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Liban - Pour préserver l’espoir

« Je devais appeler ma femme à mon arrivée dans la Békaa, je ne l’ai jamais fait »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Wajih Zahlan en compagnie de deux de ses quatre enfants.

À l'âge de 38 ans, j'étais marié et père de quatre enfants. Je vivais à Aley et travaillais comme chef d'équipe dans le bâtiment. La guerre durait depuis des années, mais j'étais résolu à vivre ma vie comme avant. Je n'étais affilié à aucun parti politique et n'avais d'ailleurs aucune attirance pour toute forme d'activisme. Ce qui m'importait était mon travail et ma famille. J'étais un homme fort et j'aimais travailler avec mes mains. Mon fils Ayman, qui était tout petit à l'époque, me croyait si fort qu'il disait que je pouvais briser une pierre de mes propres mains.
J'aimais passer les soirées avec mes amis et ma famille, souvent réunis chez nous pour écouter et jouer de la musique. J'aimais chanter. La vie était belle.
Mais la vie a été interrompue. La mienne, mais aussi celle de mes proches. Le 12 août 1982, je devais me rendre dans la Békaa pour mon travail.
Je suis parti à 5h du matin, ma famille dormait encore. Je devais appeler ma femme à mon arrivée dans la Békaa. Mais je ne l'ai jamais fait.
Ma voiture a été retrouvée pas loin de chez nous, près de Bhamdoun. Les efforts de mes enfants pour me retrouver ont mené mon fils jusqu'à un centre de détention abandonné. Là, il a trouvé plusieurs passeports appartenant apparemment à ceux qui avaient été détenus dans ce lieu. Parmi ces passeports, il y avait le mien.
Mon nom est Wajih Zahlan. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

* « Fus'hat amal » est une plate-forme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de «Fus'hat amal» à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

 

Les témoignages précédents

« J'avais 17 ans le jour où j'ai été enlevé »

« Nous ne sommes jamais allés plus loin que l'intersection du Musée »

« Des hommes armés ont fait irruption à 3h du matin et m'ont embarqué »

« J'ai disparu lors du massacre de Sabra et Chatila »

« J'étais au travail quand j'ai reçu un appel des services de renseignements syriens »

À l'âge de 38 ans, j'étais marié et père de quatre enfants. Je vivais à Aley et travaillais comme chef d'équipe dans le bâtiment. La guerre durait depuis des années, mais j'étais résolu à vivre ma vie comme avant. Je n'étais affilié à aucun parti politique et n'avais d'ailleurs aucune attirance pour toute forme d'activisme. Ce qui m'importait était mon travail et ma famille....

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