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À La Une - Diplomatie

Syrie et Iran dominent les discours au sommet de l’ONU

Le Qatar appelle à une intervention militaire arabe contre Damas ; Netanyahu attendu demain à New York.

L’allocution de Barack Obama lors de la 67e Assemblée générale de l’ONU, qui s’est ouverte à New York hier. Photo Timothy A. Clary/AFP

Le pessimisme de Lakhdar Brahimi sur la Syrie et une diatribe du président iranien sur les sanctions concernant son programme nucléaire ont placé d’emblée ces dossiers sensibles au cœur des discours à New York, à l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU.


Au cours de son intervention, le président américain Barack Obama a promis hier devant l’Assemblée générale que les États-Unis feraient « ce qu’ils doivent faire » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et a affirmé que le régime du président syrien Bachar el-Assad devait « prendre fin ». Quelques minutes avant le président américain, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a qualifié le conflit syrien de « désastre régional avec des implications mondiales », et s’est dit inquiet des menaces de guerre agitées ces dernières semaines par Israël et l’Iran autour du programme nucléaire de Téhéran.


Dans sa première allocution à l’Assemblée générale de l’ONU depuis son élection, le président français François Hollande a souligné hier la nécessité d’une action « urgente » de la communauté internationale notamment en Syrie. « La première des urgences s’appelle la Syrie », a-t-il ainsi dit. « Nous avons le devoir d’agir, d’agir ensemble et d’agir vite, car il y a urgence », a-t-il insisté, appelant l’ONU à « protéger les zones libérées » dans le pays et renouvelant solennellement devant ses pairs son engagement à « reconnaître le gouvernement provisoire, représentatif de la nouvelle Syrie libre, lorsqu’il sera formé ». « Sans attendre, je demande que les Nations unies accordent dès maintenant au peuple syrien tout le soutien qu’il nous demande et protègent les zones libérées, en assurant une aide humanitaire pour les réfugiés », a-t-il enchaîné sans plus de détails sur la nature de cette opération. Le régime syrien de Bachar el-Assad « n’a pas d’avenir parmi nous », a également souligné M. Hollande. « Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que l’ONU réagisse ? s’est-il interrogé. Combien de morts faudra-t-il attendre, comment admettre plus longtemps la paralysie de l’ONU ? » Il a enfin dénoncé l’ingérence « inacceptable » de l’Iran en Syrie.

Dirigeants arabes
Toutefois, les dirigeants arabes n’étaient pas en reste hier à l’ONU. L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa el-Thani, a appelé hier à l’Assemblée générale à une intervention militaire de pays arabes en Syrie pour « faire cesser le bain de sang ». Constatant que « tous les moyens avaient été employés (...) en vain », il a préconisé que « les pays arabes eux-mêmes interviennent conformément à leurs devoirs national, humanitaire, politique et militaire, et fassent ce qu’il faut pour mettre fin au bain de sang en Syrie ». L’émir a fait référence à un « précédent », l’intervention décidée par la Ligue arabe au Liban en 1976 pour tenter de mettre un terme à la guerre civile libanaise. Cette initiative avait été « efficace et utile », a estimé l’émir.
S’exprimant ensuite en marge du sommet dans une interview avec la chaîne américaine CNN, il a appelé la communauté internationale à préparer un « plan B » pour la Syrie et à mettre en place une zone d’exclusion aérienne pour créer une zone-refuge en cas d’échec diplomatique du nouvel émissaire de la communauté internationale, estimant que les pays arabes et européens seraient prêts à prendre part à une telle initiative, malgré la réticence affichée à engager les forces nécessaires à une telle mission. Il a également dit espérer que Washington se concentrerait davantage sur la crise en Syrie après l’échéance présidentielle du 6 novembre. Rappelons que le président syrien Bachar el-Assad a recours à l’armée de l’air pour frapper les rebelles situés en dehors des zones de contrôle du gouvernement, provoquant l’exode de dizaines de milliers de réfugiés vers la Turquie et la Jordanie, et poussant Ankara à réclamer la création de zones-refuge en Syrie.
De son côté, le président égyptien Mohammad Morsi s’est dit « opposé à toute intervention étrangère par la force dans ce qui se passe en Syrie », même s’il a affirmé que « le président Assad n’avait d’autre choix que de partir ». M. Morsi a estimé néanmoins que les efforts diplomatiques d’un quatuor formé par l’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie pourraient aider à mettre un terme à la guerre, dans une interview à la chaîne de télévision américaine PBS.
Plus de 120 chefs d’État, Premiers ministres et ministres sont attendus à New York pour la 67e session de l’Assemblée. Parmi ces derniers, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui va réitérer ses mises en garde contre un Iran nucléaire devant l’ONU demain à New York. « Je vais rappeler à la communauté internationale qu’il est impossible de tolérer que le pays le plus dangereux du monde se dote de l’arme la plus dangereuse au monde », a prévenu M. Netanyahu hier, avant son départ pour New York. Dans l’entourage du Premier ministre, on espère que son discours conduira à « une détermination internationale accrue » pour empêcher Téhéran d’acquérir une capacité nucléaire militaire. Durant sa visite de trois jours à New York, le Premier ministre israélien aura en outre des entretiens avec la secrétaire d’État Hillary Clinton, Ban Ki-moon et son homologue conservateur canadien Stephen Harper, devenu le premier allié d’Israël sur la scène internationale.
(Source : agences)

 

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