Arriba, arriba el « Cinco de mayo » !

Aujourd'hui 5 mai, c'est la grande fiesta du cinco de mayo. Une commémoration mexicaine célébrée aux États-Unis avec autant d'ardeur, si ce n'est plus, que dans son pays d'origine. Cette date correspond à un événement qui remonte à 1862: la victoire des forces républicaines mexicaines, menées par le général Ignacio Zaragoza, sur les forces du gouvernement conservateur et le corps expéditionnaire français, dans la bataille de Puebla du 5 mai de cette année-là. Elle a pris aux États-Unis l'ampleur qu'on lui connaît avec le mouvement et la prise de conscience des étudiants Chicanos (Mexicains vivant aux États-Unis), dans les années 60, et le triomphe des leurs sur les envahisseurs européens durant la bataille de Puebla. Honorant, par la même occasion, leur patrimoine culturel hérité des Aztèques.

Confusion avec la fête nationale
Ils ont alors choisi cette date pour en faire «leur» jour qui, en fait, est devenu plus important que celui de l'indépendance du Mexique, le 16 septembre. Une date qui correspond à l'appel au soulèvement contre la couronne espagnole, en 1810. Autre argument de poids dans cette décision, le héros de cette bataille, le général Zaragoza, né au Texas, qui a permis de faire le lien entre les deux pays. Le pont a si bien fonctionné, qu'actuellement la population hispanique (qualifiée d'abord de chicanos, puis de latinos) représente 50% de la population américaine.
Il reste que le cinco de mayo, toujours festif, est l'occasion de faire la part belle à la culture mexicaine. Danses, musiques, costumes traditionnels et, évidemment, plats et boissons mexicains envahissent les rues tous les 5 mai, spécialement dans le sud-est des États-Unis, attirant également un très grand nombre d'aficionados américains qui ont notamment appris à troquer une taco contre une chaloupa. Un mets composé de simples tortillas de maïs frites et garnies de viande, d'oignons et de salsa, qui tiendrait son nom de la forme de bateaux aztèques utilisés dans l'ancienne ville de Tenochtitlan et appelés chalupas.

Au-delà du boire et du manger
À noter que la cuisine traditionnelle mexicaine, «culture communautaire, vivante et ancestrale», est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. Des recettes colorées, épicées, qui ont alléché le voisin yankee, devenu féru de Tex-Mex. Ainsi fonctionne le melting-pot...
Dépassant l'aspect «boire et manger», plusieurs organisations culturelles hispano-américaines ont organisé des conférences en plaçant cette fiesta du 5 mai dans son contexte historique. Pour le Lazos America Unida Advocacy Group, «c'est certes un moment festif, mais les gens doivent commencer à penser à l'événement lui-même et remercier les Mexicains pour ce qu'ils ont fait pour leur pays dans la guerre contre la France: un peuple pauvre, un peuple indigène qui a vaincu la plus importante armée du monde».
Quant aux célébrités américaines d'origine mexicaine ou ayant vécu aux États-Unis, elles sont légion et cela dans tous les domaines. À commencer par l'iconique couple de l'art pictural Frida Kahlo et Diego Rivera. Suivent, parmi tant d'autres, Salma Hayek et Jessica Alba au cinéma et Joan Baez dans la chanson. Le sport, les affaires et les sciences sont également marqués par la patrie de Zapata et de Poncho Villa.

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