« Conflits » sur l’escalier Saint-Nicolas

Le Cabriolet Film Festival s'est déroulé le week-end dernier sous des températures estivales, après avoir été repoussé d'une semaine par les intempéries. Durant trois jours, les escaliers Saint-Nicolas de Gemmayzé se sont revêtus de coussins et de banquettes pour accueillir les promeneurs et passionnés de cinéma. Pour cette huitième édition cinéphile dans les rues de Beyrouth, la douceur des soirées avait un goût collant de doughnut et de pop-corn, distribués aux amateurs du court-métrage. Une musique aux airs de Django Reinhardt flottait parfois dans l'air. L'on se serait cru dans un film tout droit sorti des années 20. En face, l'écran réveillait les premiers temps du 7e art au son langoureux de la trompette. Au programme, des courts-métrages venus de 16 pays différents collectés autour du thème du conflit.
3, 2, 1... Le vieux minuteur lançait le début des soirées riches en scénarios. Des airs de tontons flingueurs dans la « jungle » de Calais se succèdent sur l'un des deux écrans installés, derrière les silhouettes figées et obscures des spectateurs. Parmi la multitude des œuvres projetées, des films espagnols, allemands, libanais, mexicains. Zeigt : un film d'animation mettant en scène des Voldemort armés de cannes à pêche qui se battent avec gravité pour une boîte à musique. Un ton léger qui contraste avec l'inquiétude des visages qui se superposent à l'écran. Chaque personnage tente de faire face à son destin, parfois fait de larmes et de révoltes, de supplications et de tragédies. On regrette des sous-titres peu clairs, on apprécie la diversité des sujets. Au même moment, à Vancouver, le festival « Conflit » donnait à voir à la communauté libanaise des courts-métrages qui parlent du Liban, de sa culture et de ses paradoxes, qu'évoque Ibrahim Samaha, à l'origine de ce festival. Début août, une nouvelle édition est prévue à Byblos sur le thème des migrants. À ne pas manquer.