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Cinema- - Entretien

Le « Submarine » de Mounia Akl, en apnée dans le bruit et la fureur des déchets

La sélection Cinéfondation a choisi, pour sa 19e édition, 18 films (14 fictions et 4 animations) parmi les 2 300 qui ont été présentés par des écoles de cinéma du monde entier. On y retrouve la jeune réalisatrice libanaise Mounia Akl avec son film « Submarine ». Elle a répondu aux questions de « L'Orient-Le Jour » avant son départ pour Cannes.

Mounia Akl sur le tournage.

Comment a eu lieu le processus de sélection de la Cinéfondation ?
La Cinéfondation, qui est une catégorie de la compétition officielle de Cannes, reçoit des films du monde entier, issus d'écoles de cinéma, mais l'école ne participe pas à une sélection préliminaire. L'équipe présente son film, comme pour tout autre, et attend la réponse. Columbia ne fait pas partie de ce processus. Ainsi, c'est le Festival de Cannes qui a contacté la doyenne de l'école de cinéma de la Columbia University pour lui annoncer qu'une réalisatrice, une de leurs étudiantes, fait partie de la sélection. Vu que c'est mon projet de thèse, c'est donc évidemment l'Université de Columbia ainsi que le Liban qui sont représentés à la Cinéfondation à travers Submarine,
Par ailleurs, la sélection des courts métrages diffère de celle de la Cinéfondation – c'est une question de durée. Le film ne doit pas faire plus de 15 minutes pour les courts métrages. Vu que le mien est de 21 minutes, je ne l'ai présenté qu'à la Cinéfondation. Une autre condition est importante : un film non issu d'une école ne peut être dans la catégorie de la Cinéfondation, alors que l'inverse est faux.

Combien de temps a nécessité le tournage ?
Le tournage a eu lieu en 6 jours et demi. Six jours intenses, mais magiques. Les imprévus rencontrés sur certains des lieux que nous avions choisis ont ralenti le tournage, mais, comme toujours, ces imprévus on été à l'origine de belles surprises.

 

(Lire aussi : Cannes, avant ou après Cannes ?)

 

Yumna Marwan a été une des actrices principales de The Valley, de Ghassan Salhab. Votre choix s'est porté sur elle dès le début ?
C'était un réel plaisir de travailler avec Yumna. C'est une actrice que je suis depuis un petit bout de temps. Nous avions mutuellement envie de nous rencontrer. Lorsque j'ai commencé à écrire le scénario, j'ai d'abord pensé à elle. Ensuite, j'ai commence à écrire le court, dont le personnage principal est le même que celui du long. C'était l'occasion d'établir une relation professionnelle avec Yumna, de voir comment nous collaborerions ensemble et surtout, de voir si nous étions sur la même longueur d'onde. Au-delà de son talent, c'était une véritable entente, aux niveaux humain et professionnel. Elle a compris le personnage et s'y est retrouvée.
Cette collaboration était l'une des plus riches que j'aie jamais eue. Yumna est bien plus qu'une actrice – et d'ailleurs, c'est une autodidacte. J'ai hâte de travailler avec elle sur mon prochain projet. Elle m'inspire, et je lui en suis reconnaissante.

Pourquoi le titre Submarine? Et êtes-vous fidèle à votre équipe de tournage ?
Submarine dans le film est un pub, un lieu de rencontre. C'est là où tout le monde se retrouve autour d'un verre, mais également après les émeutes et les protestations. C'est un bol d'oxygène, alors que le pays est dans l'asphyxie totale – l'action a lieu en pleine crise des déchets mais à une époque indéterminée).
Quant à l'équipe, je pense que nous travaillerons toujours ensemble. Nous avons grandi ensemble dans ce domaine, parfois séparément, sans jamais manquer de nous retrouver. Ces personnes-là sont ma seconde famille. Je pense à Cyril Ariss, avec qui j'ai découvert le cinéma, quand nous avions, la même année, décidé de tout laisser tomber au Liban pour cette aventure. Par la suite, j'ai joué dans son film précédent, qu'il a produit. Nous avons tous deux un regard critique sur le travail de l'un et de l'autre. De même, Jinane Chaaya, ma proche amie et productrice dévouée à l'énergie débordante. Sans oublier Issa Kandil, designer de production, qui a créé un véritable monde pour ce film, bien que le scénario semblait trop ambitieux pour le budget alloué. Sans oublier Rawad Hobeika, ingénieur son, ou Clara Roquet, ma coscénariste espagnole rencontrée durant mon master à la Columbia University et avec qui je collabore depuis 4 ans.

En quoi votre formation d'architecte à l'Alba a modifié votre regard cinématographique ?
J'ai grandi entourée d'architectes et d'artistes. Ma formation d'architecte a été comme une boussole. Il y a peu de domaines, à mon avis, qui soient autant complices que l'architecture et le cinéma. L'architecture a évidemment sculpté mon regard, ma perception de l'espace, sa relation avec le temps ainsi que l'être humain. Cela m'a offert une méthode pour voir et m'a permis de mieux comprendre l'espace. L'architecte, tout autant que le cinéaste, met en scène la vie. Et pour pour les deux, le rêve est un passage obligé.

 

Pour mémoire
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