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Liban

TSL : les positions se radicalisent et Cortbaoui temporise

Le ministre de la Justice souhaite que la question du financement du TSL cesse d’être débattue par la voie des médias.
Le dossier de la contribution de l’État libanais au financement du Tribunal spécial pour le Liban continue d’alimenter de vives polémiques au sein de la classe politique. Les positions se radicalisent à l’intérieur de chaque camp, ce qui met visiblement dans l’embarras le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, déchiré entre ses sympathies pour une formation qui a décidé de s’opposer purement et simplement au versement de la quote-part du Liban et sa position ministérielle délicate.
S’exprimant sur la chaîne LBC, M. Cortbaoui a souligné la nécessité de cesser de débattre de ce dossier par voie médiatique. « Cette question sera examinée en Conseil des ministres. Lorsque l’heure viendra, une décision sera prise à ce sujet », a-t-il dit sans plus de précision.
Nettement moins embarrassé que lui, son collègue à la Culture, Gaby Layoun, un autre proche du général Michel Aoun, a répété hier une nouvelle fois que ce que le Premier ministre, Nagib Mikati, avait déclaré aux Nations unies concernant le financement du tribunal « ne représentait que son opinion personnelle ».
Ce qui n’a pas empêché M. Layoun d’ajouter qu’il existe une « homogénéité » entre les membres du gouvernement et de démentir les informations selon lesquelles M. Mikati aurait menacé de présenter sa démission en cas de rejet du financement du TSL.
Quant à Fadi Abboud, ministre du Tourisme et également proche du CPL, il a cherché à minimiser l’ampleur du désaccord intergouvernemental, écartant l’éventualité d’une implosion du cabinet en raison de ce désaccord. Pour M. Abboud, il conviendrait que le dossier du TSL tout entier reprenne le chemin du Parlement. « C’est là où la question pourrait être tranchée », a-t-il dit.
De son côté, Salim Salhab, député du Metn et membre du bloc du Changement et de la Réforme, connu pour ses positions globalement modérées, a noté qu’il existe un « désaccord intergouvernemental » au sujet du financement du TSL. « Le versement de la quote-part (libanaise) devrait se faire au cours des deux prochains mois. Nous espérons que nous parviendrons à une solution dans l’intérêt du pays », a déclaré M. Salhab tout en rappelant que son bloc avait pris la décision de s’opposer à ce versement.
Du côté de l’opposition, Boutros Harb, député du Batroun, a souligné que le pays allait vers « un affrontement intergouvernemental dans les prochains jours. Le Liban a une crédibilité internationale qu’il se doit de préserver », a ajouté M. Harb, excluant que le chef de l’État et le Premier ministre « acceptent que le Liban puisse perdre cette crédibilité ».
Jean Oghassabian, député de Beyrouth et membre du bloc du Futur, a pour sa part estimé que le fait d’avoir lié le financement du TSL au projet de budget 2012 « traduit l’absence de volonté d’honorer les engagements » chez les responsables, dans la mesure où l’examen du texte est censé prendre beaucoup de temps.
Son collègue Ammar Houry a, quant à lui, parlé d’une « énorme faute » que commettrait le gouvernement si le financement était rejeté. « Les conséquences négatives pour le Liban d’une confrontation avec la communauté internationale seraient immenses », a-t-il prévenu.
Enfin, le PNL a invité le gouvernement à « cesser de tergiverser » et à « honorer tous ses engagements » à l’égard du tribunal, y compris l’arrestation des quatre personnes accusées.
Le dossier de la contribution de l’État libanais au financement du Tribunal spécial pour le Liban continue d’alimenter de vives polémiques au sein de la classe politique. Les positions se radicalisent à l’intérieur de chaque camp, ce qui met visiblement dans l’embarras le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, déchiré entre ses sympathies pour une formation qui a...

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