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À La Une - crise

Nouvelles sanctions saoudiennes contre des compagnies et individus libanais "liés au Hezbollah"

Le gouverneur de la Banque du Liban affirme que la livre libanaise se porte bien.

L'Arabie saoudite a décidé vendredi 26 février 2016 de sanctionner pour "terrorisme" plusieurs compagnies et individus libanais "affiliés au Hezbollah". Photo AFP/BEHROUZ MEHRI

La tension est encore montée d'un cran vendredi entre l'Arabie saoudite et le Liban, le royaume wahhabite ayant décidé de sanctionner pour "terrorisme" plusieurs compagnies et individus libanais "liés au Hezbollah", rapporte l'agence officielle saoudienne Spa sur son site.

Riyad a dressé la liste suivante comprenant les noms de trois personnes et quatre compagnies "liées à des activités relevant de ce qu'on appelle +Le Hezbollah+" :

- Fadi Hussein Sarhane, Libanais, né à Kfarkila le 1/4/1961

- Adel Mohammad Cherri, Libanais, né à Beyrouth le 3/10/1963

- Ali Hussein Zaateir, Libanais, né le 28/7/1967

- VATECH SARL, production audiovisuelle (dont le directeur des achats est Fadi Hussein Sarhane)

- LE-HUA ELECTRONIC FIELD CO. LIMITED (dirigée par Adel Mohammad Cherri)

- AERO SKYONE CO. LIMITED

- LABICO SAL OFFSHORE


Fadi Hussein Sarhane, Adel Mohammad Cherri et Ali Hussein Zaateir avaient été sanctionnés en novembre dernier par le Trésor américain pour soutien au terrorisme et au Hezbollah. Les avoirs de ces personnes et de leurs sociétés avaient été gelés.


Le ministère saoudien de l'Intérieur a mis en garde ses citoyens et toute personne qui réside sur son territoire contre tout échange ou relation avec les personnes et entités mentionnées sur cette liste, au risque d'être sanctionnés en vertu des lois contre le terrorisme et son financement.

Le ministère a dans ce cadre affirmé qu'il poursuivra sa lutte "par tous les moyens contre les activités terroristes" et contre"ce qu'on appelle le Hezbollah". "Tant que (le parti chiite) persiste à semer le désordre et l'instabilité et à mener des attaques terroristes illégales à travers le monde, l'Arabie saoudite continuera à classifier les activistes, les cadres et les entités liés au Hezbollah en tant que terroristes et leur imposera des sanctions", ajoute le ministère saoudien de l'Intérieur .

Ce n'est pas la première fois que Riyad prend de telles mesures. Les dernières en date remontent au 26 novembre 2015.

 

(Lire aussi : La « distanciation » ne peut se faire toujours au détriment du même camp)

 

Les relations entre Beyrouth et Riyad sont extrêmement tendues depuis que le royaume a décidé, vendredi dernier, de geler son aide de quatre milliards de dollars aux forces armées libanaises, accusant le gouvernement de favoriser son rival iranien sous influence du Hezbollah. La tension entre les deux pays était montée d'un cran après le refus du Liban de condamner tant au sein de la Ligue arabe que de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), les attaques perpétrées le mois dernier par des manifestants contre les représentations diplomatiques de l'Arabie saoudite en Iran .

Riyad a dernièrement appelé ses ressortissants à ne pas se rendre au Liban, ou à quitter le pays au cas où ils s'y trouvent déjà. Le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar et le Bahreïn ont fait de même.

Dans ce contexte, l'ambassadeur saoudien à Beyrouth, Ali Awad Assiri, a confirmé, dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information, vendredi, que le royaume a appelé ses ressortissants à quitter le Liban. Il a toutefois nié que Riyad ait demandé aux compagnies aériennes saoudiennes d'annuler leurs vols vers et depuis Beyrouth. "Mais s'il n y a pas assez de voyageurs saoudiens qui se rendent à Beyrouth, les compagnies en question pourraient être amenées à stopper leurs liaisons", a estimé M. Assiri.

