Toutefois, après cela, notamment après la résolution 1701 et « l’élan de reconstruction du pays », « d’aucuns ont tenu à provoquer des rivalités, remettant la responsabilité sur le dos des autres pour s’en alléger, et se basant sur l’impact des armes pour tenter de mettre la main sur le système et sur l’État », a affirmé M. Siniora, rappelant que cette évolution aura amené « à diriger les armes vers l’intérieur, entre les rues de Beyrouth et autres villes et contrées, menant au blocus du Sérail et aux manifestations ambulantes porteuses de tensions et de dissidences provoquées et planifiées, aboutissant au fameux 7 Mai de la conquête militaire de la capitale ».
En somme, « l’arme de la résistance, qui avait acquis une légitimité nationale en vertu de son rôle dans la libération du territoire, a perdu cette légitimité en déviant de la mission qui est sa raison d’être, devenant, pour ceux qui la détiennent, un moyen de contrainte inacceptable visant à inverser les équations politiques à leur gré ». Or, ce qui doit prévaloir, c’est « la volonté des électeurs et non la crainte des armes », a-t-il affirmé, en allusion au Hezbollah qu’il a désigné comme « le parti des armes et de la domination par les armes ». C’est la logique de la force qui expliquerait l’impossibilité d’exécuter les mandats d’arrêt décrétés par le Hezb, selon M. Siniora, soulignant dans ce cadre « l’aberration d’une autorité fictive accordée au Premier ministre », notamment quant à la coopération avec le Tribunal spécial pour le Liban. D’ailleurs, « leur but affiché et déclaré est la protection des accusés dans l’assassinat de Rafic Hariri, en faisant tomber le TSL, alors que notre but est de rendre le pouvoir de décision à l’État et de protéger les libertés des citoyens et leur coexistence ». M. Siniora a établi une nette différenciation entre « le Hezb des chemises noires et de la contrainte (...) et le parti de la loi, de la justice, de la liberté et de la démocratie que nous représentons ». Il s’est indigné de « leur mainmise sur l’État, et en même temps leur aliénation de cet État au nom duquel ils s’expriment ». Dans ce sens, M. Siniora a affirmé que personne n’a donné le droit à aucune partie de s’exprimer sur le gaz ou le pétrole « sans passer par les autorités officielles, ni prendre en compte la volonté du peuple ou de l’État ».
Par ailleurs, M. Siniora s’est rendu hier à Baabda dans le cadre des concertations prévues par le président de la République Michel Sleiman en vue d’une relance du dialogue national.
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