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Liban - Célébration

« L’Orient littéraire » fête ses dix ans sous le signe de la résistance culturelle

De gauche à droite, autour du gâteau célébrant les dix ans de « L’Orient Littéraire » : Antoine Boulad, Charif Majdalani, Farès Sassine, Alexandre Najjar, Jabbour Douaihy, Samir Frangié, Hind Darwish et Emmanuel Bonne.

Atmosphère des plus conviviales, et amicales, mardi soir au restaurant Stove de la rue Monnot, pour la célébration des dix ans de L'Orient littéraire. Une célébration placée de facto – sans que cela soit planifié ou réfléchi à l'avance – sous le signe de la résistance culturelle face à l'obscurantisme dans lequel baigne le Moyen-Orient. La direction du supplément mensuel de L'Orient-Le Jour, notamment Alexandre Najjar et Hind Darwish, avait convié pour l'occasion de nombreuses personnalités ainsi qu'un large éventail d'amis et de collaborateurs de L'Orient littéraire.

Parmi les personnalités présentes, le ministre de la Culture, Rony Arayji, les ambassadeurs de France, Emmanuel Bonne, de Suisse, François Barras, d'Espagne, Milagros Hernando Echevarria, de Belgique, Alex Leanerts, de Roumanie, Victor Mircea, le député Marwan Hamadé, les anciens députés Samir Frangié et Salah Honein, l'ancien ministre Ghassan Salamé et le directeur général du ministère de l'Éducation, Fady Yarak.

Prenant la parole au début du dîner, Alexandre Najjar, responsable de L'Orient littéraire, a d'emblée mis l'accent sur la vocation de ce supplément mensuel qui se fixe pour objectif de « bâtir un pont entre l'Orient et l'Occident », de « concilier et de réconcilier l'Orient et l'Occident à travers les mots, le livre, la lecture et la culture ». « L'aventure de L'Orient littéraire ne date pas de 2006 (date de sa reparution), a relevé Alexandre Najjar. Elle a commencé en 1929 avec le jeune Georges Schéhadé. Mais en raison des propos surréalistes tenus par le poète, le projet s'arrêta au bout du premier numéro. Ce qui poussa le rédacteur en chef Georges Naccache à écrire alors à peu près ceci : "Nous avons arrêté le supplément parce que de nombreux lecteurs choqués menaçaient de se désabonner. Mais notre plus grande gloire est d'avoir découvert Georges Schéhadé." Dans les années 60, le supplément revit le jour grâce à un autre poète, Salah Stétié, mais au bout de deux ans, il s'interrompit après la nomination de l'écrivain comme ambassadeur. »

 

(Lire aussi : Hind Darwish, chevalier « sans peur et sans reproche » de l'ordre des Arts et des Lettres)

 

L'hommage aux collaborateurs
Et M. Najjar d'ajouter : « C'est forts de cet héritage que nous avons ressuscité le supplément en accordant à la poésie, que nos pères fondateurs pratiquaient avec bonheur, une place de choix. Et si, de l'avis des critiques et lecteurs, nous avons relevé le défi, c'est grâce à une équipe soudée, dynamique, menée par une personne à l'efficacité redoutable, Hind Darwish, secondée par Yvonne Mourani et par Alexandre Médawar, notre maquettiste, et composée d'écrivains et intellectuels unis par une solide amitié : Charif Majdalani, Jabbour Douaihy, Farès Sassine, Georgia Makhlouf et Rita Baddoura, et grâce à de nombreux contributeurs libanais de talent comme Samir Frangié, Gérard Bejjani, Fifi Abou Dib, Lamia el-Saad, Antoine Boulad, Edgar Davidian, Nada Nassar-Chaoul, Katia Ghosn, Tarek Abi Samra, Mahmoud Harb, Ralph Doumit, Mazen Kerbaj, notre caricaturiste, et bien d'autres encore ; ou français comme Henry Laurens, Jean-Noël Pancrazi, Josyane Savigneau, Richard Millet, Jean-Claude Perrier, William Irigoyen, Lucie Geffroy ou Laurent Borderie sans compter les rédacteurs occasionnels et néanmoins importants comme Melhem Chaoul, Antoine Courban, Youssef Mouawad, Michel Hajji-Georgiou, Ziad Majed et Maya Khadra, ainsi que les imprimeurs, les techniciens et Caren Abbas, la responsable de notre site Web très consulté dans le monde francophone. »

« Notre succès, nous le devons aussi à la confiance qui nous a été accordée par Nayla de Freige et par toute l'équipe de L'Orient-Le Jour, au soutien indéfectible du ministre Michel Eddé à qui nous tenons à rendre hommage ce soir, à la fidélité de nos lecteurs, à l'appui de nos sponsors : la Librairie Antoine et la Librairie Orientale (représentée ce soir par M. Maroun Nehmé) et à l'amitié des personnes ici présentes qui nous apportent régulièrement encouragements et conseils avisés. »

Et M. Najjar de conclure : « Je tiens à vous lire le message que vient de nous adresser un écrivain et éditeur français de renom, Charles Dantzig, à l'occasion de nos dix ans. Charles Dantzig dit ceci : "Dans le monde où nous vivons, où la brutalité n'a plus honte, où les tribuns de la plèbe répandent leur vulgarité de toutes les façons possibles, L'Orient littéraire maintient la parole de la littérature. C'est-à-dire une parole d'attention à la forme, une parole d'attention à la délicatesse. Et L'Orient littéraire le fait dans l'un des très rares pays du Proche-Orient où la littérature a encore la place qu'elle doit avoir." »

 

(Lire aussi : Près d'une centaine de personnalités lancent l'« Appel de Beyrouth pour une Méditerranée du vivre-ensemble »)

 

Les autres intervenants
Prenant à son tour la parole, le ministre de la Culture, Rony Arayji, a commencé par rendre hommage à L'Orient-Le Jour, « même s'il est parfois dur envers les politiciens ». Il a appelé sur ce plan l'ambassade de France à soutenir « ce dernier bastion de la francophonie dans la région ». M. Arayji a par ailleurs mis l'accent sur l'importance de la résistance culturelle, soulignant la nécessité d'œuvrer dans le sens de la « résistance culturelle afin de faire face à la barbarie ambiante ».

De son côté, l'ambassadeur de France a rendu un hommage marqué à L'Orient-Le Jour et à l'équipe de L'Orient littéraire, insistant sur leur rôle respectif dans la sauvegarde de la francophonie. M. Bonne a également évoqué dans ce cadre le souvenir de Samir Kassir.

Quant à l'ancien ministre Ghassan Salamé, il a lui aussi souligné l'importance de L'Orient littéraire, affirmant qu'il attend avec impatience, à Paris où il réside, la parution du supplément dont il a du plaisir à lire les articles écrits « par des amis ». M. Salamé a rendu un vibrant hommage à cette occasion à Hind Darwish, relevant qu'il avait pu apprécier son dynamisme et son dévouement lors du Sommet de la francophonie qui s'était tenu en 2002 à Beyrouth.

Dernier à prendre la parole, Marwan Hamadé a commencé par évoquer le souvenir de Samir Kassir, établissant un parallèle entre L'Orient littéraire et L'Orient Express dont le journaliste disparu avait la charge. M. Hamadé a souligné que ces deux publications constituent un exemple réussi de résistance culturelle face à l'obscurantisme ambiant.

 

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