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Liban - Crise des réfugiés

Un groupe d’associations adresse une lettre ouverte à Ban

Un groupe d'associations de la société civile a adressé une lettre ouverte au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, en marge du sommet d'Istanbul, l'appelant à traiter en urgence quatre points bien déterminés pour trouver une solution à la crise des réfugiés.

Voici le texte de la lettre ouverte :
« Le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés par capita à travers le monde. Ce sont ainsi 1,5 million de réfugiés syriens et plus de 300 000 réfugiés palestiniens qui vivent actuellement dans ce pays. Cinq années se sont écoulées depuis le début de la crise syrienne et les conditions de vie des réfugiés et des communautés hôtes libanaises continuent de se détériorer. La crise se prolonge et devient de plus en plus complexe. La situation actuelle présente des défis majeurs pour l'action humanitaire, et ce, particulièrement pour le Liban. En effet, ce pays fait face, de façon récurrente et depuis quarante ans, à une succession de crises et d'urgences.

« Votre rapport "One Humanity: Shared Responsibility", publié dans le cadre du Sommet humanitaire international, qui a eu lieu à Istanbul les 23 et 24 mai 2016, appelle à ce que personne ne soit oublié, en particulier les populations affectées par les déplacements massifs. Nous, organisations locales et internationales actives au Liban, considérons que, dans le cadre du Sommet humanitaire international, il est urgent de traiter les quatre points suivants afin de s'assurer que les réfugiés et les communautés qui les accueillent ne soient pas oubliés.

« 1. Prévenir et mettre fin aux conflits. Les dirigeants internationaux doivent trouver une solution politique pour que cesse le conflit en Syrie. Avec environ 13,5 millions de personnes faisant face à des besoins importants en Syrie, 5 millions de réfugiés vivant dans les pays environnants et un processus politique paralysé, la situation devient de plus en plus précaire et exige une action urgente afin d'avancer vers une paix durable (Responsabilité 1), de respecter le droit international humanitaire (Responsabilité 2) et de se réengager pour la protection internationale des réfugiés (Responsabilité 3).

« 2. Résoudre les causes profondes des conflits afin de prévenir les crises récurrentes. L'action humanitaire doit reconnaître que la prise en considération des dimensions politiques, économiques et sociales des conflits est la réponse la plus pérenne afin de prévenir et de gérer les crises humanitaires. Nous appelons donc les dirigeants internationaux à adresser de façon prioritaire les causes des conflits par le biais d'approches fondées sur les droits. Nous les appelons en outre à réitérer leur engagement global afin d'améliorer les liens entre les réponses humanitaires et les actions de développement (Responsabilité 4).

« 3. Prioriser la complémentarité de l'action humanitaire et mettre une plus grande emphase sur les réponses contextualisées et localisées aux crises. Les populations affectées par les crises voient leurs besoins davantage satisfaits lorsque la communauté humanitaire s'assure que la réponse est adaptée au contexte local. La reconnaissance de l'efficacité et de l'expertise de la société civile locale est essentielle pour répondre aux crises. Elle permet aussi d'adapter les approches standardisées, reliées à l'aide humanitaire. Les avantages comparatifs des acteurs internationaux, nationaux et locaux, incluant les mobilisations ancrées localement, doivent guider l'action humanitaire. Nous appelons donc les dirigeants internationaux à s'assurer que les organisations de la société civile locale puissent jouer un rôle plus important et disposent d'un leadership significatif au sein de l'action humanitaire. Cela doit être réalisé à travers la mise en œuvre de partenariats justes entre les ONG locales, les ONG internationales et les organisations intergouvernementales (sur la base des principes de partenariat, approuvés par la Global Humanitarian Platform en juin 2007), de réponses basées sur un leadership inclusif de tous les acteurs, d'un processus décisionnel qui intègre pleinement les organisations locales ainsi que de mécanismes de financement originaux qui permettent que davantage de ressources soient mobilisées et dirigées directement vers les acteurs locaux (Responsabilités 4 et 5).

« 4. Reconnaître le rôle du volontariat comme un vecteur d'expertise locale dans l'action humanitaire. Les populations locales sont les premières personnes qui répondent aux crises. Leurs compétences et leur engagement, en la matière, doivent être reconnus et intégrés dans une réponse nationale et internationale compréhensive. Nous appelons ainsi les dirigeants internationaux à considérer et traiter les populations locales et les volontaires comme des acteurs-clés et à part entière de l'action humanitaire (Responsabilité 4).

(...) Nous estimons qu'il est essentiel de répondre à ces préoccupations critiques afin de réaliser notre engagement collectif à l'égard des populations affectées par les crises. Nous souhaitons par ailleurs que le sommet d'Istanbul permette de proposer des actions concrètes pour mettre fin aux conflits, alléger les souffrances et réduire les risques qui y sont inhérents. »

Voici la liste des associations signataires de cette lettre : ABAAD- Resource Centre for Gender Equality, ADRA Lebanon, Al Amal Institute, Al Majmoua, Amel Association International, Association Najdeh, Basmeh & Zeitooneh, Besme International Group for Humanitarian Assistance, Care, Caritas Lebanon, Common Bond Institute, Dawaer Foundation, Diakonia, Lebanon Office, Dorcas Lebanon | Relief & Development, DRC Lebanon, Fair Trade Lebanon, Handicap International, Humanitarian Forum UK, International Alert, International Center for Organizational Development (ICOD), International Humanistic Psychology Association, Intersos, Islamic Relief Worldwide, Karma-Support for diseased Children and Adolescents in Lebanon, Kvinna till Kvinna, Lamset Ward, Lebanese Center for Human Rights (CLDH), Lebanese Developers, Lebanese Women Democratic Gathering, Lebanon Support, LOST-Lebanese Organisation for Studies and Training, Makassed Foundation, Makhzoumi Foundation, Manna Charity, Médecins du monde, Medical Teams International, Mercy Corps, Migration Services and Development, Mouvement social, Palestinian Child and Youth Institute, Première urgence-Aide médicale internationale, Sawa for Development and Aid, Solidar Suisse, Tabitha for Relief and Development, The Sweater & Wheat Relief Association, Terre des hommes Italia, The National Institution of Social Care and Vocational Training (Beit Atfal Assumoud), Triumphant Mercy Lebanon, URDA, World Vision International, Youth for Development.

Un groupe d'associations de la société civile a adressé une lettre ouverte au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, en marge du sommet d'Istanbul, l'appelant à traiter en urgence quatre points bien déterminés pour trouver une solution à la crise des réfugiés.
Voici le texte de la lettre ouverte :« Le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés par capita à travers le...

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