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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

La vieille ville de Jérusalem toujours bouclée

Mitchell tente de relancer le processus de paix sur fond de scepticisme.
La vieille ville de Jérusalem était bouclée et la police israélienne en « état d'alerte avancé » dans tout le pays hier par crainte d'incidents après des appels à la grève générale et à des manifestations pour défendre l'esplanade des Mosquées.
Des heurts ont éclaté en début d'après-midi dans les quartiers arabes de Ras al-Amoud et Wadi al-Joz, à l'extérieur de la vieille ville, faisant 11 blessés légers parmi les forces de l'ordre, selon la police. Les affrontements les plus sérieux se sont produits à Ras al-Amoud où des centaines de jeunes Palestiniens ont lancé des projectiles contre des gardes-frontières israéliens qui ripostaient avec des grenades assourdissantes, selon un photographe de l'AFP. Des incidents, qui n'ont pas fait de blessés, ont aussi été signalés à Hébron (sud de la Cisjordanie) dans le secteur sous contrôle palestinien de cette cité divisée.
À Gaza, des milliers de manifestants ont défilé « pour la défense de la mosquée al-Aqsa » à l'appel du Hamas, qui contrôle le territoire, a rapporté un journaliste de l'AFP. À Jérusalem, les policiers filtraient strictement les entrées de la vieille ville, située dans la partie orientale annexée par Israël en juin 1967. À l'intérieur des remparts, les policiers ont établi des barrages volants dans les venelles fréquentées par les touristes et les Israéliens, ce qui est rare, procédant à des contrôles d'identité de Palestiniens, selon une correspondante de l'AFP. Seul un petit nombre d'échoppes sont ouvertes.
Le Fateh, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a appelé à une journée de manifestations et de grève générale dans les territoires palestiniens pour « défendre Jérusalem ».
L'esplanade des Mosquées, qui abrite les mosquées al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Il est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le mont du Temple. Le conflit autour de ce site s'est rallumé à la fin septembre, des Palestiniens protestant contre l'intrusion selon eux d'extrémistes juifs venus prier sur le site, ce que la police a démenti.
Sur le plan diplomatique, l'émissaire spécial américain George Mitchell s'est efforcé hier d'obtenir des concessions du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du président palestinien pour ouvrir la voie à la reprise des négociations de paix bloquées depuis la fin 2008. L'ex-sénateur américain, qui a multiplié ces derniers mois les navettes dans la région, en vain jusqu'à présent, a été reçu pendant deux heures par M. Netanyahu dans « un climat productif et constructif ». Il devait s'entretenir dans la soirée avec le président Abbas.
La visite de M. Mitchell se déroule dans un climat pessimiste. Personne ne s'attend à des progrès significatifs. Le pessimisme se nourrit du regain de tension autour du conflit de l'esplanade des Mosquées et des divisions au sein de l'Autorité palestinienne. Cette dernière est affaiblie et sur la défensive, critiquée jusque dans son propre camp. On lui reproche d'avoir accepté, sous pression américaine et israélienne, le report du vote par l'ONU d'une résolution sur le rapport Goldstone accusant Israël de « crimes de guerre » pendant l'offensive à Gaza au début de l'année. Face à la levée de boucliers, M. Abbas a dû opérer un revirement complet.
Dans une interview au quotidien Haaretz, le roi Abdallah II de Jordanie a averti que l'impasse dans le processus de paix au Proche-Orient renverrait la région « dans les ténèbres ». Mais le bouillant ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a douché tout espoir de percée en affirmant qu'il ne croyait pas possible un accord global avec les Palestiniens.
Côté israélien, le ton est à la victoire. Benjamin Netanyahu n'a pas cédé un pouce de terrain sur la colonisation, dont les Américains réclamaient le gel.

La vieille ville de Jérusalem était bouclée et la police israélienne en « état d'alerte avancé » dans tout le pays hier par crainte d'incidents après des appels à la grève générale et à des manifestations pour défendre l'esplanade des Mosquées.Des heurts ont éclaté...

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