3, 2, 1... Terre !

C'est qui le niaiseux qui l'a dans le baba ? C'est qui le neuneu qui frétillait en versant une larmichette furtive à la vue du Pelé de la coiffe et de l'Agrume défraîchi, main dans la main regardant dans la même direction ? L'atterrissage a dû être sacrément dur pour les idolâtres des deux compères, qui se voyaient sablant le champagne au milieu des déglutitions forcées des partisans du Barbichu et du Franju.
Chez ces derniers, même spectacle mais à l'envers : saadolâtres et franjiolâtres voyaient déjà leurs patrons se partageant les parkings de Baabda et du Grand Sérail avec une armada de 4x4 noirs et une cohorte de gardes du corps en lunettes noires, avant de s'étaler sur les pelures de banane balancées par leurs rivaux.
Résultat : match nul, voire complètement nul... Et baballe au centre, furtivement rattrapée par Istiz Nabeuh qui s'est mis à distribuer bons et mauvais points aux uns et aux autres, excellant dans ce pourquoi il a été embauché il y a 23 ans : assurer le service après-vente du Parti barbu, sa seule assurance-vie sur le fauteuil du perchoir du Parlement. Lequel fauteuil, avec le temps, a fini par prendre le moule de son auguste fessier et ne doit vraiment pas sentir la bergamote.
Miracle des nouvelles technologies, les vieux croûtons de la classe politique ne vocifèrent plus à la télé pour s'échanger leurs amabilités habituelles. Maintenant, ils twittent. La plupart d'entre eux n'ont jamais été vus assis derrière un bureau, sont infoutus de rédiger un texte de loi, en revanche dès qu'il y a une ânerie à pondre, ils twittent. Et encore ! Le plus souvent, c'est un laquais qui s'y colle, fracassant de ses doigts boudinés un superbe clavier anglais, nec plus ultra aujourd'hui du Liban « francophon ».
Ainsi va le pays, de crocs-en-jambe en coups tordus. Pourvu seulement que leur augmentation diminue... en attendant le jour béni où leur diminution augmentera !

gabynasr@lorientlejour.com