Commentant par ailleurs les informations sur le licenciement de 90 Libanais en Arabie saoudite, l'ambassadeur a assuré "ne pas en être au courant". "Il s'agit d'informations libanaises. Il se peut que les employeurs aient donné congé à leurs salariés libanais dans l'attente de l'obtention de permis de séjour. En tout cas, l'ambassade libanaise en Arabie donnera la réponse exacte", a souligné M. Assiri. Et le diplomate de conclure : "Il ne faut pas sacrifier nos relations (avec le Liban) à cause d'un pays", en allusion à l'Iran.

 

(Lire aussi : Les États-Unis prêts à démarcher Riyad en faveur de Beyrouth)

 

Aucun risque pour la livre libanaise
Côté libanais, le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a assuré vendredi que la livre libanaise se portait bien. "Il n'y a aucun risque pour la livre libanaise, la Banque centrale et les autres banques commerciales ont les outils nécessaires pour préserver la stabilité de la monnaie du pays", a affirmé M. Salamé. Il a également fait savoir qu'il n'était au courant d'aucune information faisant état de mesures saoudiennes qui pourraient nuire aux intérêts économiques du Liban.

Il a aussi estimé que les chiffres portant sur les dépôts saoudiens à la Banque centrale, et mentionnés dans les médias, sont "exagérés". L'ambassadeur Assiri avait refusé jeudi de commenter un éventuel retrait des fonds de l'Arabie déposés dans les banques au Liban, mais il a assuré qu'en cas de décision en ce sens, "il faudra s'exécuter". Riad Salamé a finalement souhaité l'amélioration des relations entre Beyrouth et Riyad.

Enfin, et selon le quotidien al-Joumhouria, le Premier ministre Tammam Salam aurait renoncé à sa tournée dans les pays du Golfe, planifiée en vue de résoudre la crise diplomatique. Le chef du gouvernement aurait préféré entamer des contacts avec les pays en question par le biais de leurs ambassadeurs au Liban, ajoute le journal.

 

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La tension est encore montée d'un cran vendredi entre l'Arabie saoudite et le Liban, le royaume wahhabite ayant décidé de sanctionner pour "terrorisme" plusieurs compagnies et individus libanais "liés au Hezbollah", rapporte l'agence officielle saoudienne Spa sur son site.
Riyad a dressé la liste suivante comprenant les noms de trois personnes et quatre compagnies "liées à des activités...

commentaires (7)

Triste de voir le Liban plonger de nouveau dans l'inconnu

Sabbagha Antoine

22 h 22, le 26 février 2016

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Commentaires (7)

  • Triste de voir le Liban plonger de nouveau dans l'inconnu

    Sabbagha Antoine

    22 h 22, le 26 février 2016

  • Merci pour votre remarque, l'erreur a été corrigée. Bien à vous

    L'Orient-Le Jour

    19 h 26, le 26 février 2016

  • AVANT DERNIER PARAGRAPHE PREMIRE LIGNE DOIT LIRE IL A AUSSI ESTIME ETC... MERCI DE CORRIGER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 18, le 26 février 2016

  • Si ces mesures ne visent que le Hezbollah,je ne comprends pas très bien pourquoi elles feraient monter la tension entre l'Arabie et le Liban ? En quoi celui-ci est-il concerné ? Que "ce qu'on appelle le Hezbollah " se débrouille, ce n'est pas notre affaire. En fait, on devrait même plutôt remercier les saoudiens.

    Yves Prevost

    19 h 06, le 26 février 2016

  • "Nouvelles sanctions saoudiennes contre des compagnies et individus libanais liés au Hezbollah.".... Khâââï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 41, le 26 février 2016

  • "Le gouverneur de la Banque du Liban affirme que la livre libanaise se porte bien." ! C'est c'la, oui.... Ou, la Méthode Coué !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 40, le 26 février 2016

  • Ben ,faut donner la réciproque aux rats de palmiers antiques ... !saisir les biens saoudiens au Liban....!

    M.V.

    17 h 51, le 26 février 2016

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