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Liban

À Saïda, une méfiance latente et un refus des arrestations arbitraires

Des soldat(e)s de l’armée pour maintenir le calme à Saïda après la mise en déroute d’Ahmad el-Assir et ses hommes.Mahmoud Zayyat/ AFP

Au lendemain des accrochages à Saïda ayant opposé l’armée aux partisans de cheikh Ahmad el-Assir (actuellement en fuite, mais qui serait toujours à Saïda, où ses appels sont retracés), l’armée maintient sa présence dans la ville, notamment dans les environs de la mosquée Bilal ben Rabah, l’ancien fief du cheikh islamiste à Abra (est de Saïda), où un calme notable a été observé. La routine militaire de la veille était maintenue hier : patrouilles régulières dans toutes les rues de la ville ; cordon sécuritaire autour de Abra, dont l’accès était toujours interdit, le temps que l’armée achève le ratissage du quartier et détruise toutes les charges explosives que les partisans d’Assir avaient laissées derrière eux. Une nouvelle charge a d’ailleurs été détruite hier. La crainte sécuritaire continue de prévaloir en tout cas, comme le montre par exemple la décision de l’école Bahaeddine Hariri de reporter ses examens, y compris les examens d’entrée.

 

Parallèlement à la situation sur le terrain, les manifestations de sympathie et de solidarité avec l’institution militaire se sont poursuivies au cours des dernières vingt-quatre heures dans différents milieux. Ce fut notamment le cas hier des deux ordres des avocats de Tripoli et de Beyrouth, tandis que le syndicat des maquettistes et réalisateurs artistiques soulignait dans un communiqué que « ce sont les sacrifices de l’armée qui ont permis de contenir la discorde ».

 

(Portrait : Ahmad el-Assir, l'imam radical devenu l'ennemi de l'armée libanaise)


Par ailleurs, des contacts politiques et sécuritaires ont été maintenus pour maintenir le calme et indemniser au plus vite les habitants. Le président de la République Michel Sleiman s’est penché hier sur ce dossier, et la situation dans la capitale du Sud a également fait l’objet des entretiens que le Premier ministre désigné Tammam Salam a eus à Mousseitbé, avec notamment le chef du Mouvement de l’indépendance Michel Moawad, qui a déploré « la course actuelle entre la logique du chaos et celle de l’État ».
De son côté, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a effectué une série de contacts qui ont inclus le chef de l’État, le président de la Chambre Nabih Berry, le chef du bloc du Futur le député Fouad Siniora, la députée Bahia Hariri et le commandant en chef de l’armée.

 


À Majdelioun
Notons que la députée Hariri a reçu hier à son domicile de Majdelioun le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, qui a pu inspecter les traces de l’attaque dont la résidence de Mme Hariri a été la cible lors des combats. Elle s’est également entretenue avec l’ambassadeur d’Arabie aaoudite Ali Awad Assiri, qui a salué les efforts de la députée en vue d’ « amortir l’impact de la crise qu’a traversée la ville ». Parmi les visiteurs de Majdelioun, le chef du Parti national libéral, le député Dory Chamoun, accompagné de l’ancien député Farès Souhaid qui ont appelé à dépouiller Saïda de toutes ses armes illégales. Le député Robert Ghanem et l’ancien ministre Jean Obeid se sont également rendus chez Mme Hariri.

 

(Portrait : Fadel Chaker, de la romance à la kalachnikov)


Le refus des « arrestations arbitraires »
La députée Hariri a tenu en outre une réunion avec le chef des services de renseignements de l’armée au Liban-Sud, le général Ali Chahrour, le responsable politique de la Jamaa islamiya au Liban-Sud, Bassam Hammoud, et le président du conseil municipal de Saïda Mohammad Saoudi, en présence du secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri. Elle a réitéré dans ce cadre son appel à éviter « les arrestations arbitraires de personnes qui n’ont pas pris part aux derniers combats à Saïda ». C’est sur ce point qu’a insisté d’ailleurs le mufti Salim Sossane, reçu hier par l’ancien Premier ministre Fouad Siniora à la tête d’une délégation.
La députée Hariri a également suivi le retour à la vie normale à Saïda, et précisément à Abra, au niveau des services publics, effectuant les contacts avec les responsables des services de base (l’eau, l’électricité...), afin de procéder aux réparations nécessaires. Elle a reçu dans ce cadre le directeur général d’Ogero, Abdel Menhem Youssef, qui a effectué hier une tournée dans le quartier de Abra afin d’inspecter l’ampleur des dégâts. M. Youssef a déclaré que « la réparation des dégâts commencera demain (aujourd’hui) au niveau des bâtiments et de l’infrastructure routière ». Il a annoncé en outre « la suspension de la facturation des services téléphoniques pour les foyers endommagés ».

 

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Au lendemain des accrochages à Saïda ayant opposé l’armée aux partisans de cheikh Ahmad el-Assir (actuellement en fuite, mais qui serait toujours à Saïda, où ses appels sont retracés), l’armée maintient sa présence dans la ville, notamment dans les environs de la mosquée Bilal ben Rabah, l’ancien fief du cheikh islamiste à Abra (est de Saïda), où un calme notable a...

commentaires (4)

L'indemnisation via Offre-Joie... comme á Achrafieh.

Daniel Lange

20 h 03, le 27 juin 2013

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Commentaires (4)

  • L'indemnisation via Offre-Joie... comme á Achrafieh.

    Daniel Lange

    20 h 03, le 27 juin 2013

  • Saïda et Abra en particulier sous choc c 'est naturel ,l 'important c' est que l'armée libanaise est sortie en vainqueur face à toutes les hordes . Bravo encore une fois . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 06, le 27 juin 2013

  • Des "soldates" Non encore Tchadorisées ? Yâ hassértéhhh !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    11 h 08, le 27 juin 2013

  • Il faut arrêter de prendre les ibanais pour des imbéciles... L'affaire Assir sera étouffée, archivée, comme de nombreuses autres affaires.. Jusqu'à sa renaissance, maheureusement...

    Nayla Tahan Attié

    10 h 35, le 27 juin 2013

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