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Liban

Le régime syrien pointé du doigt...

Presque toute la classe politique a condamné hier l’assassinat des deux cheikhs à Halba, appelant à une enquête rapide pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.
Le président de la République Michel Sleiman a déploré la mort de cheikh Ahmad Abdelwahed et a présenté ses condoléances aux parents de la victime. M. Sleiman a estimé que cet incident est « une perte pour l’armée et les habitants du Akkar en même temps, car ces derniers constituent une partie très importante de l’institution militaire ».
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a contacté le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, et lui a présenté ses condoléances. M. Berry a exprimé ses regrets à cheikh Kabbani et l’a tenu au courant des efforts déployés par le président Sleiman, le Premier ministre Mikati et le général Kahwagi pour que l’enquête aboutisse rapidement.
Le mufti de la République, lui, a condamné l’incident « douloureux » en exprimant « sa stupéfaction » et a appelé à une enquête rapide pour déterminer les circonstances et apaiser les esprits.
De son côté, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a condamné le « meurtre » de cheikh Ahmad Abdelwahed et a demandé l’ouverture immédiate d’une enquête sur cette affaire. « Nous appelons les habitants du Akkar à faire preuve de retenue (...) pour éviter le chaos dans la région », a souligné M. Hariri dans un communiqué rendu public par son bureau de presse. « Ne vous laissez pas aller à des réactions qui visent à transporter le chaos dans votre région, car il existe un complot pour porter atteinte à des régions libanaises et y importer des incidents et des problèmes au service du régime syrien et de ses instruments », a indiqué l’ancien Premier ministre. M. Hariri a rendu hommage à cheikh Abdelwahed pour ses positions nationales, notamment dans l’affaire Rafic Hariri, ainsi que « pour ses positions de soutien au peuple syrien dans sa lutte contre le régime assadien répressif et tyrannique ». « Cependant, nous appelons nos frères au Akkar à ne pas se laisser entraîner dans des réactions visant à semer le chaos dans leur région, car il est clair qu’il y a un plan pour déstabiliser certaines régions libanaises et y causer des problèmes spécifiques au service du régime syrien et de ses instruments. Nous ne blâmons pas l’armée libanaise dans son ensemble pour le meurtre, parce que l’armée est l’institution militaire nationale aux côtés de laquelle les habitants du Akkar se sont toujours tenus, qu’ils ont construite et qu’ils ont œuvré à mettre au service de l’ensemble du Liban. Mais il est clair que certaines personnes impliquées dans ce meurtre souhaitent utiliser l’institution et son symbole pour importer la crise du régime syrien avec son peuple et le monde entier, au Liban, dans une tentative désespérée de le sauver de sa fin inéluctable », a ajouté M. Hariri.
Parallèlement, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, a contacté M. Hariri pour discuter de l’incident du Akkar. M. Joumblatt a exhorté les citoyens « à ne pas tomber dans les pièges tendus par le régime syrien ». Il a par ailleurs appelé à une enquête immédiate pour sanctionner les responsables, « comme l’avait fait le général Michel Sleiman lorsqu’il était commandant en chef de l’armée durant les incidents de Chiyah ».
L’ancien Premier ministre Fouad Siniora a également condamné le meurtre, appelant à une enquête rapide par le biais d’une commission d’enquête indépendante qui sanctionnerait les coupables de manière apparente. « Nous avons pleine confiance dans l’armée, qui doit rester attachée à son rôle et sa position, encore plus que par le passé d’ailleurs, puisque c’est l’armée et son rôle qui sont visés, afin d’annihiler la nation et l’État », a affirmé M. Siniora. Comme M. Hariri, M. Siniora a appelé les habitants du Akkar et du Nord à « prendre garde au complot qui est manigancé contre eux et qui vise à les placer en position de confrontation avec l’armée ». « Les soldats de l’armée sont vos enfants et vos fils. Il s’agit de votre institution qui protège le Liban », a-t-il souligné.
