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Moyen Orient et Monde - Conflit

El-Qaëda en Irak parraine le Front jihadiste al-Nosra en Syrie

Pour l’ASL, c’est « une coopération tactique et ponctuelle » et « personne n’impose au peuple syrien la forme de son État ».

À Alep, dévastée par les combats, les plus pauvres ont appris à vivre sans courant, tandis que les plus aisés achètent à prix d’or des générateurs gourmands en essence dont le prix a flambé. Dimitar Dilkoff/AFP

El-Qaëda en Irak a reconnu pour la première fois hier que le Front al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime de Damas, est une branche de son groupe avec pour objectif la fondation d’un État islamique en Syrie. El-Qaëda en Irak et al-Nosra, formé de combattants syriens et de volontaires étrangers, seront désormais fédérés sous l’appellation État islamique en Irak et au Levant, a indiqué Abou Bakr el-Baghdadi, chef d’el-Qaëda en Irak dans un message sur des sites jihadistes. Ces mouvances qualifient le régime syrien de « noussaïri » (terme péjoratif désignant les alaouites). Abou Mohammad el-Joulani a été choisi comme chef d’al-Nosra, a affirmé el-Baghdadi.
Al-Nosra a pour ambition d’instaurer une gouvernance islamique dans la Syrie de l’après-Assad, ce que rejette l’Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion. « Nous ne soutenons pas l’idéologie d’al-Nosra (...). Personne n’a le droit d’imposer aux Syriens la forme de leur État », a ainsi réagi Louaï Moqdad, responsable de la communication pour l’ASL, assurant que les rebelles luttent pour un « État démocratique ». Il a cependant reconnu que « certaines brigades de l’ASL coopèrent avec eux dans certaines opérations » vu que qu’al-Nosra est « financé et armé. C’est une coopération tactique et ponctuelle ».

 

(Pour mémoire: « Le Front al-Nosra a toujours été clair sur ses intentions : il veut un califat »)


Pour l’agence officielle SANA, « ce parrainage est un test pour la crédibilité de l’ONU, du Conseil de sécurité et des pays indépendants : ils doivent choisir entre l’alignement sur le terrorisme représenté par el-Qaëda et le droit du peuple syrien et de son gouvernement à combattre le terrorisme ».
Classé « organisation terroriste » par Washington, al-Nosra s’est d’abord fait connaître en Syrie par des attentats-suicide avant de devenir une redoutable force armée combattant aux côtés des insurgés contre le régime de Bachar el-Assad. Après cette annonce, la France a dit vouloir discuter avec ses partenaires européens et au Conseil de sécurité de l’ONU d’un éventuel classement de ce groupe comme « organisation terroriste ».
« De facto, vous avez une partie du pays dirigée par Bachar el-Assad et une autre partiellement gérée par les gens d’el-Qaëda », a commenté Aaron Zelin, du Washington Institute for Near East Policy.
Peu de Saoudiens combattent en Syrie avec les rebelles, a par ailleurs affirmé hier le porte-parole du ministère saoudien de l’Intérieur qui tente de prévenir les Saoudiens de s’impliquer dans le conflit syrien.

 

(Pour mémoire : Il n’y a pas qu’al-Nosra, il y a aussi Ahrar al-Cham !)

Kerry et l’opposition
Dans le même temps, le secrétaire d’État américain John Kerry a annoncé qu’il allait rencontrer aujourd’hui et demain à Londres, en marge du sommet du G8 et en présence de son homologue William Hague, une délégation de l’opposition, que les États-Unis soutiennent mais à qui ils refusent de fournir des armes par peur que l’arsenal ne tombe aux mains d’extrémistes. Selon un responsable de l’opposition, une délégation présidée par Ghassan Hitto, élu Premier ministre rebelle le 19 mars, est déjà sur place. M. Kerry a réitéré préférer une solution diplomatique en Syrie, tout en reconnaissant les difficultés car « le président Assad n’est pas prêt à transférer cette autorité ».


Le conflit, qui ravage le pays depuis plus de deux ans, a fait selon l’ONU plus de 70 000 morts, 1,2 million de réfugiés et 4 millions de déplacés. Les opérations d’aide aux réfugiés arrivent à un point de rupture faute de financements suffisants, a averti le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR).


Sur le terrain, au moins une personne a été tuée par la chute de deux mortiers à Damas près du siège du gouvernement, selon Sana. « Un citoyen est tombé en martyr et deux autres ont été blessés par la chute de mortiers dans le quartier de Kafar Soussé », a annoncé Sana. Le feu a endommagé plusieurs voitures dans le secteur, qui abrite différents sièges des services de sécurité et bâtiments officiels, dont celui du Conseil des ministres et des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur.


Par ailleurs, à Alep, de violents combats opposaient l’armée et les rebelles, dans le secteur de l’hôpital Kindi, causant la mort de dix rebelles et de cinq soldats. L’armée avait repris cet hôpital en décembre. Parallèlement, l’OSDH s’en est pris à une unité d’insurgés du bataillon des Martyrs de Badr qui, selon lui, torture et vole des habitants d’Alep.
Les violences ont fait à travers le pays au moins 91 morts, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).


Parallèlement, les membres de la mission d’enquête de l’ONU sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie quittent cette semaine Chypre, d’où ils comptaient aller à Damas, après que les autorités syriennes eurent refusé leur visite, a-t-on appris hier auprès de l’ONU.


Enfin, l’Irak a fouillé pour la deuxième fois en 48 heures un avion cargo iranien à destination de Damas qui traversait son espace aérien, mais n’y a découvert que du matériel humanitaire, a annoncé un haut responsable irakien.

 

 

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El-Qaëda en Irak a reconnu pour la première fois hier que le Front al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime de Damas, est une branche de son groupe avec pour objectif la fondation d’un État islamique en Syrie. El-Qaëda en Irak et al-Nosra, formé de combattants syriens et de volontaires étrangers, seront désormais fédérés sous l’appellation État...

commentaires (1)

Al-Qaeda en Syrie. Le régime de Damas jubile à cette annonce. Ainsi, pense-t-il, il peut continuer son génocide contre les peuple syrien et rester au pouvoir. Comme le dit le porte-parole de l'ASL, al-Qaeda n'aura pas de place en Syrie. Si la maffia qui gouverne à Damas partait ce soir, en qulques jours il n'y aurait plus de trace de cette organisation dans le pays.

Halim Abou Chacra

03 h 32, le 10 avril 2013

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Commentaires (1)

  • Al-Qaeda en Syrie. Le régime de Damas jubile à cette annonce. Ainsi, pense-t-il, il peut continuer son génocide contre les peuple syrien et rester au pouvoir. Comme le dit le porte-parole de l'ASL, al-Qaeda n'aura pas de place en Syrie. Si la maffia qui gouverne à Damas partait ce soir, en qulques jours il n'y aurait plus de trace de cette organisation dans le pays.

    Halim Abou Chacra

    03 h 32, le 10 avril 2013

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