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À La Une - Grille des salaires

Gharib promet une paralysie totale du Liban: « Le mur de la peur est tombé... »

Une semaine déjà de grève générale pour réclamer le transfert de la grille des salaires au Parlement et la mobilisation ne faiblit pas, au contraire.

Pancarte brandie pendant les manifestations de la semaine dernière. Photo tirée de la page Facebook de Hanna Gharib

« On va mettre le pays sans dessus dessous », a assuré hier à L’Orient-Le Jour le président du Comité de coordination syndicale (CCS), Hanna Gharib. « Fonctionnaires, retraités, journaliers, enseignants du public et du privé vont manifester par milliers lundi pour réclamer, encore et toujours, le transfert immédiat et sans modification aucune de la grille des salaires au Parlement », a-t-il indiqué. Ainsi et comme depuis une semaine, le message est clair et le rendez-vous est donné. Les manifestants se retrouveront à 10 heures devant le bâtiment de la Banque du Liban (BDL) à Beyrouth, pour ensuite défiler devant la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB) et les ministères de l’Intérieur, de l’Information et du Tourisme qui se trouvent dans le secteur.
Il a par ailleurs appelé tous les parents d’élèves à ne pas envoyer leurs enfants à l’école. « En cette nouvelle semaine de grève, nous entrons dans une nouvelle étape car la plupart des écoles privées qui étaient jusqu’alors restées à l’écart ont finalement décidé de rejoindre notre mouvement », a assuré M. Gharib. Pour lui, « le mur de la peur est brisé et plus rien ne pourra arrêter la vague de la colère qui secoue la rue ».


Même son de cloche du côté de président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud. « Toutes les tentatives pour faire échouer notre mouvement se sont révélées vaines », a-t-il indiqué, mettant en garde contre une escalade de la grève à partir d’aujourd’hui. « Nous allons bloquer les entrées de toutes les écoles dès six heures du matin », a-t-il confirmé. M. Mahfoud a également menacé les administrations des écoles privées qui inquiètent les enseignants en grève. « C’est un droit primordial, et toute direction qui s’en prendra à ses professeurs grévistes devra rendre des comptes devant la justice », a-t-il réitéré à plusieurs reprises.


« Il devient de plus en plus ridicule de ne pas transférer la grille au Parlement sous prétexte de la recherche des sources de financement », a indiqué M. Gharib. Selon lui, le Premier ministre est facilement capable de mettre un terme à la corruption qui entoure les propriétés côtières et maritimes, et de financer la grille par ce biais-là. « Le gouvernement de Nagib Mikati ainsi que les organismes économiques qui s’opposent au projet sont en réalité les seuls responsables de l’état de dégradation économique que nous subissons, et ils doivent par conséquent en assumer l’entière responsabilité. »


Accusations similaires par le député Boutros Harb. « Le gouvernement est responsable de la grève générale conduite par le CCS et des pertes économiques et préjudices subis par les étudiants et citoyens », a-t-il opiné, assurant par ailleurs son soutien aux revendications des grévistes. « Le gouvernement a essayé de se défaire de ses responsabilités en confrontant les organismes économiques aux syndicalistes au lieu de chercher à créer un véritable dialogue constructif pour trouver des solutions concrètes », a souligné M. Harb.


Le ministre de l’Économie et du Commerce, Nicolas Nahas, a quant à lui déclaré hier à la télévision que « le gouvernement ne cédera pas à la pression de la rue en se précipitant sur des décisions qui peuvent avoir de graves conséquences sur l’économie ». « Avec la crise que nous traversons, la grille des salaires peut provoquer une très forte inflation et aucune escalade ne nous fera plier. Nous ne ferons pas subir au Liban le sort de la Grèce », a-t-il indiqué. S’adressant au CCS, M. Nahas a assuré vouloir avant tout les protéger. « Le gouvernement fait tout son possible pour assurer les sources de financement. » Qui cédera en premier? En tout cas, la semaine promet d’être mouvementée.

 

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