Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Beyrouth insight

Doumit Raïdy fait sa révolution (en 3D)

Il a grandi dans l'impression. Il s'épanouit dans la 3D. Doumit Raïdy découvre une nouvelle dimension. Et une nouvelle passion.

Doumit Raïdy et ses œuvres exposées aujourd’hui à la galerie Minotti. Photo Maria Matta

« J'ai grandi dans l'imprimerie de mon père. J'y passais tout mon temps libre, notre maison se trouvait juste au-dessus », confie Doumit Raïdy, confortablement installé dans son bureau, entouré des pièces en 3D qu'il crée et produit depuis quelques mois. « Faire le même métier que lui était inévitable. J'ai appris à aimer ça. Chaque jour, avec chaque client, chaque magazine, chaque projet, il se passe quelque chose de nouveau. » C'est certainement Joseph Raïdy, un des pionniers dans l'impression moderne au Liban – il a fondé son imprimerie en 1973 –, qui a transmis à son fils la passion et le savoir-faire d'un métier qui ne cesse de se transformer, surtout depuis quelques années, et l'apparition des machines 3D. Une technologie qui va très vite bouleverser tous les domaines professionnels.

Avec un BA en finances et un master en impression et édition, le jeune directeur général, 33 ans, est rentré au pays en 2005, a pris en charge la direction de la branche Raïdy Printing Group et ses 130 employés à Dubaï en 2007 puis, quelques années plus tard, s'est retrouvé au Liban où il semble se plaire. « En pleine crise économique, confie-t-il, j'ai cherché à diversifier nos activités. » Attiré par la 3D qui commençait en 2011 à se démocratiser et devenir plus accessible, il s'y intéresse de plus près. Il participe aux premiers Salons et conférences organisés à Londres et ailleurs dans le monde, et devient en 2015 le distributeur exclusif de deux des plus grandes marques de machines pour imprimer en 3D : Ultimaker et WASP. « J'ai découvert les infinies possibilités de cette nouvelle technique, poursuit-il. On peut imprimer en plastique, en résine, en fer et même... en chocolat. » D'une petite pièce de rechange de voiture ou autre à un immeuble de deux étages, tout est possible. Jusqu'à imaginer, dans un avenir proche, des avions fabriqués avec ce procédé, bien plus légers et plus économiques.

Nouveau défi et nouvelle passion pour Doumit Raïdy, qui se lance dans l'aventure avec trois slogans : Discover what you can create, Be part of the revolution, bring any design to life et Print the future today. En gros, cela donne en français : « Découvrez ce que vous pouvez créer, participez à la révolution, donnez vie à n'importe quel design et imprimez le futur aujourd'hui ». « Les industries qui peuvent bénéficier de cette technique sont nombreuses, poursuit-il. Les architectes et les designers qui peuvent ainsi voir et montrer les prototypes de leur produit en volume, et donc d'une manière plus réelle. Le domaine médical, il sera possible de voir, par exemple, un bras cassé en état et taille actuels, avant une intervention, ou réellement visualiser le résultat d'une chirurgie plastique avant de se lancer dans une intervention. Les bijoutiers, les écoles et universités, qui réunissent la « génération trois D », et enfin les personnes qui ont envie d'en faire un hobby ou plus.

Déclinaisons artistiques
Doumit Raïdy fait partie de ces derniers. Depuis quelques mois, il s'est lancé dans la création d'objets sur ordinateur, assisté par son équipe. Des petits objets en résine et en plastique. Les amis applaudissent et l'encouragent à continuer. Il diversifie les formes, les thèmes et les tailles, pour arriver à composer une série qui comprend un ours, un cheval, un chien, une bouteille de Coca et une silhouette de femme. Chacun des thèmes choisis est décliné en trois tailles, allant jusqu'à 70 cm, et 4 couleurs : le noir, le blanc, le gris et le rouge. « Chaque pièce est une pièce unique, précise-t-il. Le processus est long mais le résultat satisfaisant. » Pour preuve, les séries qu'il continue à développer et la sculpture spécialement créée et offerte à l'ONG Heartbeat, un ours blanc avec un cœur rouge comme la vie.
Les pièces de Doumit Raïdy seront exposées, auprès d'autres artistes, aujourd'hui 23 mai à la galerie Minotti*, dans le cadre du Beirut Design Week. « Et ce n'est qu'un début », confirme-t-il, des idées (en 3D) plein la tête.

*Rue Accaoui, Beyrouth. De 18h à 22h.

« J'ai grandi dans l'imprimerie de mon père. J'y passais tout mon temps libre, notre maison se trouvait juste au-dessus », confie Doumit Raïdy, confortablement installé dans son bureau, entouré des pièces en 3D qu'il crée et produit depuis quelques mois. « Faire le même métier que lui était inévitable. J'ai appris à aimer ça. Chaque jour, avec chaque client, chaque magazine,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut