Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

Alep meurtrie par de nouveaux raids

Un arrêt des hostilités devrait entrer en vigueur aujourd'hui, dans les régions de Lattaquié et de la Ghouta orientale.

Hier, après des bombardements dans le quartier rebelle d’al-Qatarji, à Alep. Ameer Alhalbi/AFP

Les bombardements ont encore semé la mort hier à Alep, tuant des dizaines de personnes. « La terre est en train de trembler sous nos pieds », a témoigné un habitant du quartier de Boustane al-Qasr, de nouveau pris pour cible hier par des raids de l'aviation du régime. « Les bombardements n'ont pas arrêté dans la nuit, on n'a pas fermé l'œil », a-t-il précisé à l'AFP. Pour les habitants d'Alep, la trêve imposée fin février par les Russes et les Américains au régime et aux rebelles n'est plus qu'un lointain souvenir. Plus de 230 civils ont en effet péri en une semaine dans les bombardements ayant touché la grande ville du nord, divisée depuis 2012. Pour la seule journée d'hier, 13 personnes ont été tuées dans les quartiers tenus par le régime et 17 côté rebelle, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui a précisé que des dizaines de personnes ont été blessées.

« Point de rupture »
Une frappe de l'aviation du régime a notamment touché une clinique dans la partie rebelle d'Alep, blessant plusieurs personnes, selon la Défense civile. Un correspondant de l'AFP a pour sa part constaté que la clinique touchée par les frappes avait été à moitié détruite. « C'est un établissement au service des civils, il n'y a pas de présence armée ici », a lancé à l'AFP son directeur, Hassan al-Ahmad. Médecins du monde, qui soutenait cette clinique, a dénoncé « l'escalade » de la violence en Syrie.
Ces derniers bombardements surviennent au surlendemain de frappes contre l'hôpital al-Qods qui ont fait une trentaine de morts, dont un pédiatre (voir par ailleurs), un dentiste et des enfants. Une opération qui a suscité une vague d'indignation dans le monde. Par peur de nouveaux bombardements, la prière hebdomadaire a été suspendue pour la première fois dans les quartiers rebelles, selon une instance religieuse. Et en ce vendredi saint pour les orthodoxes, Nour Chmeilane, une chrétienne de 25 ans d'un quartier d'Alep-Ouest, a renoncé à aller à la messe. « Nous avons mis nos affaires dans une seule valise et nous nous préparons à partir à tout moment », témoigne-t-elle.Pour le Comité international de la Croix-Rouge, Alep est désormais « aux portes d'un désastre humanitaire ». Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'Onu, Zeid Ra'ad al-Hussein, a pour sa part dénoncé un « mépris monstrueux pour les vies de civils par toutes les parties au conflit ».

« Attaques aveugles »
Après l'appel qu'avait lancé jeudi l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour réactiver la trêve, Russes et Américains ont annoncé hier un accord à minima sur l'arrêt des hostilités sur deux fronts, mais pas à Alep. Le compromis porte sur le nord de Lattaquié, un fief du régime dans l'ouest syrien, et la Ghouta orientale, une région rebelle à l'est de Damas. L'agence russe Ria-Novosti a fait état hier de « l'introduction d'un processus de détente » dans ces régions « à partir de (hier soir) minuit ».
Michael Ratney, l'émissaire spécial américain pour la Syrie, a confirmé « un nouvel engagement de cessation des hostilités ». À Washington, le département d'État a rendu compte d'un nouvel appel téléphonique entre le secrétaire d'État John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov au cours duquel ils ont parlé du « renforcement de la cessation des hostilités dans des régions de Syrie ».
Du côté de l'opposition syrienne, le Haut Comité pour les négociations (HCN), l'instance chargée de représenter les principaux groupes de l'opposition aux négociations de paix avec le régime à Genève, a dénoncé dans une lettre à Ban Ki-moon « des attaques aveugles contre les civils » à Alep. « Ce n'est pas le moment de parler de processus politique après les massacres horribles et les violations systématiques de la trêve », a condamné sur Twitter Riad Hijab, coordinateur du HCN. D'après Kadri Jamil, un représentant de l'opposition syrienne cité par les agences de presse russes, la nouvelle trêve s'appliquera également à Alep. Aucune confirmation de cette information n'a pu être obtenue.
Une source militaire syrienne a en outre annoncé que cette trêve ne concernerait pas Alep parce qu'il y a « des terroristes qui n'ont pas cessé de frapper la ville et ses habitants ». « Il y a un grand nombre de martyrs à Alep, c'est la raison pour laquelle la situation est différente là-bas », a ajouté cette source.

(Source : AFP)

Les bombardements ont encore semé la mort hier à Alep, tuant des dizaines de personnes. « La terre est en train de trembler sous nos pieds », a témoigné un habitant du quartier de Boustane al-Qasr, de nouveau pris pour cible hier par des raids de l'aviation du régime. « Les bombardements n'ont pas arrêté dans la nuit, on n'a pas fermé l'œil », a-t-il précisé à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut