Hollande salue "la mission dangereuse mais impérieuse" de la France contre l'EI

Le président français François Hollande a salué mardi la "mission dangereuse mais impérieuse contre le terrorisme" des militaires français opérant depuis la Jordanie des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

"Je voulais ici vous témoigner mon soutien et (vous faire part) de la reconnaissance de la Nation pour la mission que vous accomplissez", a déclaré M. Hollande devant les militaires français engagés dans le cadre de l'opération Chammal, sur la base aérienne jordanienne Prince-Hassan, à une centaine de kilomètres au nord-est d'Amman.
Avant son intervention, le président français a accueilli sur le tarmac les équipages de deux Mirage revenant d'une mission.

Revenant "d'une mission de guerre au-dessus du territoire irakien et en appui aux troupes au sol de l'armée régulière irakienne", le commandant Thibault a indiqué aux journalistes qu'il n'y avait "pas de mystère à voir que l'avion n'a plus de bombes sous son fuselage". "Oui, des éléments ont été détruits lors de ce vol", a-t-il ajouté.
Depuis novembre 2014, c'est de cette base que décollent les Mirage français --huit y sont stationnés-- pour bombarder des cibles de l'EI en Syrie et Irak dans le cadre de la campagne de la coalition conduite par les Etats-Unis.

"A ce jour près de 4.000 vols français ont été conduits en Irak et en Syrie dans le cadre de l'opération Chammal", a relevé M. Hollande, soulignant qu'ils avaient participé au recul des forces de l'EI qui ont perdu "25% à 30%, peut-être davantage" du territoire qu'elles avaient conquis.
"Nous avons désorganisé ses structures (de l'EI), réduit ses capacités d'action", a ajouté M. Hollande, louant les équipages français "pour leur sang froid et leur professionnalisme" et rendant également hommage aux Jordaniens "en première ligne contre Daech" (acronyme arabe de l'EI).
Mais "l'action militaire ne peut suffire", a indiqué le président français, mettant en avant la nécessité de trouver une solution politique.

"C'est ce qui se joue dans les négociations intersyriennes", a-t-il dit, en référence aux pourparlers de paix à Genève qui ont subi un coup après l'annonce de l'opposition de la suspension "formelle" de sa participation.
Selon M. Hollande, l'opposition syrienne "a montré qu'elle était constructive". "Les manquements (à la trêve entrée en vigueur fin février entre régime et rebelles, ndlr) ne viennent pas d'(elle) mais du régime" de Bachar el-Assad, a-t-il lancé.