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Sur le « Beirut Waterfront » (ex-BIEL), naguère prisé par les joggers et les cyclistes, la jetée est plongée dans le noir. Seuls quelques motards sillonnent les croisements bétonnés. Un groupe de jeunes habillés de noir surgit de nulle part et demande notre carte de presse et papiers d'identités. « Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi en pleine nuit ? », interrogent-ils. L'armée s'en mêle aussi. « Interdiction de photographier quoi que ce soit sans autorisation », lance l'officier, poliment. Photo Matthieu Karam

Sur le « Beirut Waterfront » (ex-BIEL), naguère prisé par les joggers et les cyclistes, la jetée est plongée dans le noir. Seuls quelques motards sillonnent les croisements bétonnés. Un groupe de jeunes habillés de noir surgit de nulle part et demande notre carte de presse et papiers d'identités. « Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi en pleine nuit ? », interrogent-ils. L'armée s'en mêle aussi. « Interdiction de photographier quoi que ce soit sans autorisation », lance l'officier, poliment. Photo Matthieu Karam

Parmi les quelques dizaines de déplacés qui dorment dans des tentes ou des hangars privés emménagés par certaines entreprises, Ali discute avec un voisin autour d'un narguilé. Il ne cache pas sa colère contre « ces Libanais » qui refusent d'accueillir les déplacés. « L'ennemi de l'intérieur est pire que l'ennemi de l'extérieur », lance-t-il. Photo Matthieu Karam

Parmi les quelques dizaines de déplacés qui dorment dans des tentes ou des hangars privés emménagés par certaines entreprises, Ali discute avec un voisin autour d'un narguilé. Il ne cache pas sa colère contre « ces Libanais » qui refusent d'accueillir les déplacés. « L'ennemi de l'intérieur est pire que l'ennemi de l'extérieur », lance-t-il. Photo Matthieu Karam

À un kilomètre de là, sur la corniche de Aïn el-Mreissé, les tentes des déplacés ont disparu. La Sécurité de l'État est passée par là, délogeant les sans-abris manu militari, selon plusieurs témoignages. Entre les déchets qui jonchent la jetée, les pêcheurs et autres promeneurs sont revenus, timidement. « Trop c’est trop. Ça commençait à bien faire. Ici, c’est un endroit de détente », peste Hassan, un pêcheur. Photo Matthieu Karam

À un kilomètre de là, sur la corniche de Aïn el-Mreissé, les tentes des déplacés ont disparu. La Sécurité de l'État est passée par là, délogeant les sans-abris manu militari, selon plusieurs témoignages. Entre les déchets qui jonchent la jetée, les pêcheurs et autres promeneurs sont revenus, timidement. « Trop c’est trop. Ça commençait à bien faire. Ici, c’est un endroit de détente », peste Hassan, un pêcheur. Photo Matthieu Karam

Un peu plus loin, Ayden, un Kurde syrien installé au Liban depuis 1991, vend ses pâtisseries arabes à la sauvette. Il risque l'éviction à tout moment. En attendant, un client négocie avec lui le prix. « 50 000 la pièce, 100 000 c'est de l'abus ! », estime le client, Kassem Soleiman, qui a fui Ghaziyé, au sud de Saïda, avec son fils. « En ce moment, nous dormons dans notre voiture. Nous fermerons nos fenêtres lorsque l'hiver sera là », ironise-t-il. Photo Matthieu Karam

Un peu plus loin, Ayden, un Kurde syrien installé au Liban depuis 1991, vend ses pâtisseries arabes à la sauvette. Il risque l'éviction à tout moment. En attendant, un client négocie avec lui le prix. « 50 000 la pièce, 100 000 c'est de l'abus ! », estime le client, Kassem Soleiman, qui a fui Ghaziyé, au sud de Saïda, avec son fils. « En ce moment, nous dormons dans notre voiture. Nous fermerons nos fenêtres lorsque l'hiver sera là », ironise-t-il. Photo Matthieu Karam

Certains n'ont même pas ce luxe. Leur nuit, ils la passeront sur un banc public, sous une mince couverture. Photo Matthieu Karam

Certains n'ont même pas ce luxe. Leur nuit, ils la passeront sur un banc public, sous une mince couverture. Photo Matthieu Karam

