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À La Une - Infections respiratoires

Influenza : mieux vaut vous vacciner ainsi que vos enfants

L’Académie américaine de pédiatrie et le Center for Disease Control conseillent de faire vacciner toute la population contre le virus de l’influenza. Les deux instances sanitaires expliquent que le vaccin est le seul moyen de se prémunir contre la grippe.

Depuis l’année dernière, le CDC conseille d’administrer le vaccin contre la grippe à tout le monde sans exception.Photo tirée du site lyonmag.com

La saison froide commence à s’installer, accompagnée d’infections respiratoires, qui sont observées depuis quelque temps déjà chez les enfants. Toutefois, l’influenza tant redoutée, communément appelée grippe, n’a pas encore sévi au Liban, ni dans le monde, mis à part quelques pays nordiques. Des précautions peuvent encore être prises. Le point avec le Dr Philippe Chédid, pédiatre.

Q. La saison de grippe a-t-elle commencé ?
R. Les infections respiratoires dues à l’influenza ne sont pas encore déclarées au Liban. Elles ont commencé à être observées dans les pays nordiques, mais d’une manière peu importante. La vraie influenza n’a pas encore sévi.
Par contre, nous rencontrons depuis plusieurs semaines déjà des infections respiratoires dues à d’autres virus, comme le rhinovirus, l’echovirus ou l’antérovirus à titre d’exemple. Ces infections sont extrêmement contagieuses et touchent les voies aériennes supérieures, moyennes ou inférieures, allant du nez jusqu’aux poumons. Certains virus peuvent toucher le système digestif, entraînant une diarrhée et des vomissements.

Quelles sont les précautions à prendre ?
Elles sont les mêmes pour toutes les infections respiratoires. Au niveau individuel, les parents doivent se rappeler des recommandations émises durant la fameuse épidémie de H1N1 et qui s’appliquent d’ailleurs à toutes les infections respiratoires. Il s’agit essentiellement de se laver les mains régulièrement, principalement après avoir toussé ou éternué ; de ne pas tousser ou éternuer en face de quelqu’un ; d’éviter les embrassades...
Au niveau communautaire, notamment en ce qui concerne les écoles, la fièvre reste malheureusement le critère de la maladie. Or cela n’est pas suffisant. L’enfant peut être très contagieux sans pour autant avoir une fièvre. Il faut que les écoles commencent à refuser les enfants « grippés » même s’ils n’ont pas une fièvre. De leur part, les parents doivent avoir le réflexe de ne pas envoyer à l’école leur enfant s’il tousse ou s’il éternue, même s’il n’a pas de fièvre. Cela est d’autant plus important qu’il peut contaminer d’autres enfants à risque, un enfant asthmatique à titre d’exemple.

Quelles sont les préventions à prendre sur le plan médical ?
Il n’existe de prévention médicale que pour l’influenza. Il s’agit du vaccin saisonnier contre le virus. Ce vaccin doit être reçu chaque année, parce que les souches peuvent changer d’une année à l’autre.
La période idéale pour recevoir le vaccin est entre les mois de septembre et octobre. Toutefois, on peut continuer à se faire vacciner jusqu’à la fin du mois de décembre, parce que l’influenza tarde parfois à sévir, comme c’est le cas cette année. Par ailleurs, même si une souche a déjà atteint le pays, on peut toujours se prémunir contre les deux autres souches.

Qui faut-il vacciner ?
Jusqu’à une période récente, l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) et le Center for Disease Control aux États-Unis (CDC) conseillaient de faire vacciner les enfants âgés entre 6 mois et 5 ans, les personnes âgées de plus de 50 ans, ainsi que toute personne âgée entre 5 et 50 ans si elle est à haut risque, c’est-à-dire si elle souffre de problèmes respiratoires chroniques, l’asthme à titre d’exemple, de problèmes cardiaques, d’une insuffisance rénale, d’une immunodéficience ou de problèmes endocrinologiques tels que le diabète, ainsi que les mamans en contact avec des enfants en bas âge, les agents de santé et les femmes enceintes au cours de leur dernier trimestre. Des études ont montré que 75 à 80 % des nouveau-nés dont les mamans ont reçu le vaccin ont des anticorps jusqu’à l’âge de 5 mois. Ces nourrissons n’auraient pas pu être protégés autrement, parce que le vaccin ne peut pas être donné aux enfants âgés de moins de six mois. Les femmes doivent consulter leur gynécologue.
Depuis l’année dernière, le CDC conseille d’administrer le vaccin à tout le monde sans exception pour deux raisons. Premièrement, parce que certains ignoraient qu’ils appartenaient à la catégorie de personnes à haut risque, et par conséquent ne se faisaient pas vacciner. Deuxièmement, pour diminuer le risque de circulation du virus de l’influenza dans la communauté.
En Europe, les autorités sanitaires n’ont pas émis des recommandations dans ce sens. Les personnes âgées entre 18 et 50 ans reçoivent le vaccin si elles sont à risque.

Quel vaccin prendre et à quelles doses ?
Il y a deux catégories de vaccins, ceux développés à partir du virus tué et ceux développés à partir du virus vivant atténué. Ce dernier vaccin ne peut pas être administré aux femmes enceintes et à une personne ayant des facteurs de risque comme une immunodéficience, un asthme, une bronchite chronique, etc. Pour éviter toute complication non souhaitable, il est préférable de recevoir le vaccin développé à partir du virus tué. D’ailleurs au Liban, on ne reçoit que cette forme de vaccin.

Quelles doses faut-il prendre ?
Les bébés et les enfants âgés de moins de huit ans doivent prendre deux injections, s’ils reçoivent le vaccin pour la première fois. Pour les autres tranches d’âge une seule injection est suffisante, même si c’est la première fois. Comme certains vaccins ne sont pas recommandés pour certaines tranches d’âge, il est conseillé de se référer au pédiatre de l’enfant.
En ce qui concerne les effets secondaires du vaccin, ils sont les mêmes que ceux observés après tout vaccin et dans la même proportion, c’est-à-dire une rougeur à l’endroit de la piqûre, une fièvre, et une légère douleur. Parfois, on peut développer une petite grippe accompagnée d’un écoulement nasal et d’une toux pendant deux jours.

Qu’en est-il des personnes allergiques aux œufs ?
Comme tout vaccin, celui contre l’influenza contient des œufs. Jusqu’à il y a deux ans, on ne conseillait pas de l’administrer aux personnes allergiques aux œufs. Cette année, le CDC le déconseille en cas d’allergies sévères, c’est-à-dire celles qui entraînent des crises anaphylactoïdes avec chute de tension...
Les personnes allergiques aux œufs doivent consulter leur médecin.

Le vaccin protège-t-il contre toutes les formes d’influenza ?
Non, il protège uniquement contre les souches du virus contenues dans le vaccin et qui sont généralement les plus virulentes. Même si on reçoit le vaccin, on peut toujours développer un syndrome grippal dû à d’autres virus et à d’autres souches du virus.
La saison froide commence à s’installer, accompagnée d’infections respiratoires, qui sont observées depuis quelque temps déjà chez les enfants. Toutefois, l’influenza tant redoutée, communément appelée grippe, n’a pas encore sévi au Liban, ni dans le monde, mis à part quelques pays nordiques. Des précautions peuvent encore être prises. Le point avec le Dr Philippe Chédid,...
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