M. Geagea a reconnu avoir soutenu la proposition « orthodoxe » dans la perspective, à l’origine, de vouloir garantir l’élection de 64 sièges chrétiens par les chrétiens. « Mais nous nous sommes rendu compte, au fur et à mesure de nos contacts, que cette loi n’avait aucune chance de passer au plan national. Il s’agissait d’un saut dans l’inconnu, avec des réactions imprévisibles sur la formule libanaise en perspective. Nous voulons ces 64 députés, mais nous voulons vivre avec les autres communautés aussi ! À quoi cela sert-il de gagner 64 députés, si, au change, nous en perdons 128, et, avec, le Liban et ses institutions peut-être ! » a-t-il affirmé. « Que ferons-nous alors des 64 députés en question ? Un enclos dans le jurd ? » a-t-il dit.
Il a ainsi rappelé que, le 3 avril dernier, les parties chrétiennes, ayant compris que la proposition Ferzli n’avait plus de chance de passer, avaient suspendu, à Bkerké, leur soutien à ce projet. « L’“orthodoxe” était devenu une sorte de chèque sans provision. Nous avons aussitôt donné la priorité à une alternative consensuelle, la loi mixte. Gebran Bassil le sait, nous avons fait quatre séances à Meerab durant lesquelles, de l’aveu même d’Élie Ferzli, j’ai proclamé mon soutien prioritaire à la loi mixte. Aoun ment d’une manière éhontée dans sa campagne contre nous. Lui-même s’est contredit à plusieurs reprises au sujet de son soutien au projet orthodoxe, d’autant qu’en fait, et surenchère mise à part, il est en faveur d’un retour à la loi de 1960 après avoir fait cette surenchère populiste sur l’affaire “orthodoxe”, ce qui est un crime en soi. Or, nous sommes contre la loi de 1960, même amendée. Des élections sur base de cette loi empêcheront tout débat à l’avenir sur la loi électorale », a-t-il noté. « J’ai aujourd’hui la conviction que le projet orthodoxe est mauvais pour le pays », a souligné Samir Geagea, qui a démenti avoir obtenu des acquis électoraux de la part de son allié du courant du Futur en échange de son rejet du projet Ferzli.
Le Hezb et les répercusions de Qousseir
« La proposition mixte est la meilleure pour les chrétiens dans la situation actuelle : elle a d’ailleurs été étudiée dans cette optique », a-t-il dit. Aussi a-t-il appelé à une séance plénière de la Chambre pour voter sur les deux projets présentés, l’« orthodoxe » et la loi mixte. « Nous voterons pour la proposition mixte », a-t-il souligné. « Le principe du vote a-t-il été aboli à la Chambre ? Faut-il assurer un consensus entre les 128 députés pour qu’il y ait un vote ? » s’est-il interrogé.
Samir Geagea a cependant estimé qu’« il n’y aura pas de séance plénière, parce que le Hezbollah est trop occupé en Syrie ». « Mais nous sommes contre une prorogation du mandat de la Chambre. D’ailleurs, elle a peu de chance d’avoir lieu. Il faut que les élections aient lieu en temps dû », a-t-il dit.
Le président des FL a par ailleurs mis en garde contre les « répercussions graves et dangereuses » de la participation massive du Hezbollah dans les combats à Qousseir, estimant qu’il s’agit là d’une « violation des concepts de la coexistence, de l’État et de la souveraineté, et d’une abolition des frontières en pratique ». « Il n’y a plus qu’un seul État au Liban, celui du Hezbollah, qui paralyse constamment l’État. Or, il n’y a qu’une seule solution : laisser faire le Hezbollah et son mini-État. En d’autres termes, nous ne voulons plus que ce parti prenne part aux institutions de l’État libanais. Ce serait lui donner un feu vert pour poursuivre sa guerre à Qousseir. Il faut bien briser le cercle vicieux, en formant une sorte de “cabinet d’exil”, mais au Liban, un cabinet de la nouvelle indépendance, un cabinet qui ne serait pas prisonnier de la stratégie du Hezbollah. Nous n’acceptons plus que le Hezbollah joue avec notre avenir et le sort de nos fils de cette façon. Le pays est en train de s’effondrer à tous les niveaux, et il faut le sauver, à travers un cabinet de salut », a ajouté Samir Geagea, appelant le CPL à revoir son alliance avec le parti chiite, « maintenant qu’il a abattu toutes ses cartes en participant aux combats en Syrie ».
Accuser le caporalissime de " mentir " c'est comme accuser "feu CHOUCHOU" d'avoir respecter son rôle !
19 h 45, le 23 mai 2013