Les incendies de Denniyé enfin circonscrits

Au terme de quatre jours d’inlassables efforts déployés par la Défense civile, l’armée et les habitants, parallèlement à des ONG, les incendies qui ravagaient depuis lundi dernier les forêts de Sfiré et Btormaz, dans le caza de Denniyé, ont finalement été circonscrits hier en fin de journée. Ces forêts représentent, rappelle-t-on, l’une des plus grandes pinèdes du Moyen-Orient.
Il reste qu’un deuxième hélicoptère dépêché par les autorités chypriotes à la demande du gouvernement démissionnaire devait arriver aujourd’hui au Liban afin de parer à toute éventualité. Hier, le premier hélicoptère envoyé par Nicosie, arrivé mercredi à Beyrouth, a participé aux opérations visant à circonscrire le sinistre, aux côtés de deux hélicoptères de l’armée libanaise. Un bassin artificiel a même été aménagé par l’armée et la Défense civile à proximité de la zone sinistrée pour accélérer les opérations. Ces dernières ont eu lieu en présence du secrétaire général du Haut-Comité de secours, le général Ibrahim Bachir, qui s’est rendu sur les lieux du sinistre à Denniyé, suite aux recommandations du Premier ministre, Nagib Mikati.
Dans ce cadre, le général Bachir a tenu une réunion élargie à Sfiré, dans la mosquée du village, qui a regroupé de nombreux dignitaires locaux, parmi lesquels le président de la municipalité de Sfiré, Hussein Harmouche, le président de la municipalité de Btormaz, Moustapha Qarra, le président de la municipalité de Beyt el-Kafas, Mahmoud Dib. Les participants ont insisté sur la nécessité d’élaborer un plan d’action pour lutter contre les incendies de forêts dans la région. Les propositions avancées consistent à aménager des pare-feux, chemins forestiers destinés à freiner l’expansion des flammes, et à mettre en place plusieurs bassins artificiels d’eau dont l’usage serait réservé à la lutte contre les sinistres. De son côté, M. Qarra a déploré que la lutte contre le feu n’ait pas été plus rapide.
Le représentant du HCS a salué les efforts conjoints de l’armée libanaise, de la Défense civile et des habitants des zones sinistrées. Il a préconisé la création d’une institution indépendante qui serait chargée de prévenir et de faire face aux catastrophes naturelles, déplorant que les responsabilités soient partagées entre plusieurs institutions. « Cela occasionne une perte de temps et d’efforts considérables et entraîne des dégâts de grande ampleur », déplore-t-il.

« Le Liban n’est vert que dans les discours »
Réagissant à l’ampleur du sinistre et à la destruction d’une partie de la richesse forestière du pays, des militants pour le respect de l’environnement n’ont pas manqué de monter au créneau. « Au sein de la République du partage des parts et du show off, il n’existe pas le moindre plan de protection de la richesse forestière », a déploré Mazen Abboud, soulignant que « le Liban n’est vert que dans les discours et les poèmes ». « Qui protège les forêts des incendies ? » a encore demandé le militant, dénonçant les promesses vaines lancées jusque-là pour « l’achat d’équipements et d’avions » pour la lutte contre les sinistres.
De son côté, le ministre de l’Environnement, Nazem el-Khoury, a lancé un appel à la population, l’invitant à « ne pas allumer de feux de bois, à ne pas faire usage de feux d’artifice, à ne pas brûler les déchets et à éviter de jeter des mégots ou des bouteilles en verre dans les parages des bois et forêts ». Et ce, pour éviter que ne se déclarent des incendies de forêts. Le ministre a également demandé aux municipalités de se tenir prêtes et d’assurer l’eau nécessaire aux pompiers de la Défense civile en cas d’incendie. Il a également invité les polices municipales à multiplier les patrouilles en guise de prévention. Il a enfin demandé à l’armée de se tenir en état de vigilance pour une intervention rapide en cas de besoin.