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Liban - Communautés

Le synode de l’Église melkite s’ouvre dans un climat de divisions et d’épreuve de force

Les contestataires réclament la démission de Grégoire III et ont provoqué hier un défaut de quorum.

La séance d’ouverture, à Aïn Trez, du synode annuel de l’Église grecque-catholique. Photo Ani

Le synode de l'Église grecque-catholique s'est ouvert hier à Aïn Trez (Aley), siège d'été du patriarcat, dans un climat de divisions et d'épreuve de force, en raison d'une fronde dirigée contre le patriarche Grégoire III (83 ans) par un groupe de dix évêques dont le plus influent est l'archevêque de Beyrouth, Cyrille Bustros (77 ans), qui exigent sa démission.

Jugeant que le patriarcat de Grégoire III Laham a trop duré (il a été intronisé en 2000), les évêques réclament l'élection d'un nouveau patriarche. Ils ont porté leur cause au Saint-Siège qui, très sagement, a décidé de ne pas interférer dans une affaire considérée comme étant du ressort exclusif de l'Église grecque-catholique, puisque n'ayant pas trait à des questions disciplinaires ou autres.

La fronde épiscopale a empêché hier le quorum d'être atteint, conférant à l'assemblée et aux débats qu'elle a conduits un cachet non officiel. Sur un ensemble de 22 évêques en fonctions, seuls onze se sont présentés, alors que le quorum était fixé à douze évêques (la moitié plus un). Les évêques reprochent en particulier à l'équipe en place une mauvaise gestion des finances du patriarcat, croit-on savoir.
En échange, on reproche, de source indépendante, aux évêques contestataires de nourrir des convoitises à l'égard du patrimoine foncier et financier de l'Église grecque-catholique. À l'ouverture du synode, le patriarche a prononcé un discours dans lequel il a invité les contestataires « à un débat respectueux, franc et transparent, dans un esprit de dialogue et de charité ».

Par ailleurs, le saint synode a évoqué informellement la dramatique situation de guerre qui affecte la Syrie, l'Irak et la Palestine, et indirectement, le Liban et l'Égypte. Il a passé en revue la situation de la diaspora poussée vers l'Europe, en particulier vers la Suède et en Allemagne.

 

« L'Église des Arabes »
Par contre, il n'existe pas de structure paroissiale melkite en Amérique latine, qui accueille des vagues d'émigrants, alors même qu'une crise de vocations sacerdotales se manifeste.
Sur le plan local, le patriarche a lancé, dans son discours d'ouverture, un appel fervent en faveur de l'élection d'un nouveau président de la République, à l'ombre d'une situation de sécurité précaire.
Le patriarche a insisté sur l'obligation de ne jamais dissocier, dans la région, l'avenir des chrétiens de celui des musulmans. « Nous sommes l'Église des Arabes et celle de l'islam », a-t-il lancé, blâmant l'Europe pour son hésitation à défendre les droits de l'homme et à combattre Daech.
Le synode s'achèvera samedi, en principe, sauf surprise.

 

 

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