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Liban - Nations unies

Le Conseil de sécurité préoccupé par « l’incapacité » du Parlement à élire un chef de l’État

Une déclaration présidentielle sur le Liban a été adoptée hier à New York.

Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité de ses 15 membres une déclaration présidentielle dans laquelle il a pressé le Liban d'élire un président de la République. Il a tenu à cet effet une brève réunion au cours de laquelle la déclaration a été votée. Le texte proposé par l'ambassadeur du Japon, Koro Bessho, dont le pays assume la présidente tournante du Conseil pour ce mois, a souligné « que l'élection d'un président, la formation d'un gouvernement d'unité et l'élection d'un Parlement d'ici à mai 2017 revêtent une importance fondamentale pour la stabilité du Liban et sa capacité à faire face aux problèmes de la région ».

« Le Conseil tient à exprimer dans les termes les plus énergiques la vive inquiétude que lui inspire la vacance de la présidence, qui dure depuis deux ans (...) et il est fortement préoccupé par l'incapacité répétée du Parlement à atteindre un quorum et à élire un président », a affirmé le Conseil de sécurité avant de relever que « la vacance et la paralysie politique qui en a résulté entravent fortement l'aptitude du Liban à s'attaquer aux problèmes de plus en plus pressants auxquels il fait face en matière de sécurité, ainsi que sur les plans économique, social et humanitaire ».
« Le Conseil exhorte les dirigeants libanais de respecter les mécanismes prévus par la Constitution et le pacte national, et appelle toutes les parties à agir de manière responsable, à placer la stabilité et les intérêts nationaux du Liban avant toute politique partisane, à faire preuve d'initiative et de souplesse, afin de convoquer de toute urgence une session parlementaire pour élire un président », selon le texte qui a appelé en outre « toutes les parties à participer à la négociation d'un accord de compromis pour mettre un terme à la crise politique et institutionnelle ».


(Lire aussi : Présidentielle : puisqu'une majorité pro-Aoun existe, qu'attend encore le Hezbollah pour cesser son boycott ?)

 

Après avoir salué « les efforts déployés par le Premier ministre, Tammam Salam, pour gouverner dans des circonstances de plus en plus ardues, le Conseil de sécurité demande à toutes les parties au Liban de donner à son équipe gouvernementale les moyens de véritablement fonctionner », en se disant « vivement préoccupé par l'incapacité du gouvernement à prendre des décisions essentielles ». Il a demandé aux dirigeants politiques libanais de « faire preuve d'unité dans l'intérêt de la nation, malgré leurs divergences politiques ».
Il s'est ensuite félicité de l'organisation des municipales dans les temps et encouragé de nouveau les autorités libanaises à poursuivre les préparatifs en vue de la tenue des élections législatives selon le calendrier établi, soit en juin 2017.

Le Conseil a aussi « encouragé toutes les parties au Liban à faire de nouveau preuve d'unité et de volonté afin d'éviter de basculer dans la violence et les conflits ». Il a souligné « l'importance des appels plus fermes à la modération lancés par les dirigeants libanais, y compris l'intensification des dialogues en cours et les appels à désamorcer les tensions sectaires ».

(Pour mémoire : Sigrid Kaag appelle les antagonistes à être « plus actifs » pour l'application effective de la 1701)

 

La politique de dissociation
Le Conseil de sécurité a condamné par la suite « avec la plus grande fermeté les actes de terrorisme commis sur le territoire libanais et rendu hommage à l'armée et aux forces de sécurité libanaises pour leur dévouement et leur rôle essentiel dans la prévention et la répression du terrorisme dans le pays ». Les membres du Conseil ont, à cet égard, de nouveau invité la communauté internationale à continuer d'appuyer l'armée libanaise en lui octroyant une assistance supplémentaire et rapide, jugeant fondamental le soutien à l'armée pour l'aider au niveau de la lutte antiterroriste et la protection des frontières.
Le Conseil a rappelé qu'il a demandé à plusieurs reprises à toutes les parties libanaises de « s'engager à nouveau en faveur de la politique de dissociation du Liban et de cesser toute implication dans la crise en Syrie, conformément à l'engagement souscrit dans la déclaration ministérielle de l'actuel gouvernement et dans la déclaration de Baabda du l2 juin 20l2 ».


(Pour mémoire : Ban « profondément préoccupé par l'incapacité du gouvernement à prendre des décisions »)

 

Estimant que le maintien de la stabilité du Liban est « indispensable à la stabilité et à la sécurité régionales », il a encouragé tous les partenaires régionaux à « s'employer de manière constructive à mettre fin à la vacance de la présidence et à empêcher que les crises dans la région aient des retombées au Liban. Le Conseil a en outre pressé la communauté internationale à maintenir son appui à la stabilité politique et économique du pays, notamment en continuant de lui porter assistance.
À cet égard, il s'est dit  gravement préoccupé par les conséquences de l'accueil au Liban de plus d'un million de réfugiés syriens immatriculés auprès du HCR, en relevant l'importance de leur nombre par rapport à la population locale. Il s'est arrêté sur les incidences sur les communautés d'accueil, la stabilité et la sécurité du Liban et l'ensemble de la région, avant de juger que « pour préserver la stabilité et la sécurité du Liban, il est indispensable de l'aider à gérer les conséquences de l'afflux de réfugiés, notamment dans la fourniture de services dans des domaines essentiels tels que l'éducation et la santé ».

Le Conseil s'est enfin félicité de la déclaration d'intention présentée par le Liban à la Conférence de soutien à la Syrie et à la région tenue en février 2016 et préconisé qu'elle soit appliquée dans son intégralité en vue d'appuyer la stabilité du Liban.

 

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