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Économie - Liban - Reportage

Ces femmes libanaises qui font vivre leurs villages

Le commerce équitable a changé leur vie. Depuis qu’elles ont été contactées par l’association Fair Trade Lebanon, les femmes de la coopérative de Nejmet Essobah dans la Békaa font partie intégrante de l’économie de leur village. Plus d’une trentaine de familles de Mheidthé bénéficient de leurs activités, tandis que leurs produits sont désormais vendus sur les marchés internationaux. Rencontre avec ces femmes qui font vivre leur village.

Les femmes de la coopérative ont réalisé des fatayers, une commande spéciale pour le brunch de la quinzaine du commerce équitable, organisé par FTL et Fairtrade International.

Les femmes de la coopérative de Nejmet Essobah, dans le village de Mheidthé dans la Békaa, ne cachent pas leur fierté. Il s’agit d’une des premières coopératives à avoir été commercialisées par Fair Trade Lebanon (FTL) en 2007 sous le label « Saveurs équitables/terroirs du Liban ». Leurs spécialités : des recettes ancestrales telles que des confitures, du zaatar, des fruits séchés, ou encore du sirop de rose, de mûres...

 

Aujourd’hui, et grâce à FTL, une trentaine de leurs produits sont commercialisés et distribués en France, en Allemagne et au Canada. Fair Trade Lebanon est le principal acteur du mouvement du commerce équitable au Liban. L’association a officiellement vu le jour en mars 2006, quelques mois avant l’éclatement de la guerre de juillet. « Le but était de faire en sorte que les producteurs puissent rester dans leurs villages d’origine et y vivre dignement », explique Benoît Berger, directeur de projets FTL. Pour les vingt femmes de la coopérative de Nejmet Essobah, le pari est gagné. « Depuis 2007, tout a changé, livre cheikha Rabah Jamal, la responsable du membre du conseil d’administration. Notre activité a augmenté de 80 %, nous avons pu trouver des débouchés, exporter et ainsi embaucher cinq personnes. »

 

Les recettes issues de la vente de leurs produits sont redistribuées aux femmes en fonction du nombre d’heures travaillées. « Aujourd’hui, une femme peut gagner jusqu’à 350 dollars par mois grâce à la coopérative, contre 50 dollars par an avant l’aide de FTL en 2007 », poursuit la responsable. « Avant de travailler avec nous, ajoute Benoît Berger, ces femmes confectionnaient les mêmes produits, avec le même savoir-faire, elles répondaient déjà aux normes, elles avaient tout, il ne leur manquait que le marché. »

 

Aujourd’hui, la coopérative est devenue une véritable ruche. « Nous sommes un tout petit village, confie Wafa’ Jamal, membre de Nejmet Essobah, les occasions sont rares de trouver du travail ici et de pouvoir participer à la vie économique de notre région. »

 

Car les femmes de la coopérative ne sont pas les seules bénéficiaires du commerce équitable, c’est tout le village qui profite de cette économie sociale introduite par FTL. Les producteurs locaux ont trouvé de nombreux débouchés via la coopérative. « Nous leur rachetons plus de la moitié de leur production, illustre Rabah Jamal. Pour confectionner nos confitures, nous nous fournissons directement aux agriculteurs du village. Il en va de même pour le reste de nos recettes », poursuit-elle.

 

Ainsi, une trentaine de familles vivant au village bénéficieraient indirectement de l’activité de la coopérative. « Et quelle fierté de voir nos produits sur les marchés internationaux ! ajoute Wafa’ Jamal. Notre statut social a également changé, poursuit-elle. Certaines femmes ont pu refaire leur maison, d’autres envoyer leurs enfants à l’université, désormais elles font partie intégrante de l’économie du village. » Sur la trentaine de produits commercialisés par FTL, une dizaine ont le label de certification Fairtrade International, reconnu dans le monde entier.

 

Le produit phare de la coopérative : le blé torréfié qui séduit particulièrement les Français pour son côté diététique et son cachet oriental. « À terme, notre objectif est de réussir à obtenir la certification Fairtrade International pour l’ensemble des produits de la coopérative, espère Benoît Berger. Mais s’agissant pour la plupart de produits transformés (confitures, sirop...), la démarche n’est pas évidente. Pourtant, la plupart des agriculteurs qui fournissent la coopérative produisent déjà en répondant aux normes de Fairtrade International, il ne s’agit là que d’une question de formalités. »

Les pays du Golfe, nouvel eldorado pour les femmes de Mheidthé ?
« Les pays du Golfe ? On y pense et on en rêve », confie Benoît Berger. En véritables femmes d’affaires, les membres de la coopérative ont très vite senti le bon filon. « Quand j’étais en Arabie saoudite chez ma fille, raconte Wafa’ Jamal, je me suis rendu compte de l’importance de la diaspora libanaise vivant là-bas. Nombre d’entre eux m’ont confié ne pas trouver de produits libanais de qualité. Je me suis dis pourquoi pas nous ?


Les Libanais adorent manger, même les plus modestes consacrent une importante part de leur produits à l’alimentation, alors imaginez les plus aisés ! » À l’avenir, les femmes de la coopérative de Nejmet Essobah espèrent ainsi conquérir les marchés arabes. « Mon rêve ? conclut Rabah Jamal, c’est que toutes les femmes du village puissent travailler avec nous et que nos produits soient distribués dans le monde entier. »


Les femmes de la coopérative de Nejmet Essobah, dans le village de Mheidthé dans la Békaa, ne cachent pas leur fierté. Il s’agit d’une des premières coopératives à avoir été commercialisées par Fair Trade Lebanon (FTL) en 2007 sous le label « Saveurs équitables/terroirs du Liban ». Leurs spécialités : des recettes ancestrales telles que des confitures, du zaatar, des fruits...

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