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Liban

Gemayel dénonce les positions officielles justifiant la dualité entre l’armée et le Hezbollah

L'ancien président de la République, Amine Gemayel, a exprimé ses craintes face à une aggravation de la situation sur le plan local, qui pourrait influer négativement sur les relations du Liban avec l'extérieur en raison des différentes crises que le pays traverse actuellement, ainsi que de celle, naissante, découlant de la position du Hezbollah et de ses alliés concernant le tribunal international et l'acte d'accusation qui devrait en émaner.
Le président Gemayel, qui s'exprimait devant des délégations populaires à Bickfaya, a estimé qu'il existe une crainte des répercussions des positions de certains officiels qui suscitent et justifient la dualité entre l'armée et le Hezbollah sur le plan de la responsabilité de la défense du territoire national.
« Cette dualité au niveau de la responsabilité et des décisions souveraines embarrassent l'autorité légale libanaise par rapport aux gouvernements étrangers et aux institutions internationales. Il est illogique, sur le plan diplomatique et au niveau du droit international, de mélanger les décisions et les pratiques à caractère officiel et gouvernemental aux pratiques à caractère révolutionnaire et illégales », a noté l'ancien chef de l'État.
« Il existe une contradiction flagrante entre la demande du gouvernement libanais d'une couverture internationale, qu'elle provienne de gouvernements amis ou d'institutions internationales, à chaque fois que le Liban subit une agression ou une violation de sa souveraineté, et la couverture ouvertement accordée par le gouvernement libanais et par certains officiels libanais à des comportements qui ont des répercussions sur nos relations avec l'extérieur, et émanent de parties installées sur le territoire libanais, mais qui ne bénéficient d'aucune légitimité nationale du point de vue des coutumes et du droit international, et qui sont anticonstitutionnelles et loin de faire l'unanimité au plan national », a noté Amine Gemayel. Et l'ancien chef de l'État d'insister sur « le fait que mélanger l'armée et le Hezbollah, et mettre les deux sur le même pied d'égalité concernant les affaires de défense nationale est embarrassant pour l'armée et très dangereux pour sa sécurité et celle de ses soldats, ainsi que pour la crédibilité de l'État libanais, aussi bien sur le plan interne que dans ses relations internationales. »
M. Gemayel a par ailleurs attiré l'attention sur le fait que la revendication de certains congressmen américains de reconsidérer l'aide militaire à l'armée libanaise prend spécifiquement prétexte de cette dualité au niveau de la souveraineté entre l'armée et le Hezbollah. C'est pourquoi la diplomatie libanaise devrait rapidement régler ce problème avant qu'il ne prenne plus d'ampleur, que ce soit avec les Américains ou d'autres pays en général, a-t-il conclu.
Il convient en outre de signaler que le chef du parti Kataëb a reçu le député canadien Mohammad Omeiri avec qui il a évoqué la situation des Libanais du Canada, dont le nombre s'élève à environ 40 000 personnes.

Le parti Kataëb
Par ailleurs, le bureau politique du parti Kataëb, réuni hier à Saïfi sous la présidence de M. Gemayel, a exprimé son « réconfort face au rassemblement des Libanais autour de leur armée ». Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, le parti a exprimé son « soutien au rôle de l'armée à la frontière entre le Liban et Israël dans le cadre du devoir national et constitutionnel en vertu de l'accord d'armistice et des résolutions internationales, en l'occurrence la 425, la 426, la 1559 et la 1701 ».
« Le fait pour l'armée de montrer sa capacité de mobilisation sur le plan interne aussi a de quoi rassurer le peuple libanais, qui craint l'irruption d'incidents en raison de la tension politique et des menaces répétées. Le parti Kataëb est certain que le degré d'armement dont dispose l'armée actuellement lui permet de trancher dans toute tentative de porter atteinte à la sécurité dans n'importe quelle région. Le fait pour la troupe d'assumer un tel rôle ne fait que renforcer la confiance des citoyens dans leur État, leurs responsables et la sécurité légale. Il est en effet grand temps que les Libanais aient foi dans la logique de l'État et que ce dernier remplisse son devoir de protéger son peuple », poursuit le communiqué.
Et le texte d'ajouter : « Ce qui renforce les capacités de l'armée et surtout son moral, c'est la reconnaissance par tous sans exception de sa responsabilité exclusive dans le maintien de la sécurité et de la stabilité du pays, et dans la défense de ses frontières nationales et la préservation de la souveraineté et de l'indépendance. La dualité ou la confusion entre les prérogatives de l'armée et celles du Hezbollah dans les affaires politiques et de défense font encourir au pays de graves dangers et portent atteinte à sa crédibilité internationale. »
Concernant le dossier des réfugiés palestiniens, le parti a stigmatisé « les associations non représentatives qui s'évertuent à donner des leçons aux Libanais, et aux chrétiens notamment, concernant le sentiment humanitaire et la nécessité d'accorder aux Palestiniens des facilités qui s'inscrivent directement dans le projet d'implantation ». « Le bureau politique tient à mettre en garde contre le danger de ces moyens et de ces discours hérités d'une étape révolue et douloureuse de l'histoire du Liban, que nous croyions avoir dépassé et qui ne rend service ni au peuple palestinien ni à ses relations avec les Libanais, tous partis et communautés confondus. Il appelle également les parties libanaises officielles à surveiller ces associations qui portent atteinte, à travers ce genre de surenchères, à la sécurité nationale et la stabilité, et qui usent de slogans appartenant au passé », note encore le communiqué.
Le parti a appelé à « une étude politique, économique et sociale approfondie avant l'adoption des lois relatives à la situation des réfugiés palestiniens », estimant que « l'adoption de toute législation sur cette question hors du consensus national constitue une menace à la paix civile ».
Le parti Kataëb a enfin appelé l'État, et notamment le gouvernement, à réaffirmer sa position concernant le TSL et les résolutions internationales, « dans la mesure où ce qui a filtré récemment sur cette question délicate de parties représentant le Conseil des ministres a ébranlé la confiance de la communauté internationale envers le Liban en tant que pays capable de respecter ses engagements et interagir avec les efforts internationaux pour préserver la souveraineté et l'indépendance ».
« Le mutisme de l'État, qui est la conséquence d'une division interne, affaiblit sa position et pousse la communauté internationale à ne pas se soucier ultérieurement des revendications libanaises, que ce soit auprès de l'ONU, du Conseil de sécurité ou des grandes puissances », conclut le communiqué.
L'ancien président de la République, Amine Gemayel, a exprimé ses craintes face à une aggravation de la situation sur le plan local, qui pourrait influer négativement sur les relations du Liban avec l'extérieur en raison des différentes crises que le pays traverse actuellement, ainsi que de celle, naissante, découlant de la position du...

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