Plus au sud, sur la corniche de Raouché, face à la célèbre Grotte aux pigeons prisées par les touristes et les amoureux des selfies, les lieux sont quasi déserts vers 3h du matin. Si ce n'est qu'une tente improvisée, faite d'une couverture et d'une chaise en plastique, qui se dresse à l'entrée d'un palace cinq étoiles avec vue sur la plage de sable. Photo Matthieu Karam

Plus au sud, sur la corniche de Raouché, face à la célèbre Grotte aux pigeons prisées par les touristes et les amoureux des selfies, les lieux sont quasi déserts vers 3h du matin. Si ce n'est qu'une tente improvisée, faite d'une couverture et d'une chaise en plastique, qui se dresse à l'entrée d'un palace cinq étoiles avec vue sur la plage de sable. Photo Matthieu Karam

Ce n'est qu'un kilomètre plus loin, sur la plage de Ramlet el-Baïda, que le désastre humanitaire se dévoile. Ici, des dizaines et dizaines de tentes ont été installées à même le sable, sur la jetée en béton ou encore sur les trottoirs de l'avenue, un peu plus en hauteur. Photo Matthieu Karam

Ce n'est qu'un kilomètre plus loin, sur la plage de Ramlet el-Baïda, que le désastre humanitaire se dévoile. Ici, des dizaines et dizaines de tentes ont été installées à même le sable, sur la jetée en béton ou encore sur les trottoirs de l'avenue, un peu plus en hauteur. Photo Matthieu Karam

Photo Matthieu Karam

Photo Matthieu Karam

Photo Matthieu Karam

Photo Matthieu Karam

Sur la plage publique, des toilettes sèches et des citernes à eau ont été emménagées pour apporter un peu de confort à ceux qui se retrouvent pour la première fois à la rue et qui ne savent toujours pas s'ils pourront rentrer chez eux. Photo Matthieu Karam

Sur la plage publique, des toilettes sèches et des citernes à eau ont été emménagées pour apporter un peu de confort à ceux qui se retrouvent pour la première fois à la rue et qui ne savent toujours pas s'ils pourront rentrer chez eux. Photo Matthieu Karam

Mais tous n'ont pas cette « chance ». Certains dorment sur le trottoir, sans rien au-dessus de leur tête. Photo Matthieu Karam

Mais tous n'ont pas cette « chance ». Certains dorment sur le trottoir, sans rien au-dessus de leur tête. Photo Matthieu Karam

Photo Matthieu Karam

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Les adultes qui possèdent une voiture s'assurent que leurs enfants y dorment, à l'abri du froid et des moustiques. Photo Matthieu Karam

Les adultes qui possèdent une voiture s'assurent que leurs enfants y dorment, à l'abri du froid et des moustiques. Photo Matthieu Karam

Lorsque le jour se lève, les quelques joggers et timides promeneurs doivent slalomer entre les tentes de fortunes. Photo Matthieu Karam

Lorsque le jour se lève, les quelques joggers et timides promeneurs doivent slalomer entre les tentes de fortunes. Photo Matthieu Karam

Sous l'une d'elles, Feryal, la cinquantaine, ses enfants et son neveu ont trouvé abri. Ils ont fui en catastrophe le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, lourdement bombardé par l'aviation israélienne. « Lors de la guerre de 2006, nous avions loué un logement abordable à Dbayé. Mais aujourd'hui, les loyers sont hors de prix ». Elle espère quand même pouvoir rentrer chez elle. « Si Dieu le veut ». Photo Matthieu Karam

Sous l'une d'elles, Feryal, la cinquantaine, ses enfants et son neveu ont trouvé abri. Ils ont fui en catastrophe le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, lourdement bombardé par l'aviation israélienne. « Lors de la guerre de 2006, nous avions loué un logement abordable à Dbayé. Mais aujourd'hui, les loyers sont hors de prix ». Elle espère quand même pouvoir rentrer chez elle. « Si Dieu le veut ». Photo Matthieu Karam

En attendant, la pluie est annoncée pour la fin de la semaine. Un fardeau supplémentaire dont ces déplacés pourraient bien se passer. Photo Matthieu Karam

En attendant, la pluie est annoncée pour la fin de la semaine. Un fardeau supplémentaire dont ces déplacés pourraient bien se passer. Photo Matthieu Karam