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Nos Lecteurs ont la Parole - Serge SCHOULIKA

La démocratie en danger

Toujours se remettre en question, ne jamais se reposer sur ses acquis et ses lauriers. Les partis politiques « traditionnels » européens n'ont pas suivi ce dicton pourtant si vrai. En effet, ils se sont rarement remis en question et l'alternance du bipartisme leur convenait parfaitement puisque ce fut le cas pendant des dizaines d'années. Sauf qu'à ce rythme et avec la crise financière et économique ainsi que celle des migrants et des réfugiés, l'émergence puis la montée en puissance des partis alternatifs, qu'ils soient extrémistes ou pas, étaient inévitables. Ce fut le cas en Grèce, c'est le cas en France, en Espagne ou en Autriche...
Ce sera le cas dans d'autres pays, mais peut-être moins l'Allemagne puisque justement, le CDU d'Angela Merkel se remet en question et ne se repose pas sur ses lauriers ; ce qui explique la longévité de sa présence au sommet de l'État et l'absence significative de petits partis alternatifs. Ce n'est pas étonnant que ces changements se produisent en Europe ; c'est le Vieux Continent, celui qui montre le chemin. Encore moins étonnant, c'est le cas de la Grèce, le premier pays à avoir modifié sa composante politique de la sorte ; c'est la première démocratie de tous les temps.
Dans l'absolu, c'est une bonne chose, il s'agit de démocratie, c'est le peuple qui s'exprime dans les urnes. Sauf que cette démocratie peut être en danger. En effet, ces partis alternatifs n'ont pas l'expérience du pouvoir et celle de la gestion des affaires d'un pays. S'ils accèdent au pouvoir, ils peuvent mettre en danger, du moins pour un certain temps, la situation générale de leur pays, qu'elle soit économique, sociale, politique – interne et étrangère – voire militaire, et donc mettre en danger leur système démocratique qu'ils ont obtenu de haute lutte.
Le parti d'Alexis Tsipras en fait les frais, les promesses électorales n'ont pas été tenues, la faute à la realpolitik qui est passée par là et qui nous rappelle qu'on a beau vouloir le changement mais peut-être pas à n'importe quel prix. Le cas du bipartisme aux États-Unis tient toujours, mais jusqu'à quand ? Les partis démocrate et républicain seraient bien inspirés de se remettre en question fondamentalement, sinon la cote de popularité du Tea Party pourrait s'envoler.
L'idéal, s'il existe, serait donc pour les partis « traditionnels » démocratiques et républicains de se remettre fondamentalement en question, de ne pas se reposer sur leurs acquis – électoraux – et leurs lauriers, et de toujours prendre la température et le pouls du peuple autant que celui du fameux panier de la ménagère...
J'aurais voulu faire un parallèle avec le Liban, mais le Liban a toujours été un pays à part sur beaucoup de plans, surtout sur celui de la politique ; et tant que celle-ci n'est pas libano-libanaise, tant qu'elle est toujours infestée par des influences, ingérences et autres allégeances extérieures, il sera très difficile de faire de la politique au service du peuple. Heureusement qu'il y a des hommes et des femmes souvent issus de la société civile pour pallier, quelque peu, le manque d'actions de la plupart des politiciens.
Donc toujours se remettre en question, ne jamais se reposer sur ses acquis et ses lauriers.

Serge SCHOULIKA
Cofondateur de « La Troisième Voix pour le Liban »

Toujours se remettre en question, ne jamais se reposer sur ses acquis et ses lauriers. Les partis politiques « traditionnels » européens n'ont pas suivi ce dicton pourtant si vrai. En effet, ils se sont rarement remis en question et l'alternance du bipartisme leur convenait parfaitement puisque ce fut le cas pendant des dizaines d'années. Sauf qu'à ce rythme et avec la crise financière et...

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