Dans les milieux politiques libanais, des informations alarmantes et alarmistes circulent. Certaines portent sur les mesures économiques et politiques que compte prendre l'Arabie saoudite, et la Ligue arabe dans son sillage, contre le Liban et les Libanais. Mais d'autres, encore plus inquiétantes, exposent les menaces sécuritaires qui pèsent actuellement sur le Liban.
Selon ces informations qui restent pour l'instant discrètes dans les médias, il s'agirait d'un plan de déstabilisation du Liban qui commencerait par le Nord. L'annonce de l'arraisonnement par les autorités grecques d'un bateau transportant des armes vers le Liban accréditerait l'existence d'un tel plan. Il serait par exemple question d'ouvrir un nouveau front à la frontière libano-syrienne par la porte de Wadi Khaled. Cette région est considérée comme échappant au contrôle de l'armée libanaise, surtout depuis que de l'autre côté de la frontière, l'armée officielle syrienne a réussi à reprendre le contrôle des localités et des collines qui pouvaient constituer une menace en continuation de la profondeur libanaise. Depuis la libération de Qousseir et de Qalaat el-Hosn, l'utilisation du nord du Liban pour mettre en difficulté l'armée syrienne dans cette région limitrophe n'est plus de mise. Mais cela ne signifie pas que cette région ne peut pas être utilisée pour susciter des troubles au Liban.
De plus, la région de Wadi Khaled a été la première au Liban à accueillir des réfugiés syriens, et si auparavant des ONG internationales et des institutions de l'Onu les avaient pris en charge, désormais, la plupart de ces organismes sont partis pour ne laisser sur les lieux que les associations qui ont une identité religieuse affichée et des moyens en provenance des pays du Golfe. D'après ces informations sécuritaires, sous couvert d'aides humanitaires, des ONG se chargeraient ainsi d'effectuer un recensement des réfugiés en essayant de déterminer parmi eux les hommes ayant suivi un entraînement au maniement des armes en Syrie (où le service militaire est obligatoire) et qui seraient donc susceptibles d'être recrutés dans des projets de déstabilisation.
Dans le cadre des informations sur un plan de déstabilisation du Liban, il serait aussi question de réarmer des groupes de jeunes à Tripoli et de réactiver certaines cellules extrémistes dans le nord du pays. Les scénarios les plus catastrophiques circulent, faisant état d'une possible prise de contrôle de l'aéroport de Qleiaat, dans le Akkar, après avoir porté un coup dur à l'armée libanaise. Les scénarios prévoient aussi le réveil des cellules dormantes du camp de Aïn el-Héloué et une série d'incidents entre Saïda et Khaldé en passant par Saadiyate où le calme n'est toujours pas revenu.
Face à ces scénarios, une source sécuritaire affirme que même si les menaces existent, il n'y a pas de véritable crainte d'une déstabilisation généralisée. L'armée libanaise et les services de sécurité sont vigilants, et le parapluie international continue de protéger le Liban. La position américaine à ce sujet est très claire et le message que l'administration américaine envoie régulièrement à ses interlocuteurs libanais et arabes rappelle le soutien de Washington à la stabilité du Liban et à l'armée libanaise en particulier. La source sécuritaire est donc catégorique, il n'y a pas à craindre un coup de force contre l'armée dans le nord du pays, ni une reprise des escarmouches à Tripoli. Les principaux leaders de la ville sont conscients de la nécessité de préserver la stabilité de leur cité et de nouvelles alliances politiques sont en train de se nouer dans cette ville pour y consolider la paix civile. Concernant le camp d'Aïn el-Héloué, la source sécuritaire précise que les services libanais ont multiplié les contacts avec les différentes organisations palestiniennes présentes dans ce camp pour les obliger à contrôler les groupes extrémistes et à faire le nécessaire pour éviter des opérations de déstabilisation hors du camp. La situation est donc plus ou moins sous contrôle et les rumeurs sur un plan de déstabilisation visent essentiellement à semer l'inquiétude au sein de la population et à augmenter encore plus les tensions sur le terrain.
Pourtant, selon la source sécuritaire précitée, dans ce contexte confus et tourmenté, il serait bon de nouer un véritable dialogue constructif entre les différentes composantes du pays. Pour la première fois depuis des années, les parties libanaises se sentent plutôt abandonnées par leurs parrains ou alliés habituels. L'Arabie saoudite est en train de lâcher le courant du Futur, car elle est trop occupée à régler ses problèmes régionaux, et l'Iran serait en train de prendre un chemin différent basé sur plus d'ouverture vers l'Occident et moins de stratégie de confrontation. Les parties politiques se trouvent donc devant une chance à saisir pour renouveler le pacte de coexistence entre les composantes de la société libanaise et offrir ainsi un modèle convaincant et viable pour les pays de la région. Mais cette classe politique qui ne parvient toujours pas à trouver une solution à la scandaleuse crise des déchets est-elle à la hauteur d'un tel défi ?
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Selon ces informations...
commentaires (6)
Les zaïîms, en fait enturbannés et Per(s)cés de ce Sud, sont tellement inconscients de la nécessité d'y préserver la stabilité, qu'ils n'arrivent même pas à nouer des alliances ; même a minima ; avec des zaïîms non-enturbannés pour tenter d'éviter une new guerre civile. Concernant ce Sud, la "source" précise que les services libanais ont multiplié les contacts avec les moult groupes enturbannés et Per(s)cés pour les obliger à contrôler leurs extrémistes et à faire le nécessaire pour éviter une real déstabilisation. La situation est donc assez grave, et les rumeurs de déstabilisation sèment l'inquiétude et à augmentent encore plus les tensions ! En sus, selon la "source", dans cette conFusion et cette tourmennnte, il aurait été bon de nouer un dialogue entre ces comPosantes de ce Sud. Sachant que, since des années, ces "parties!" se sentent bientôt abandonnées par leurs parrains Per(s)cés. La per(s)cée est en train en fait de les lâcher, car elle est trop occupée à régler ses énormes problèmes ; surtout que l'Arabie a enfin décidé d'en découdre ! Ces comPosantes de ce Sud se trouvent donc dans la mouise, n'arrivant plus à renouveler le soi-disant pacte de coexistence avec d'autres composantes non-enturbannées de ce même Sud ! Mais ces enturbannés, qui ne parviennent même pas à trouver une solution aux "Ordures" d'ici, ne sont pas en réalité à la hauteur d'un aussi grand défi. Yâ hassirtîîîh !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 53, le 02 mars 2016