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Liban - Formation

La francophonie se met à l’heure de l’école

La semaine dernière, du 23 au 27 mai, une réunion d'étude s'est tenue sur la Mission d'initiative francophone de formation à distance des maîtres (Ifadem), en faveur de l'enseignement du français et en français.

Des représentants de l’OIF et de l’AUF ont tenu des réunions avec des professionnels libanais de l’enseignement pour adapter un projet de formation des enseignants à distance aux impératifs libanais.

Papa Youga Dienf de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et Pierre-Jean Loiret de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) étaient tous deux présents à Beyrouth la semaine passée, en vue de mettre en place un projet de formation des maîtres.
La francophonie retrouverait-elle ses lettres de noblesse au Liban ? C'est du moins la visée du Pacte linguistique signé par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le Liban en 2010. Depuis cinq ans, l'OIF et l'AUF montent un programme pour former les professeurs d'école à l'enseignement du français et à l'enseignement en français. Ce projet d'initiative francophone de formation à distance des maîtres (Ifadem) existe déjà au Burundi et au Bénin, et sous forme expérimentale à Haïti et à Madagascar.
Pierre-Jean Loiret, directeur délégué de l'AUF, explique le fonctionnement du programme : « Des professionnels construisent des contenus, spécifiques à chaque pays, sur un socle commun défini par l'OIF et l'AUF. Ensuite, ces concepteurs forment des tuteurs, qui à leur tour apprendront aux enseignants comment enseigner le français. » Cette formation se veut certifiante et dure en principe neuf mois. Elle se fait principalement à distance, par e-learning (apprentissage sur Internet, NDLR) ou sur un support papier. L'accès à Internet est donc déterminant, même si, selon Pierre-Jean Loiret, « il est possible de s'en passer ». Au début, au milieu et à la fin de cette formation, de petites sessions de groupes sont prévues, entre enseignants et formateurs, pour partager et évaluer le niveau.

S'adapter au système éducatif existant
De son côté, Papa Youga Dieng souligne que « chaque pays a son contexte ». « Un des facteurs de réussite, dit-il, c'est justement de s'intégrer au contexte et au système éducatif existants. » C'est pour cette raison que les responsables du projet ont rencontré et discuté avec des professionnels de l'éducation au Liban : « Nous devons savoir de quoi vous avez besoin, quelle population d'élèves nous devons cibler, quelles régions du Liban nous pouvons toucher », s'interroge Pierre-Jean Loiret.
Christophe Chaillot, attaché de coopération éducative à l'ambassade de France, explique « la question principale pour un professeur reste : comment faire aimer le français ? Il faut changer la vision du français chez les professeurs et les élèves. Cette langue semble intouchable ».
Nawal Abou-Raad, formatrice de futures enseignants, relève quant à elle qu'il est « important de former des enseignants de province. Je vois souvent des instituteurs qui n'arrivent pas à enseigner les mathématiques en français et qui sont obligés de traduire en arabe. Les traductions sont d'ailleurs assez mauvaises. Les méthodes d'enseignement et les formations des maîtres ne sont pas bonnes ».
Bouchra Adra, experte coopération internationale éducative/didactique du français, estime qu'« on réussira dans cette mission de formation si les enseignants deviennent demandeurs ».
« Le principal défi pour l'Ifadem, c'est de concevoir un système qui soit suffisamment souple pour s'adapter à toutes les situations. Si nous sommes trop figés à une situation, à une région donnée, les enseignants risquent de se désintéresser », résume Sylvie Devigne, directrice déléguée à la politique scientifique de l'AUF.
La mission Ifadem doit encore signer l'accord avant de finaliser cette étude. « Au mieux, nous pourrons lancer une formation expérimentale de 500 ou 600 instituteurs à la rentrée 2012 », estime Pierre-Jean Loiret.
Et Papa Youga Dieng de conclure : « Le Liban apporte une touche de francophonie au Moyen-Orient, mais il est isolé. C'est aussi pour cette raison que ce projet est essentiel. »
Papa Youga Dienf de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et Pierre-Jean Loiret de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) étaient tous deux présents à Beyrouth la semaine passée, en vue de mettre en place un projet de formation des maîtres.La francophonie retrouverait-elle ses lettres de noblesse au Liban ? C'est du moins la visée du Pacte linguistique signé par...
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