Rechercher
Rechercher

Liban - Citoyen grognon

Assistance amputée

L’ONU va « réduire son assistance » aux Syriens réfugiés au Liban. L’information est tombée il y a deux jours, comme un couperet, de la bouche même de la porte-parole du HCR, Roberta Russo. L’institution onusienne, qui avoue « manquer de financement », fournira plutôt « une assistance ciblée ». L’annonce est laconique, sans appel. Sur 720 000 personnes enregistrées auprès du HCR, 200 000 ne recevront plus d’assistance. Soit plus du quart. L’ONU estime, bien entendu, que « ces personnes peuvent survivre sans assistance ».


Il est évident qu’ils peuvent survivre sans assistance, les réfugiés syriens du Liban. En mangeant du blé concassé matin, midi et soir. En buvant une eau non potable, mélangée aux eaux usées. En ne se lavant qu’une fois tous les quinze jours, le plus sommairement du monde. En vivant dans des abris de fortune, été comme hiver. En laissant leurs enfants grandir comme de mauvaises herbes, sans hygiène, sans soins médicaux, sans éducation, sans vêtements, sans loisirs, sans rien...


Pour le pays du Cèdre, qui héberge le plus grand nombre de réfugiés syriens, plus d’un million de personnes, cette décision n’est pas seulement aberrante. Elle est tout bonnement catastrophique, pour ne pas dire inhumaine.
Car sur le terrain, la réalité est consternante, en dépit des aides de l’ONU, conjuguées à celles de dizaines d’associations qui ne savent plus où donner de la tête. Sans parler des initiatives étatiques, éxécutées avec les moyens du bord, dont celle d’ouvrir les écoles publiques à tous les enfants syriens sans exception. Initiative louable, certes, mais qui ne permet de scolariser qu’une infime partie des petits réfugiés, vu les tarifs exorbitants des transports scolaires ou même du moindre taxi-service. Des dépenses bien trop importantes pour un père de famille sans revenu.

 

(Lire aussi: Amos s’active « ardemment » pour l’aide internationale aux réfugiés syriens du Liban)


Ce qu’il craint par-dessus tout, le tout petit pays du Cèdre, c’est de se voir abandonné par des pays donateurs de moins en moins donateurs. Avec un nombre astronomique de réfugiés, en augmentation quotidienne, vu la crise syrienne qui n’en finit pas de s’aggraver. Obligé de se débattre tout seul dans un problème qui le dépasse et qui risque de l’engloutir à long terme. Avec son lot de misère et de privations, d’insécurité et de violence, de divisions politiques et de haines.
Une réalité qui encourage les vols à l’arraché, la mendicité infantile, la prostitution et même les mariages forcés des mineures. Et qui ouvre la porte à la grande délinquance, aux règlements de comptes, enlèvements et autres dérives sécuritaires.


Sans parler des répercussions palpables sur les travailleurs libanais, de l’afflux massif d’une main-d’œuvre bon marché, prête à tout accepter pour se nourrir. La loi de l’offre et de la demande aidant, nombre de Libanais se retrouvent au chômage, réduits à se faire embaucher ailleurs, pour des salaires de plus en plus bas.
La stabilité du pays ne tient plus qu’à un fil. Il risque fort de se rompre si la question des réfugiés syriens n’est pas traitée avec plus de sérieux. À l’échelle internationale.

 

Lire aussi

Réfugiés syriens, « la grande tragédie de ce siècle ! »

 

Liban : Le flot de réfugiés syriens grossit dangereusement avec la proximité des frappes...

 

« L’on ne peut pas blâmer les réfugiés syriens de tenter de subsister » 

 

Fin 2013, une personne sur quatre vivant au Liban sera un réfugié syrien

 

54 % des Libanais ne veulent plus de réfugiés syriens
L’ONU va « réduire son assistance » aux Syriens réfugiés au Liban. L’information est tombée il y a deux jours, comme un couperet, de la bouche même de la porte-parole du HCR, Roberta Russo. L’institution onusienne, qui avoue « manquer de financement », fournira plutôt « une assistance ciblée ». L’annonce est laconique, sans appel. Sur 720 000 personnes...

commentaires (1)

Entendu ! Quand une décision est inhumaine elle est catastrophique. Que cesse un peu ce concert de lamentations pour soigner le mal à sa racine… A l’origine de tous les réfugiés, le régime bancal syrien qui s’est pris aux Libanais avant de s’en prendre aux Syriens pour en faire des réfugiés au Liban et en Syrie. A chaque conflit son lot de réfugiés, qui retrouvent un peu de paix et de dignité au Liban plutôt que de se faire gazer au sarin chez eux. La seule façon d’abréger la souffrance des réfugiés est l’accélération de la mise en place d’une machine de guerre par une ""réponse claire et forte"". L’Onu ne peut rien faire, quelques grandes puissances s’en lavent les mains, les ong et autres associations caritatives sont débordées, alors… ""Sans parler des répercussions palpables sur les travailleurs libanais, de l’afflux massif d’une main-d’œuvre bon marché, prête à tout accepter pour se nourrir"". Que n’aurait-on pas dit en Europe quand des Libanais frappaient aux portes des entreprises pour quémander un job. De toute façon, nous avons fait appel et de tout temps à la main d’œuvre syrienne plutôt bon marché.

Charles Fayad

18 h 00, le 07 septembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Entendu ! Quand une décision est inhumaine elle est catastrophique. Que cesse un peu ce concert de lamentations pour soigner le mal à sa racine… A l’origine de tous les réfugiés, le régime bancal syrien qui s’est pris aux Libanais avant de s’en prendre aux Syriens pour en faire des réfugiés au Liban et en Syrie. A chaque conflit son lot de réfugiés, qui retrouvent un peu de paix et de dignité au Liban plutôt que de se faire gazer au sarin chez eux. La seule façon d’abréger la souffrance des réfugiés est l’accélération de la mise en place d’une machine de guerre par une ""réponse claire et forte"". L’Onu ne peut rien faire, quelques grandes puissances s’en lavent les mains, les ong et autres associations caritatives sont débordées, alors… ""Sans parler des répercussions palpables sur les travailleurs libanais, de l’afflux massif d’une main-d’œuvre bon marché, prête à tout accepter pour se nourrir"". Que n’aurait-on pas dit en Europe quand des Libanais frappaient aux portes des entreprises pour quémander un job. De toute façon, nous avons fait appel et de tout temps à la main d’œuvre syrienne plutôt bon marché.

    Charles Fayad

    18 h 00, le 07 septembre 2013

Retour en haut