Décidément, l'approche de l'échéance des cagoinces municipales provoque de la surchauffe dans les neurones des huiles au pouvoir. La question est toute simple : où trouver les 31 milliards de biftons frappés du cèdre hâtivement alloués par le gouvernement, quand le Trésor public possède un trou aussi large que l'entrée du Casino un soir de gala ?
Cette question, les ministrillons de ce cabinet bancal pourraient aussi se la poser autrement : le pognon ayant été croqué en salaires et autres imbécillités somptuaires, comment calmer les créanciers afin que nos politiques puissent continuer à nous tricoter leurs analyses fines sur le conflit irano-saoudien, le morcellement de l'Irak et de la Syrie, le nouvel axe Aoun-Geagea et l'implantation des réfugiés syriens ?
Mais qu'importe, les dates approximatives sont fixées et il ne reste plus qu'à suivre le doux cheminement des synapses des cerveaux ramollis qui nous mèneront droit au torpillage du scrutin. Pour cela, il suffit d'attendre...
Dans quelques jours, l'air de rien, quelques birbes déliquescents nous distilleront l'idée qu'un report « technique » des municipales ne serait pas « la mer à boire ». Venant d'une tripotée d'imbuvables, le propos serait cocasse. Puis une fois gobé le boa du report, d'autres turlupins se mettront aussitôt en branle pour ânonner qu'un ajournement sine die du scrutin « ne serait pas la fin du monde ». Évidemment que non ! Qu'est-ce que le monde a à battre d'une poignée de niaiseux locaux qui s'emploient à enjamber les échéances électorales, tantôt en inventant des lois tarabiscotées taillées à la mesure de leur fondement vissé sur le fauteuil, tantôt en invoquant une insécurité pourtant inscrite dans l'ADN du pays !
Viendra ensuite le temps des incantations. Genoux à terre et battant le bedon qui leur sert de coulpe, ils invoqueront avec componction ces fameuses circonstances régionales exceptionnelles qui permettront de remettre le couvert pour un nouveau bail municipal. Un salmigondis de prières dans le plus secret des replis de leurs panses recueillies. Extraits : « Vas-y Vladimir, cogne, cogne encore et atomise-moi tout ça ! Courage, Abou Bakr, distribue tes poignards, et égorge-moi tout ça ! Ballepeau, la présidentielle ! Bernique, les municipales ! Et gloire à Nabeuh, au Barbichu, au couple Orangina-Tondu, au Sayyed Barbu et la camarilla qui leur gravite autour pour les siècles des siècles »
Le public retient son souffle, mais pas ses applaudissements.
commentaires (6)
L'invasion des poubelles ...sera t'elle exclu des bureaux de votes et des alentours ...?
M.V.
17 h 49, le 05 février 2016