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Liban - Réactions

La majorité unanime : Il faut laisser la justice opérer

Le communiqué du Hezbollah apportant son soutien au général Jamil Sayyed a suscité hier de nombreuses déclarations de personnalités et de partis du 14 Mars. Tous ont insisté sur l'indépendance de la justice et demandé au Hezbollah de ne pas entraver son travail.

Le ministre du Travail Boutros Harb s'est dit « étonné » de ce communiqué. « La justice au Liban est indépendante du pouvoir politique, alors que serait-ce des partis et des individus, a-t-il fait remarquer. Je ne crois pas que la justice doit recevoir des ordres de personne. Le ministre de la Justice a le droit de demander au parquet d'ouvrir une enquête dans une affaire donnée et de recueillir des informations sur un crime. Personne ne peut lui renier cette prérogative. » Il a appelé le Hezbollah à « éviter de répéter les expériences douloureuses du passé, qui ont mis l'union nationale en péril », donc à « ne pas avoir recours à de telles pratiques et laisser le pouvoir judiciaire exercer ses prérogatives ».
Les députés du Bloc du futur ont été nombreux à commenter le communiqué du Hezbollah. Le député Okab Sakr a estimé que « la justice libanaise a le droit de se saisir d'une affaire quand des menaces sont proférées contre le Premier ministre, comme Jamil Sayyed a le droit de présenter à la justice libanaise les preuves qu'il affirme détenir, tout comme il l'a fait devant la justice internationale. » « Mais le refus de Sayyed de comparaître devant le juge et sa recherche d'une protection politique sont une preuve que tous ses propos ne sont que mensonges », a-t-il poursuivi. À l'adresse du Hezbollah, le député a dit : « Si votre communiqué ne reflète qu'une opinion politique, il ne regarde que vous. Mais s'il y a des contacts visant à menacer les forces de l'ordre, cela n'est pas acceptable ni digne de vous, surtout en période d'accalmie. Celui qui déclare vouloir empêcher la discorde ne doit pas protéger ceux qui menacent le Premier ministre du Liban. »
Pour sa part, le député Jamal el-Jarrah a estimé que « le communiqué du Hezbollah nous rappelle l'atmosphère qui régnait autour du 7 mai (2008), avec son cortège d'accusations et de menaces ». « Il s'agit d'une tentative d'empêcher la justice de prendre des mesures contre ceux qui attaquent l'État et l'ordre établi », a-t-il ajouté. « En tant que force politique, nous ne nous permettrions jamais de nous ingérer dans les affaires de la justice », a-t-il conclu.
« Un acte milicien. » C'est par ces termes que le député Ahmad Fatfat a qualifié le communiqué du Hezbollah. « Ce texte est dangereux et constitue une agression contre l'État, a-t-il affirmé. Par conséquent, certains veulent torpiller l'État et ses institutions. Est-il possible que le Hezbollah veuille empêcher un juge d'interroger une personne ? Que se passera-t-il si la justice décidait de l'arrêter ? Le Hezbollah nous fait-il comprendre qu'il est le plus fort, qu'il possède les armes et qu'il peut faire ce qu'il veut de la justice ? N'est-ce pas utiliser les armes contre l'intérieur, donc un acte milicien plutôt que de la résistance ? » La concomitance des positions du Hezbollah et de Jamil Sayyed prouve, selon Ahmad Fatfat, que le parti est à l'origine de la conférence de presse du général. « Ils veulent entraîner le pays vers une situation où nous serions amenés à abandonner le tribunal international, or une telle décision n'est pas de notre ressort », a-t-il conclu.
Le député Ammar Houri a qualifié le communiqué du Hezbollah de « pire communiqué qui soit ». Il s'est demandé pourquoi, « à chaque fois que nous essayons d'éviter la discorde, le Hezbollah s'empresse de la rallumer ».
De son côté, le député Assem Araji a estimé que « Jamil Sayyed est très indisposé par l'amélioration des relations entre Saad Hariri et Damas parce que des personnages comme lui ne profitent que de l'instabilité du pays ». Le député a affirmé que « le pays se dirige vers de nouveaux écueils après les propos de Sayyed ». Il a appelé la justice « à faire ses preuves face aux menaces proférées par lui contre le Premier ministre ».
Enfin, le Parti national libéral (PNL) a critiqué sans le nommer le Hezbollah, estimant qu'il « compte très évidemment sur ses armes et sur leur utilisation sur la scène libanaise malgré les slogans trompeurs ». Le parti a vu dans les positions d'escalade affichées dernièrement « un prélude à un coup d'État ». Il s'est adressé aux pays frères et amis, et à la communauté internationale, leur demandant de « rester au fait de la situation au Liban et de ce qui se trame contre ce pays ». Il a aussi appelé « les Libanais en général, et le public du 14 Mars en particulier, à rester sur le qui-vive, prêts à défendre les acquis de la seconde indépendance ».

Le ministre du Travail Boutros Harb s'est dit « étonné » de ce communiqué. « La justice au Liban est indépendante du pouvoir politique, alors que serait-ce des partis et des individus, a-t-il fait remarquer. Je ne crois pas que la justice doit recevoir des ordres de personne. Le ministre de la Justice a le droit de demander...

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