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Culture - Concert

Au bonheur inégal des cordes et des archets...

Le quatuor à cordes « Anton » aux mardis soir du Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Pierre Aboukhater. Moment musical pour un bonheur inégal. Dans des interprétations différemment maîtrisées ou ratées, des partitions de Mendelssohn, Borodine, Schubert, Kreisler et Bignone.

Sous les feux de la rampe, des musiciens en noir.  Photo Hassan Assal

Scène vide pour quatre pupitres et quatre chaises. Sous les feux de la rampe, des musiciens en noir. Aux violons Ondin Brezeanu et Silviu Gabriel Gherasimescu, à la viole Haig Terhovanessian et au violoncelle Magdalena Sokola.
Ouverture en teintes sombres de Felix Mendelssohn avec le Quatuor à cordes n°7 op 81 du plus raffiné et cosmopolite des compositeurs. Thème, variations et andante sostenuto guère convaincants dans leurs notes molles et gondolées, pour des instruments qui avaient toute l’allure d’avoir du trac et du mal à synchroniser... Si l’œuvre de Mendelssohn avait du mal à passer, malgré un scherzo à l’énergie vive et un capriccio nerveux, la barre se redresse, lentement et graduellement, avec les morceaux suivants comme un ensemble qui se soude au gré des mélodies, des rythmes et des cadences. Un concert où ont manqué à certains moments, pour une réussite totale, fermeté rythmique, sûreté, aisance du jeu et netteté des sons. Peut-être cela est dû, faute de répétitions suffisantes, au changement de l’un des musiciens au dernier moment.


Borodine, éminent membre du groupe des Cinq, et néanmoins chimiste et médecin, dans ce morceau profondément marqué d’une âme slave, jette des éclats grinçants et tendres à la fois. Un Nocturne aux accents modernes et tendus.
Schubert apporte sa rêverie romantique entre lumière et clair-obscur. Satz est une petite virée du côté des archets qui furètent pour un rêve à décrocher, une image à saisir, un sourire à garder. Et des cordes qui ne sont pas forcément de longs sanglots qui ont ému poètes et public...


Avec Kreisler, place au brio et aux cadences emportées. De l’art des exercices qui enivrent avec ce maître des cordes des violons qui les fait parler avec une prodigieuse éloquence. Le tambourin chinois s’inscrit dans le registre de ces partitions brillantes et vives, aux vibratos remarquables.
Folklore roumain aux allures de czardas, en tonalités sémillantes avec le tourbillonnant et lyrique Moldovanke. Un instant de vrai bonheur où la musique emporte en toute légèreté l’auditeur vers des rives ensoleillées, boisées et
verdoyantes.


Pour terminer, la Tarentella dello scricchio de Mauricio Bignone. Liberté pour la solitude des étrangers avec une danse effrénée qui garde le sillage du parfum de l’œuvre interprétée précédemment. Œuvre vive, touchante, d’une espiègle fluidité.
Petit public pour une prestation sagement présentée et pour un menu concocté en un éventail groupant une variété de styles avec une prééminence pour une mélodie captivante. En bis, un tango aux langueurs sensuelles et aux harmonies fluides prêtant le flanc à de doux déhanchements. Révérence des artistes et départ sans précipitation du petit cercle d’habitués vers la fraîcheur du soir...

Scène vide pour quatre pupitres et quatre chaises. Sous les feux de la rampe, des musiciens en noir. Aux violons Ondin Brezeanu et Silviu Gabriel Gherasimescu, à la viole Haig Terhovanessian et au violoncelle Magdalena Sokola.Ouverture en teintes sombres de Felix Mendelssohn avec le Quatuor à cordes n°7 op 81 du plus raffiné et cosmopolite des compositeurs. Thème, variations et andante...

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