Dénonçant ces rixes récurrentes, Hussein Moussaoui, député du bloc parlementaire de la Résistance, a estimé que « l’État fait preuve de négligence dans la responsabilité qu’il doit assumer pour préserver la sécurité, la stabilité et la liberté des gens comme pour leur octroyer leur droit ». Se prononçant dans le cadre d’une visite à Khraybé, dans le caza de Baalbeck, pour présenter ses condoléances aux familles des victimes tombées lors des affrontements qui ont eu lieu le premier jour du Fitr entre les Kanaan et les Issa, à cause d’un litige sur la propriété d’un terrain, M. Moussaoui a constaté que « certains responsables reconnaissent que des agents sécuritaires et certains juges sont corrompus et que les pots-de-vin flagrants ont fait perdre à ces derniers tout sens de responsabilité humaine, nationale et morale ».
« Les privations, la pauvreté et le manque d’opportunités de travail n’ont pas été abordés par des stratégies et des programmes adéquats », a-t-il ajouté, affirmant que « depuis l’Indépendance et jusqu’à aujourd’hui, la majorité des responsables prennent à la légère les intérêts publics et nationaux ». Et d’appeler « les victimes d’injustice » à « être vigilants et à rejeter l’attitude qui consiste à prendre à la légère leur sort ». M. Moussaoui les a de même invités à « former une opinion publique audacieuse, éveillée, qui dépasse toutes les sensibilités du Moyen Âge » et à « mettre un terme aux forces du mal ».
De son côté, le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, a estimé que le gouvernement se doit d’assurer la « décision » et la « couverture politique » aux services de sécurité, soulignant le fait que « lorsque le citoyen n’a plus confiance en l’État et qu’il a recours à des protections particulières, cela signifie le début de l’effritement de l’État ».
M. Bou Faour, qui prenait part à une « sobhiyé » organisée par l’association de l’Union des femmes du PSP et l’organisation des jeunes du PSP dans le village de Kfarkouk (caza de Rachaya), a noté que la récurrence des « incidents sécuritaires » dans les différentes régions « suscite un sentiment de peur et d’inquiétude ». « Bien que ces incidents n’aient pas de dimensions politiques, il n’en reste pas moins qu’ils sont dangereux », a-t-il poursuivi.
« Le concept de l’État s’affaiblit dans plus d’une région », a encore insisté M. Bou Faour, appelant l’État à « prendre une position ferme » dans ce sens. Il a enfin appelé à « atténuer les discours politiques ».
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14 h 02, le 05 septembre 2011