Le Conseil supérieur islamique chérié a tenu une réunion sous la présidence du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, samedi à Dar el-Fatwa. Au cours de cette réunion, qui s'est tenue à l'occasion de la célébration de la naissance du prophète Mohammad, la question de la persistance du blocage de l'élection d'un nouveau président de la République a été longuement abordée, d'après le compte-rendu qui en a été fait par l'Agence nationale d'Information (ANI, officielle).
Le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022 et le départ de Michel Aoun du palais présidentiel de Baabda à l'expiration de son mandat. Depuis lors, douze séances parlementaires électorales se sont tenues pour tenter de lui trouver un successeur, mais sans succès.
Le Conseil a exprimé sa « profonde inquiétude » face au vide présidentiel qui dure depuis plus de 700 jours et qualifié les obstacles entourant cette élection de tentatives visant à « paralyser l'État et ses institutions constitutionnelles ». Il a ainsi appelé les dirigeants politiques à « sortir de ce cercle vicieux » et à « assumer leurs responsabilités » en élisant un « président fédérateur », dont l'élection ouvrirait une « nouvelle page » dans l'histoire moderne du Liban.
L'instance sunnite a par ailleurs fait part de sa tristesse devant les « tentatives infructueuses des pays arabes frères et des pays étrangers amis pour aider le Liban à sortir de cette obstruction présidentielle », tandis que les efforts parlementaires pour mettre sur pied une nouvelle séance sont toujours au point mort, après les consultations interpartisanes infructueuses de ces derniers mois.
En outre, le Conseil a examiné la question de la « négligence prolongée dans la gestion des affaires publiques ainsi que des accusations mutuelles, en particulier en ce qui concerne le secteur de l'électricité ». Après les pénuries de fuel ayant conduit au délestage de plusieurs centrales d’Électricité du Liban, les tentatives d'approvisionnement en provenance de l'étranger sont loin d'avoir totalement abouti.
Enfin, Dar el-Fatwa a mis en garde contre les « intentions malveillantes de l'entité sioniste contre le Liban et son peuple », affirmant que l'unité des Libanais est essentielle pour faire face à « l'arrogance agressive de l'ennemi dans le sud et dans d'autres régions libanaises ». Il a salué la « résilience » des habitants des villes et villages du Liban-Sud et souligné l'importance de « renforcer l'appui dont ils bénéficient face aux dangers qui les menacent ».