Le président des Forces libanaises, Samir Geagea, a, lui, présenté ses condoléances au mufti Chaar et aux habitants du Akkar. Il a souhaité que l’enquête aboutisse dans les plus brefs délais et avec le plus de transparence possible, dans l’attachement à l’intérêt général du pays. M. Geagea a également appelé les autorités religieuses et civiles à « faire preuve de détermination et de patience et à ne pas se laisser entraîner dans les schèmes suspects de ceux qui souhaitent semer la discorde et mettre le peuple libanais face à son armée ». Les Forces libanaises du Akkar ont également publié un communiqué de condamnation.
Le député Marwan Hamadé a, quant à lui, réclamé une commission d’enquête parlementaire, « à la lumière de ce qui se produit depuis des semaines avec certains services de sécurité, et plus précisément avec les services de renseignements de l’armée et la Sûreté générale », l’objectif étant « d’étudier le comportement de certains éléments liés à ces services qui mettent la sécurité interne et externe du pays en danger, surtout après ce qui s’est produit avec le cheikh qatari, le citoyen Chadi Mawlaoui et cheikh Abdelwahed ». M. Hamadé a également évoqué le maintien en détention de ceux qui ont été accusés de faire partie d’un réseau takfiri au sein de l’armée, quand bien même il existe une décision de justice de les relâcher. Le député du Chouf a appelé les habitants du Nord et du Akkar, vivier des forces armées, à ne pas faire assumer à l’institution militaire en tant que telle la responsabilité de ces comportements. « Nous vous promettons que nous ne nous tairons pas, que ce soit sur le plan médiatique, parlementaire, politique ou populaire, devant de telles exactions, qui s’inscrivent, et c’est le moins qu’on puisse dire, dans le cadre de la volonté du régime agonisant à Damas de faire imploser la situation au Liban avant sa chute », a souligné Marwan Hamadé.
D’autres voix ont également condamné le double assassinat et     appelé à une enquête rapide et transparente, à sanctionner les coupables ou à éviter de sombrer dans la discorde : le patriarche Raï, le cheikh akl druze Naïm Hassan, le ministre Mohammad Safadi, les députés Boutros Harb, Imad el-Hout, Mohammad Kabbara, Ahmad Fatfat et Nohad Machnouk, l’ancien député Misbah el-Ahdab, la Jamaa islamiya et cheikh Ahmad el-Assir.
Quant à l’association Journalistes contre la violence, elle a comparé l’assassinat de cheikh Abdelwahed et son compagnon à celui de Maarouf Saad, première étincelle qui avait provoqué la guerre civile en 1975. L’association a accusé le régime syrien et ses instruments de vouloir provoquer une guerre au Liban, puisque la violence a éclaté à Halba alors que le calme venait à peine d’être restauré à Tripoli.
Voix discordante, le Courant patriotique libre, par les voix des députés Ibrahim Kanaan, Ziyad Assouad et Émile Rahmé, a exprimé, lui, son soutien à l’armée face aux députés du Akkar, qualifiant le style de ces derniers de « surenchère » et de « recours à la terreur ». « L’armée ne fait qu’appliquer les ordres du directoire », a indiqué M. Assouad à la OTV, dénonçant « les attaques de certains députés contre l’armée qui portent atteinte au pays et à sa souveraineté ». « Les propos de certains députés, selon lesquels la responsabilité incombe à certaines personnes dans l’armée, sont stupides », a-t-il ajouté, estimant que « les salafistes et le courant du Futur ont le même objectif, torpiller l’institution militaire ». Le fils du général François el-Hage, interrogé lui aussi par la OTV, a estimé pour sa part que « lorsqu’on écoute Khaled Daher, l’on sait qui a entraîné les extrémistes de Nahr el-Bared ». « Il s’agit d’un complot contre l’armée, mais l’armée va briser le complot. Si personne ne peut faire taire M. Daher, l’armée doit le faire taire. Les habitants du Akkar doivent être plus équilibrés que leurs députés », a-t-il ajouté.
Presque toute la classe politique a condamné hier l’assassinat des deux cheikhs à Halba, appelant à une enquête rapide pour déterminer les responsabilités dans cette affaire. Le président de la République Michel Sleiman a déploré la mort de cheikh Ahmad Abdelwahed et a présenté ses condoléances aux parents de la victime. M. Sleiman a estimé que cet incident est « une perte pour...

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