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À La Une - Egypte

Après l’affaire du Sinaï, Morsi écarte le chef des SR

L’aviation égyptienne en action dans le Sinaï, une première depuis des décennies.

Le président égyptien Mohamed Morsi (Centre) lors du Conseil des ministres le 8 août 2012 au Caire. Photo

Le président égyptien Mohamed Morsi a décidé mercredi la mise à la retraite du chef des renseignements Mourad Mouafi et le limogeage du gouverneur de la province du nord-Sinaï, après l'attaque sanglante contre les forces de sécurité dans le Sinaï.

 

Dimanche, 16 gardes-frontières égyptiens avaient été tués dans une attaque attribuée à des combattants islamistes, près de la frontière avec Israël et l'enclave palestinienne de Gaza.

 

Dans un communiqué de la présidence, le porte-parole de M. Morsi, Yasser Ali, a annoncé ces mesures sans en donner la raison exacte.

Le général Mouafi avait auparavant publié un communiqué dans lequel il affirmait que ses services avaient reçu des informations selon lesquelles des activistes voulaient frapper les forces de sécurité dans le Sinaï, et qu'elles avaient été transmises "aux autorités compétentes".

 

Le coup de balai de M. Morsi touche également plusieurs autres responsables de l'armée et des forces de l'ordre, notamment le chef de la Garde républicaine -une unité militaire attachée à la protection de la présidence-, et celui de la police militaire.

 

Certains limogeages seraient liés à des incidents survenus mardi lors des obsèques au Caire des gardes-frontières, où des manifestants ont tenté de s'en prendre au Premier ministre Hicham Qandil et ont lancé des slogans hostiles aux Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, a-t-on indiqué dans l'entourage du président.

D'autres limogeages visent des personnes mises en cause dans la répression meurtrière de multiples manifestations survenues après la chute du régime Moubarak.

 

Le nord-Sinaï, jusqu'à présent dirigé par le gouverneur Abdel Wahab Mabrouk, est l'un des plus sensibles d'Egypte et la sécurité s'y est considérablement dégradée depuis la chute du président Hosni Moubarak l'an dernier.

 

Après l'attaque de dimanche, l'armée a indiqué être engagée depuis mardi soir dans une offensive terrestre et aérienne contre des "terroristes" dans le Sinaï. Ces opérations sont jusqu'à présent un "succès total", selon le commandement militaire.

 

Ces opérations des forces armées et de celles du ministère de l'Intérieur, "soutenues par les forces aériennes", ont été engagées mardi soir et vont se poursuivre, a indiqué le commandement militaire dans une déclaration.

 

L'armée a précisé qu'elles visent à "assurer le contrôle et restaurer la sécurité (dans la péninsule) en pourchassant et en ciblant les éléments terroristes armés présents dans le Sinaï".

 

La déclaration ne donne toutefois pas de précisions sur le déroulement de ces opérations, ou le nombre de victimes et d'arrestations.

 

Plus tôt, une source militaire et la télévision d'Etat avaient fait état de vingt activistes tués dans des frappes menées à l'aube par des hélicoptères Apache de l'armée dans cette région.

 

Selon ces sources, l'opération a été menée dans le secteur du village de Toumah, près de l'enclave palestinienne de Gaza.

 

C'est la première fois, depuis des décennies, que des frappes aériennes de l'armée sont rapportées dans la péninsule du Sinaï, où sa présence est restreinte par le traité de paix signé en 1979 avec Israël.

De son côté, l'agence officielle Mena ne fait pas état de tirs d'hélicoptères et ne mentionne pas précisément le nombre de morts.

 

"Des éléments terroristes ont tiré des roquettes, des obus et à l'arme automatique (...) contre des appareils qui participaient aux recherches, mais ils ne les ont pas atteints. Les forces terrestres les ont ensuite affrontés et ont tué un certain nombre d'entre eux", affirme l'agence.

 

D'autres responsables de la sécurité dans le nord du Sinaï ont fait part de frappes près de la ville de Cheikh Zouwayid, non loin de Toumah.

 

Dans la nuit, des assaillants non identifiés avaient attaqué des points de contrôle près d'Al-Arich, sur la côte nord du Sinaï, où trois policiers ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur.

 

Israël, également visé par l'attaque de dimanche, a salué les efforts menés par Le Caire pour reprendre en mains une région où l'insécurité a fortement progressé depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.

 

Dimanche soir, un commando avait tué 16 gardes-frontières égyptiens près de la frontière avec Israël, avant de pénétrer en territoire israélien où il avait été neutralisé.

 

L'armée égyptienne, qui avait promis le lendemain de venger ses soldats, avait mené mardi avec la police des perquisitions à la recherche de suspects dans le secteur de l'attaque, selon des responsables de la sécurité.

 

Les autorités avaient par ailleurs décidé dimanche soir de fermer "sine die" le terminal de Rafah, unique point de passage entre la bande de Gaza et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël.

 

L'armée avait affirmé que les assaillants de dimanche avaient reçu l'appui de tirs de mortiers venus de Gaza.

Le président égyptien Mohamed Morsi avait déclaré après l'attaque que des "instructions claires" avaient été données pour reprendre "le contrôle total du Sinaï".

 

L'armée avait lancé à l'été 2011 une vaste offensive contre des groupes radicaux installés dans cette région désertique et accidentée, propice aux activités clandestines, mais sans mener d'attaques aériennes.

 

Les Bédouins, qui constituent la majorité de la population, entretiennent de longue date des relations difficiles avec le pouvoir central à qui ils reprochent de les délaisser et de n'accorder d'attention qu'aux lucratives stations touristiques de la côte, comme Charm el-Cheikh ou Taba, et au pompage de gaz vendu à Israël.

 

Lire aussi, Le point de Christian Merville

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