acheté pour 4 815 euros d’obligations grecques en décembre pour pouvoir s’offrir ce plaisir après avoir fait campagne pendant des mois contre la Grèce.
L’enjeu du PSI pour la Grèce et la zone euro est d’assurer une participation d’au moins 75 % des banques et fonds prêteurs à la restructuration, faute de quoi l’opération serait annulée, exposant le pays à la banqueroute dès le 20 mars. Selon un rapport de l’organisation bancaire internationale (IIF), qui a mené les négociations autour de l’opération, au nom des créanciers privés, un ratage du PSI ébranlerait l’économie européenne et mondiale. Opportunément dévoilée lundi, l’étude chiffre à 1 000 milliards le coût d’une banqueroute grecque.
Sur le front intérieur, les pressions du gouvernement se sont avérées partiellement payantes : toutes les banques du pays ont été convaincues d’apporter leurs titres. Restent cinq caisses de retraites d’assurances grecques contrôlant 2 milliards d’euros, dont celle des forces de l’ordre et celle des journalistes, qui ont décidé de bouder l’opération, leurs directions n’accordant aucun crédit aux promesses du gouvernement de compenser les pertes prévues, et redoutant des coupes dans les prestations.
(Source : AFP)
La Grèce marquait des points hier soir dans le processus de restructuration de sa dette publique, amassant les adhésions de ses créanciers au projet d’échange d’obligations, avant l’heure de vérité qui sonnera aujourd’hui à 20h00 GMT, dernière limite pour participer à l’opération.Des plus petits porteurs de titres grecs, entraînés à leur corps défendant dans ce grand jeu...
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