Le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, devrait recevoir aujourd’hui, via le chargé d’affaires bulgare au Liban, une lettre de son homologue bulgare dans laquelle ce dernier demande la coopération sécuritaire des autorités libanaises dans l’affaire de l’explosion de Burgas, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane.
La lettre serait l’équivalent d’une requête en matière de renseignements sur les deux membres présumés du Hezbollah qui auraient participé à l’attentat qui avait fait six morts, dont cinq Israéliens, et trente blessés.
La lettre comprendrait probablement les noms des deux suspects, ainsi que les preuves de leur participation à l’attentat, indique Khalil Fleyhane. Il s’agit de la première missive officielle de la part des autorités bulgares, qui auraient été incitées par la position exprimée par le chef du gouvernement, Nagib Mikati, lorsque ce dernier avait fait part de la disposition de son gouvernement à coopérer après l’annonce par la Bulgarie de l’implication présumée des deux membres du parti chiite, l’un détenteur d’un passeport canadien, et l’autre australien.
(Pour mémoire : Le Hezbollah dénonce une "campagne israélienne")
Dans les milieux diplomatiques, on affirme que la Bulgarie tente actuellement de recueillir des informations avant la date de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne, qui se tiendra le 18 février prochain, pour discuter du rapport sécuritaire établi par les services de renseignements bulgare et européens, avec l’aide de l’Europol.
Les sources diplomatiques ont écarté la possibilité que le conseil puisse parvenir à une recommandation préconisant de placer la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, une telle décision devant être prise à l’unanimité. Ce qui, pour l’heure, n’est pas acquis, d’autant que la France, notamment, continue de s’opposer à cette mesure.
(Pour mémoire: « La liste terroriste est un instrument parmi tant d’autres »)
Autre fait notoire à relever dans le cadre de cette affaire : le différend qui existe entre le ministre bulgare des Affaires étrangères et le procureur général bulgare, ce dernier estimant qu’il n’y a pas encore de présomptions de preuves incriminant les deux suspects.
Selon une source judiciaire, le Liban a contracté avec la Bulgarie trois accords prévoyant la coopération judiciaire et sécuritaire, le premier portant sur l’extradition, et les deux autres sur la coopération judiciaire en matière pénale et civile.
La source, qui s’est d’ailleurs demandée si le ministère des Affaires étrangères va notifier le parti des noms des deux accusés, a préconisé la prudence en attendant de connaître la teneur de la requête bulgare pour voir ensuite comment réagiront les autorités libanaises. D’autant que les Européens sont parfaitement conscients de la complexité de la réalité libanaise, notamment face aux pressions exercées par Israël qui tend à exagérer l’affaire.
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commentaires (6)
Si à chaque accusation , le Hezbollah dénonce une campagne israélienne, il est temps de se demander quels sont les intérêts communs du Hezbollah avec Israël. Le Hezbollah a autant besoin d'Israel que ce dernier a besoin du Hezb . Ils se justifient l'un l'autre. Un des nombreux exemples est celui des fermes de Chebaa. Jamais le Hezbollah ne les a réclamés à travers son allié syrien, pour justifier ses armes et ses coups d'Etat, et Israël entretien cette situation en ne les rendant pas.
Saleh Issal
12 h 31, le 12 février 2013