Le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, s'est lancé hier dans un discours incendiaire contre le Hezbollah et contre la table de dialogue qu'il a accusés de vouloir renverser l'État et les institutions, et d'aboutir à la Constituante. « La table de dialogue est un coup d'État contre le régime et les institutions et un prélude au renversement des accords de Taëf », a-t-il affirmé, lors de l'inauguration d'une exposition sur la construction et la décoration, au centre d'exposition Rachid Karamé, à Tripoli. « Le Hezbollah exerce un véritable terrorisme contre l'État et ses institutions », a-t-il encore assené, rappelant la chute des gouvernements successifs, la paralysie du Parlement, le vide présidentiel, une réalité qui sévit depuis des années. « C'est bien la preuve que quelqu'un paralyse le régime, pour le renverser », a-t-il affirmé. Et de dénoncer le chantage exercé par le parti de Dieu « qui bloque les institutions d'une main et menace par ses armes, de l'autre main ».
L'ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure persiste et signe dans ce cadre. « L'objectif du Hezbollah est de changer le régime et de saper les accords de Taëf », a-t-il martelé, accusant le parti chiite d'annuler toutes les positions institutionnelles, la présidence de la République, la présidence du gouvernement, le Parlement élu en 2009...
« La table de dialogue s'est transformée en moyen de chantage pour réaliser les objectifs du parti de Dieu, autrement dit pour saper Taëf, renverser la Constitution et aboutir à une Constituante », a poursuivi M. Rifi. Le ministre démissionnaire a alors assuré que le Hezbollah ne réussira pas à atteindre ses objectifs. « Il ne réussira pas », a-t-il répété à trois reprises, promettant qu'il ne permettra pas que le Hezbollah désigne le président de la République.
Avec l'ambassadrice US
Achraf Rifi a par ailleurs reçu hier la nouvelle ambassadrice des États-Unis, Elizabeth Richard, à son bureau à Achrafieh. « J'ai rencontré l'ambassadrice US en ma qualité de ministre démissionnaire qui ne se rend pas au ministère. C'est la raison pour laquelle la rencontre s'est déroulée dans mon bureau », a-t-il affirmé. Avant de rappeler qu'il « persiste dans sa démission » et que celle-ci est « sérieuse », M. Rifi a affirmé bien connaître l'ambassadrice Richard qui avait supervisé l'assistance américaine aux Forces de sécurité intérieure. « Je ne ressemble plus à ce gouvernement, pas plus qu'il ne me ressemble », a-t-il ajouté. Et de faire part de son souhait qu'il y ait un président de la République pour que sa démission soit acceptée et qu'il se consacre enfin à l'action politique. Le ministre démissionnaire a de plus invité le Premier ministre Tammam Salam à démissionner, afin que son gouvernement s'occupe de régler les affaires courantes. « C'est plus honnête qu'un gouvernement qui fonctionne selon le principe du partage du gâteau », a-t-il dit, qualifiant ce gouvernement de « refile-moi que je te refile ».
Évoquant ses rapports avec l'ancien Premier ministre Saad Hariri, l'ancien directeur général des FSI a assuré que « le contact est totalement interrompu pour l'instant avec lui ».
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L,HOMME QUI VA METTRE UN STOP DEFINITIF AU FANATISME RACISTE ET RELIGIEUX DES FAKIHISTES...
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 55, le 28 juillet 2016