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À La Une - Économie

Traumatisées par les amendes, les banques européennes hésitantes face à l'Iran

Les établissements bancaires craignent les pénalités que pourraient infliger les Etats-Unis.

En 2014, BNP Paribas s'était vu imposer une amende record de 8,9 milliards de dollars. Photo d'archives AFP

Malgré les très belles perspectives qu'offre le marché iranien depuis la levée des sanctions contre Téhéran, les banques restent prudentes et peinent à s'engager dans ce pays, craignant toujours d'être mises à l'amende par les États-Unis.

La visite du président iranien Hassan Rohani à Paris, quelques jours après l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, a été l'occasion d'annoncer jeudi une flopée d'accords commerciaux, pour un montant "potentiel" de 15 milliards d'euros, selon l’Élysée.
Pour autant, derrière ces annonces se cache la question du financement des investissements en Iran.
Car aujourd'hui les banques européennes hésitent à se lancer, échaudées par les pénalités infligées par Washington à certaines d'entre elles pour avoir violé les embargos américains sur certains pays, dont l'Iran.

L'exemple le plus spectaculaire reste l'amende record de 8,9 milliards de dollars imposée à BNP Paribas en 2014.
"Nous ne prenons aucune initiative nouvelle dans le domaine", a confié à l'AFP une grande banque française, préférant garder l'anonymat. "Il y a eu la levée des sanctions mais concrètement cela manque encore beaucoup de clarté", a indiqué cette source, soulignant que les interprétations entre les Américains et l'Europe n'étaient "pas alignées".

La question inquiète aussi d'autres établissements bancaires en Europe.
"Deutsche Bank a pris acte de l'assouplissement des sanctions américaines et européennes contre l'Iran", a indiqué à l'AFP la banque allemande, qui a quitté le pays fin 2007 et écopé en novembre d'une pénalité américaine de 258 millions de dollars. "Jusqu'à nouvel ordre, le groupe s'en tiendra à sa décision et ne fera pas d'affaires liées à l'Iran", a-t-elle ajouté.

 

(Lire aussi : Amis-amis, l'édito d'Issa GORAIEB)

 

'Incertitude' sur les sanctions
"Il y a une incertitude", a déclaré Yves-Thibaut de Silguy, vice-président du Medef International sur France Info jeudi, soulignant que les États-Unis appliquaient la levée des sanctions nucléaires, mais que d'autres sanctions américaines restaient en vigueur, notamment contre le terrorisme.
Le secrétaire d’État au Commerce extérieur Matthias Fekl a indiqué jeudi avoir demandé aux autorités américaines une "clarification" sur le calendrier et le périmètre de levée des sanctions à l'OFAC (Office of Foreign assets control), un organisme américain de contrôle des avoirs étrangers.

Pour Thierry Coville, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), les États-Unis entretiennent volontairement le flou sur l'état des sanctions.
"Cela peut être une politique américaine de dire +attention c'est compliqué+ pour que l'on n'y comprenne rien et que l'on croie qu'elles sont toujours là", déclare-t-il. "Légalement, les banques peuvent faire des choses", mais il leur faut "toutes les assurances du monde pour qu'elles reviennent en Iran", estime-t-il.
Pour l'heure, même si elles se positionnent sur le marché iranien, elles préfèrent rester discrètes sur leurs intentions. "Je vois mal comment des grands groupes peuvent conclure des contrats sans avoir de soutiens financiers", souligne l'économiste.
Selon Pascal de Lima, économiste en chef à Economic Cell, un cabinet de veille économique, l'Iran possède un bon potentiel économique, en dépit d'"un risque pays élevé" dû à "la situation géopolitique avec Israël et d'une confiance minée par la sanction de BNP Paribas".

Pour tenter de rassurer les entreprises, l’État français a annoncé mardi un accord permettant d'apporter les garanties publiques nécessaires aux investissements en Iran via la Coface, qui permettra de couvrir les risques d'impayés sur place.
En outre, des équipes spécialisées sur les questions des sanctions, opérant au ministère des Finances et celui des Affaires étrangères, se tiennent à disposition des entreprises souhaitant savoir si leurs activités sont en conformité avec la législation américaine, a rappelé jeudi M. Fekl lors d'un discours au Medef.

Mais selon M. Coville, avoir laissé l'OFAC "faire pression directement sur les banques européennes" était "une "erreur stratégique qui se paye aujourd'hui". "Politiquement, c'est lamentable de la part des Européens", déplore-t-il. "Maintenant c'est une arme financière et géopolitique que les États-Unis ne vont pas se priver de réutiliser dans d'autres circonstances".

 

 

 

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commentaires (3)

Traumatisées par les amendes, les banques européennes hésitantes face à l'Iran POUR QUE LES BANQUES AMERICAINES REFASSENT SURFACE EN IRAN? ET ACCAPARENT LES MARCHEES DE LA BOURSE ET DE LA FINANCE?

Henrik Yowakim

22 h 38, le 31 janvier 2016

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Commentaires (3)

  • Traumatisées par les amendes, les banques européennes hésitantes face à l'Iran POUR QUE LES BANQUES AMERICAINES REFASSENT SURFACE EN IRAN? ET ACCAPARENT LES MARCHEES DE LA BOURSE ET DE LA FINANCE?

    Henrik Yowakim

    22 h 38, le 31 janvier 2016

  • LEVEE DES ANCIENNES SANCTIONS... LES NOUVELLES QUI SOURDENT DE LA QUALIFICATION DE L,IRAN DE PROTECTEUR ET POURVOYEUR DU TERRORISME EN SONT ET SERONT BEAUCOUP PLUS DURES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 09, le 31 janvier 2016

  • Dans ce mercantile brouhaha, qui transforme l'éventuel débat sur l’avenir de cette Per(s)cée en une foire d’empoigne dans laquelle des parfaits niais Per(s)cés vocifèrent encore à tout va, un slogan certain comme 1 balle traçante enchante tant cette Malsaine obédience qui dit oui toujours, à la zéro tolérance ! On remarquera que cette formule est, paradoxalement, d’1 provocante insolence. Et que prôner outrageusement 1 comportement Per(s)cé pareil, excluant toute nuance ou toute excuse absolutoire est not only archaïque mais surely à l’évidence hypocrite. D’abord, parce qu’une fois énoncée sa fanfaronnade, le fanfaron Per(s)cé se retrouve désemparé et débordé devant les indigestes pépins de l’économique réalité ; c'est à dire l’impossibilité de gérer 1 situation qu’il a lui-même sinon créée, du moins aggravée par une fanfaronnerie et ses forfanteries régulièrement débitées ! Que faire, en effet, de ces surnuméraires à la chaîne embastillés ? Les relâcher sous les sarcasmes et les protestations ? Les laisser mitonner…. à Tabrîz, real centre de formation à la niaiserie et créer ainsi des "couveuses" pour ébaubis ? Ou les envoyer promptement se faire encore oublier via des "retraites" dans des husseïnïyéehs fakkîhistes sis 1 Mer Caspienne casse- pieds bientôt asséchée au fond de cette Per(s)cée ? Ce qui est singulièrement affligeant dans ce discours Per(s)cé incompétent et pâmé, c’est son irrémédiable pathétisme sectaire séculaire si puîné et bêtement rancunier.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 30, le 31 janvier 2016

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